Les Soldats d'Eden

Chapitre 2 : L'union fait la force

Je me réveille soudainement suite à un cauchemar. Je regarde mon téléphone puis vois le nombre de notifications. Je prends d'abord le temps de louer Allah ensuite j'effectue ma routine avant de reprendre mon téléphone. Visiblement, j'ai eu beaucoup de réponses de la part de ceux que j'ai contacté. Je prends le temps de répondre puis envoie notre article finalisé. Mon téléphone se met à sonner. Il s'agit d'un numéro que je ne connais pas. Dois-je répondre ou non ? Bon ! Je vais répondre. J'ai du mal à entendre ce que la personne dit à l'autre bout du fil.
« Allô !
— Bonjour mademoiselle , vous allez bien ?
— Oui très bien merci et vous ? Quelle est la raison de votre appel ?
— Je viens de lire votre article à l'instant et j'ai été très impressionné. Cela m'a vraiment touché alors je voulais vous faire une proposition. Au fait votre numéro apparaissait sur votre profil ce pourquoi il a été facile pour moi de vous contacter
— Je vois ! Quelle est donc votre proposition ?
— Monter une armée.
— Monter une armée ? Mais je ne suis qu'une étudiante.
— Ne vous inquiétez pas pour cela , j'ai tout prévu. J'ai seulement besoin d'autres étudiants comme vous qui seraient volontaires pour rejoindre notre armée déjà existante
— Je ne peux pas désolée. Je ne peux pas combattre , c'est trop dangereux.
— Je comprends vos hésitations ce pourquoi j'ai décidé d'organiser une petite réunion aujourd'hui afin de mieux vous présenter nos objectifs. Je vous enverrai par message toutes les précisions nécessaires. D'accord ?
— Très bien merci.
— Bonne journée à vous mademoiselle. Au revoir
— Bonne journée à vous également. Au revoir »

Mon Dieu ! Quelle est donc cette proposition ? Jamais je ne pourrai combattre ! Pourquoi ne pas faire appel à des militaires déjà très compétents ? J'enfile mes chaussures, ouvre la porte puis récite l'invocation pour quitter sa demeure. Lorsque j'arrive devant mon lycée , j'aperçois une jeune femme tenant le drapeau de la Palestine entrain d'appeler à la manifestation. Les autres étudiants la regardent sans dire mot. Chacun fait son entrée dans l'établissement. Des petits regards timides seulement. On dirait que personne n'ose lui donner raison. Lorsque je passe à côté d'elle , elle se met à pleurer avant de me dire :« Ma sœur , sauvons-les ! Notre communauté est entrain d'être détruite. Sauvons nos frères et sœurs ! ». Je n'ai même pas eu le temps de répondre que celle-ci part avec le drapeau en courant et en s'écriant : « Que Justice soit faite ». Peu s'en faut que de tristesse je me mette à pleurer. Cependant je me retiens. Les cours ont l'air de durer une éternité. Je repense à la scène de tout à l'heure et... C'est vraiment trop dur. Je prends quelques mouchoirs afin d'essuyer d'éventuelles larmes qui pourraient couler. Je ne peux même pas pleurer car je suis en classe , un lieu dans lequel l'émotion n'a pas sa place. Si je pleure , je risque de perturber le cours alors mieux vaut me retenir ou bien inventer une excuse pour pouvoir aller au toilette. C'est trop ! Je ne peux plus rester ici sinon je risque vraiment de pleurer. Je lève la main pour demander la permission de sortir. Le professeur acquiesce suite à quoi je sors de la salle. Je cours rapidement vers les toilettes puis à peine entrée à l'intérieur, je me mets à pleurer. Je ne peux plus du tout me retenir. C'est trop dur. J'ai vu trop d'images d'horreur. Non ce n'est pas un film ! C'est la réalité ! Notre réalité. Je repense encore à cette image de l'entreprise Zara qui a osé représenter une femme portant sur son épaule une statue enveloppée dans un drap blanc ainsi que la forme de la Palestine qui apparaît en arrière-plan. Oser faire une mode à partir de cela ! C'est de la pure moquerie ! Je les hais tous ces gens qui font la promotion du Mal. N'ont-ils donc pas de cœur ? A quand une vraie justice ? Mon Dieu ! Accorde-moi la patience ! Accorde-moi la patience ! Une fois un peu calmée , je décide de retourner en classe. Il faut que je garde mon sang froid surtout maintenant. Je repense à la proposition du monsieur qui m'avait appelé. J'en fais part à mon amie qui hésite également tout comme moi mais....
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Il est maintenant temps de rentrer à la maison. Nous sortons puis nous nous précipitons vers l'arrêt des trams. Mais que vois-je ? J'aperçois un groupe de quatre personnes (des hommes qui devaient avoir la vingtaine) entrain de se bagarrer.
« Bande de traitres ! C'est vous qui massacrez nos frères et sœurs en Palestine ! Vous êtes des criminels !
— Et vous ,vous n'êtes pas mieux non plus. On en parle du Hamas , ce groupe terroriste qui prend en otage nos frères et sœurs juifs ? C'est vous les traîtres mais sachez que votre crime ne demeurera pas impuni ! Le Mashia'h viendra délivrer notre peuple vous verrez !
— Ne nous menace pas car nous , nous attendons la venue de Mehdi qui viendra restaurer la justice et la religion musulmane. »
Les quatre continuent à se battre et à se menacer mutuellement jusqu'à ce que je décide d'intervenir.
« Malheur à vous ! Comment osez-vous nous arrêter quand nous essayons de nous défendre ? Nous savons tous ici que vous tous , détestez les juifs et cela depuis longtemps. Honte à vous !
— Vous faites erreur mes frères...
— Nous ne sommes pas vos frères. Vous voulez tous nous exterminer
— Bande de traitres ! C'est vous qui massacrez nos frères et maintenant vous voulez vous faire passer pour les victimes ?
— Bande de musulmans ! Je vous déteste »
Les quatre reprennent leur bagarre cependant je les arrête à nouveau , cette fois-ci en élevant la voix.
« N'avez-vous pas hontes de vous battre quand notre Seigneur nous voit ? Ne descendons-nous pas des mêmes parents ? N'avons-nous point cru en Moïse ? Comment réfléchissez-vous donc ? Écoutez-moi à présent mes frères ,je vous prie. Les grands trompeurs veulent diviser nos deux peuples. Ils veulent attiser la haine entre nous afin que les musulmans pensent que les juifs sont responsables de ces massacres et que les juifs pensent que les musulmans veulent les anéantir. Mes frères ,ouvrez les yeux ! Qui d'entre vous peut me confirmer que notre Seigneur a rendu licite le fait de tuer des enfants , des femmes , des personnes âgées ainsi que toute personne innocente ? Mes frères , certes je ne suis pas une experte en histoire mais le peu de sciences que je possède me permet d'affirmer que ces agissements ne sont ni approuvés par les musulmans ni par les juifs. Soyons raisonnables pendant qu'il est encore temps !
— N'avez-vous pas vu comment nos frères et sœurs sont massacrés en Palestine ? C'est de la pure injustice !
— Certainement mais nos frères juifs ne sont pas responsables de ces crimes ou du moins un grand nombre. Cependant j'ose espérer que nos frères qui soutiennent ces massacres , n'ont pas conscience de la ruse dont a fait usage l'ennemi. Nous ne sommes pas ennemis les uns les autres. Le Diable et ses partisans parmi les êtres invisibles et parmi les humains , agissent. Lui et ses alliés veulent nous dresser les uns contre les autres afin que nous répandions le sang et que la colère de notre Seigneur s'abatte sur nous suite à la corruption comme eux l'ont fait auparavant. Ils veulent nous diviser en utilisant l'argument de l'antisémitisme. Au plus profond de nous-mêmes, nous nous aimons malgré nos divergences. Je vous prie mes frères, réfléchissons ensemble à un moyen de mettre un terme à ce massacre. Sauvons nos deux peuples !
— Vous avez raison ma sœur. Nous n'avions pas vu les choses de cette façon-là. Maintenant que vous le dites...ils nous ont bien eu et comme des idiots nous sommes tombés dans le piège. Au final chacun se défend comme il peut car la haine engendre la haine ce qui engendre la destruction. Les médias nous mentent. Ils veulent tous nous faire croire qu'ils veulent nous protéger mais au fond c'est seulement pour cacher leurs crimes passés.
— Vous avez raison....Excusez-nous pour les choses atroces que nous vous avons dit. Qu'Allah nous pardonne !
— Nous vous pardonnons.
— À présent, réfléchissons ensemble à un plan d'action ! »

Je discute de la proposition que le monsieur au téléphone m'avait fait ainsi que la réunion qu'il voulait organiser. Les quatre étaient partants pour la réunion du moins. Nous nous rendons par la suite tous ensemble à la réunion puis à la fin de celle-ci, nous finissons tous par être convaincus que l'union fait vraiment la force. Dès demain nous rejoindrons l'armée.