Chapitre 8

1.5K 40 13
                                    

Ses mains remontent toujours autant le long de mon ventre, mes intestins se nouent avec stupeur. Je suis mitigée dans l'envie qu'elle continue et à l'arrêter. C'est alors qu'elle comprit mon hésitation et enlève sa main pour venir se concentrer sur le spectacle.
- Concentre-toi sur ce qu'il se passe sur scène maintenant. Me murmure t-elle.
Je suis encore estomaquée de ce qu'il vient de se passer mais je sens des papillons voltiger en moi. J'affiche un grand sourire béa sur mon visage et ne cesse de la regarder. Il me semble que mon visage rougit alors je détourne vite le regard.
2h plus tard, la scène était enfin finit, c'était long et chiant. J'aime pas trop les danses contemporaines. Nous nous dirigeons vers la sortie accompagnées d'autres profs et élèves, c'est alors que le directeur prit la parole.
- Mesdames et Messieurs nous allons retourner au lycée pour déguster et continuer notre fête !
Les gens l'applaudissent et je fis de même. Je n'ose plus regarder mme Hoss, sois parce que mon amour est trop grand, sois parce que je sais qu'elle ressent elle aussi des choses à mon égard. Je me pose mille et une question quand elle saisit ma main discrètement.
- On en parlera plus tard Aline, t'attardes pas sur ça, c'est rien de bien spécial.
Un sentiment d'effroi me parcour le corps. Comment ça « rien de bien spécial » ? Je m'arrête net ce qui l'entraîne à faire de même. Je la regarde, en attente qu'elle développe plus ses propos.
- Eh bien quoi ? C'est juste histoire de s'amuser y a pas d'amour.
- Mais ?
- Il n'y a pas de « mais » y a aucun sentiment entre toi et moi, j'ai juste dérapé.
Son visage se crispe de sériosité quand elle dit ces mots.
- Non vous avez pas dérapé, c'était calculé.
- Aline, j'aime quelqu'un d'autre et puis tu es mineure je te rappelle ! Dit-elle sous le ton de la colère.
Je n'y crois pas, ça ne peut pas être réel.
- Mais c'est du foutage de gueule ? Dis-je instinctivement.
- Aline parle moi sur un autre ton.
- Allez vous faire foutre vous et votre dérapage. Dis-je hystérique.
Je pris le peu de dignité qui me restait et partie en direction de mon foyer, cette journée avait déjà trop durée.
Sur le trajet, tout se re mélangeait en moi, son touché, son regard, ses mots et puis son putain de dérapage. Avant de rentrer à la maison, je fais un détour dans une cité. Une cité que je connais bien puisque j'y habitais autre fois, avant mon placement. J'y vivais avec ma mère et ma petite soeur de 7ans. Mais les deux sont décédées à cause de mon père. En repassant vers cet endroit, nos souvenirs me font encore plus mal et je m'empresse de trouver mon dealer. C'est alors que je cours, je veux oublier, je veux tous les oublier et je vais les oublier. J'aperçois le fameux Zlatane, c'est comme ça qu'on l'appelle dans le quartier me demander pas pourquoi. Il me file ce que je lui demande et je lui donne l'argent. Je me mets dans un coin, plus éloigné et roule mon joint. J'en ai besoin, vraiment. Les larmes coulent et en tentant de les essuyer je remarque que mon mascara coule à son tour. J'allume mon pétard et le porte à mes lèvres. Je tire deux trois latte avant de ressentir les sensations. C'est comme si je planais. Ma famille et cette soirée partent aussitôt de mon esprit. Plus je tire, plus je me sens sur la lune. Je sais que c'est mal, mais j'en ai rien à foutre, rien à foutre parce que mon père ne m'a pas prit en compte quand il les a tué, parce que Mme Hoss ne m'a pas prit en compte quand elle a dérapé. Je continue de marcher en direction du boulevard et mets mes écouteurs. Ma playlist défile et je m'allonge sur un banc. Tant pis si je rentre pas à la maison, tant pis si ils me déclarent en fugue. L'importance c'est que je sois bien. Je remarque un groupe d'hommes qui me regardent. Je le sens pas. Je le sens mal, très mal mais j'ai plus de force. Ils s'approchent de moi, je vois flou. J'arrive pas à me lever.
- L-Laissez moi...

En Français Où les histoires vivent. Découvrez maintenant