Chapitre 3

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Nous sommes 1 semaine depuis ma légère discussion avec mme Hoss et je n'arrête pas d'y penser. Que me réserve t-elle ? Je n'ai jamais prêté attention à une prof, surtout une prof que je n'ai pas en cours, mais c'est plus fort que moi.

Je descends de ma chambre avant de saluer brièvement mon éducatrice et me dirige instinctivement vers la table de la salle à manger. Les filles sont entrain de petit-déjeuner avec la maîtresse de maison. Je me fais mes fameuses tartines de nutella en me faisant assommée de questions sur ma futur journée. Je finis par sortir de table et attraper mon sac avant de partir vers mon lycée.

Sur le chemin, je mets ma musique dans mon casque, le temps me semble passer plus joyeusement.

Je suis en cours d'espagnol avec ma professeure principale avant qu'elle me retienne à la fin de l'heure.
- Aline, mme Hoss m'a apporté une lettre pour toi, tiens.
Je remercie mon enseignante et, comme à mon habitude, m'empresse de partir loin de la salle. Je vais me poser dans un coin interdit du lycée (là où il y a les travaux) avant d'ouvrir la lettre.

Pour Aline Akamase T4 :
Bonjour Aline, comme je te l'avais précédemment dit, voici ce que tu peux faire pour que je te pardonne :
J'ai appris, il y a peu, l'ouverture de clubs dans ce lycée comme le club sportif, le club gaming, etc.. j'ai eu l'idée de crée un club de littérature. Tu dois sûrement te demander pourquoi te dis-je ça, mais l'ouverture d'un club est plutôt difficile. Je compte sur toi pour m'aider au plus vite. Rejoins moi ce soir à 17h30 en salle 403.
Cordialement,
Mme Hoss.

Un club de littérature ? Et puis quoi encore ? J'ai une tête à lire des livres et écrire des poèmes ? Si il y a bien un truc que je déteste par dessus tout, c'est le français. Mon Dieu que cette matière me soûle, entre toutes les règles grammaticales et son côté historique, moi j'en peux plus ! Et puis elle est bien drôle cette petite dame mais, l'aider comment ? Enfin bref, on verra bien ce soir. Je sors mon téléphone et appelle un de mes éducateurs pour leur demander la permission. Après 5mn de négociation, j'obtiens enfin le droit de rester. Comment c'est une galère les foyers. Je finis par aller à la cantine, rejoignant Anissa. Je décide de ne rien lui dire à propos de mme Hoss, j'ai pas envie qu'elle commence à se foutre de ma gueule.

Le moment est arrivé, nous sommes 17h35 et j'arrive, une fois de plus, en retard ! Faut pas m'en demander trop, déjà je suis présente. Je pousse la porte et vois mme Hoss.
- Eh bien, j'ai fortement eu peur de ton absence.
- Je suis là, contentée de vous de ça.
- Mademoiselle est donc froide ? Je note.
- De ce que je sache, vous êtes une inconnue.
- Rectification, une professeure.
- Mais vous n'êtes pas la mienne, donc une inconnue.
Elle relève son menton, sûrement pour paraître plus impressionnante mais un sourire espiègle se dessine seulement sur mon visage. Si elle pense que sa posture pourrait me faire baisser la tête elle se trompe bien la touriste.
- Bien, mettons nous au travail.
Elle me passe des livres que je dois ranger dans une armoire neuve mis là pour l'occasion. De ce que j'ai pu brièvement comprendre de ses bouquins c'est qu'ils ne sont pas à mon goût. Des livres d'amour de gamins de 12 piges c'est peu intéressant mais je suppose que les gens rejoignant des clubs de littérature aiment ce style là ? Je m'exécute silencieusement malgré les nombreuses tentatives de discussion lancées par mme Hoss.
- Pas très bavarde non plus, je note.
- À quoi ça va vous servir de savoir des choses sur moi. A partir de demain je n'existerais plus à vos yeux.
- Qui te dit ça ?
- Simplement que vous n'êtes toujours pas ma prof et que je n'aurais plus rien à vous rendre.
Elle laisse un ricanement sortir de sa bouche. Je me tourne de sorte à lui faire face.
- On m'avait bien dit que tu étais difficile à apprivoiser, mais ça m'amuse d'essayer.
- Essayez autant que vous voudrez, mais à partir de demain le silence vous sera votre seule réponse de ma part.
Elle ricane une fois de plus.
- Je vous en prie, arrêtez de ricaner. Vous faites juste pitié.
Elle se lève, ouvre une 3e armoire et finit de ranger les quelques bouquins restant.
- Tu peux partir. Me dit-elle froidement. Si c'est ce que tu veux, pars. Je finirais toute seule.
Sur le coup, je ne prends pas la peine de réfléchir et pars directement, sans me retourner et sans même lui dire au revoir. Il est déjà 18h15. Sur le chemin du retour, je m'en veux un peu. La culpabilité d'avoir refusé tout type d'approche et d'être partie comme une voleuse me ronge continuellement l'esprit.

Je suis allongée dans ma chambre quand, Gwen, la veilleuse de nuit, entre dans celle-ci.
- Les educ m'ont dit que depuis que tu es rentrée, ça va pas trop. Tu veux en parler miss ?
- Oh t'inquiète, rien de grave, je ne veux pas t'embêter !
- Eh tu ne m'embêteras jamais.
- C'est gentil Gwen, mais pas ce soir. Je veux juste que cette journée ce termine au plus vite.
- D'accord, bonne nuit ma grande.
Gwen s'approche de moi, dépose un baiser sur ma tête, et repart comme à son habitude. Je tente de dormir mais un seul souvenir me retient, « si c'est ce que tu veux, pars ».

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