A Bread Story

Chapitre 9

Harry avait été ajouté à ma routine, machinalement. Après les cours je venais toujours le voir à la boulangerie, l'aidais même parfois parce qu'il était seul à vendre du pain. On s'était habitués à ça, l'un comme l'autre. On parlait de tout et de rien, enfin surtout de rien. À moins que vous comptiez les conséquences que les dessins animés Scooby-Doo ont sur les enfants pour un sujet important. Ma mère l'accueillait des fois à la maison comme la mère d'Harry le faisait en retour avec moi. Les conversations fusaient entre moi, sa sœur et lui, même si on aurait cru que ce n'était que nous deux par moments.

Tout ça pour dire que je m'apprêtais à aller à la boulangerie quand mon portable vibra dans ma poche.

De Maman :
"Rentre à la maison tout de suite s'il te plait"

Surprise, je prenais directement la direction de chez moi.
Il régnait un silence de mort dans la maison. D'habitude la musique de Matt nous explosait les tympans à cette heure-ci, mais ce dernier était assis dans le canapé à regarder la télé avec un volume sonore très bas. Je cherchais mes parents du regard.

- Maman ?

Elle sortit de la cuisine, les yeux rouges. Elle avait pleuré. Sans aucune hésitation, je la pris dans mes bras. Sans même savoir le motif, je savais que c'était grave, ma mère ne pleurait que rarement. Soudainement je remarquais qu'un de nous manquaient à l'appel.

- Il est où papa ?

Des sanglots secouèrent mon épaule.

- Il est... Parti
- Comment ça parti ?
- Il a pris la voiture et s'est barré à l'autre bout de l'Angleterre avec une fille.

Mon père n'avait pas pu faire ça. Lui qui avait toujours été si discret, peut être même trop discret.

- Il a juste laissé une lettre, ajouta-t-elle après un long silence.
- Où il te dit toutes ses choses ?
- Oui, il en aurait eu marre de cette routine nonchalante et monotone avec nous et aurait rencontré une fille beaucoup plus intéressantes que notre famille réunie.
- Je le déteste

Les larmes dévalèrent le long de mes joues.

- J'ai besoin d'être seule maman.

Je m'éloignais de ses bras pour monter les escaliers et m'effondrer dans mon lit. Mon portable vibra une première fois et j'essayais de ne pas y faire attention.
Mais il vibra une deuxième fois. Cette fois-ci je pris la peine de le regarder.

De Harry :
"Tu viens pas aujourd'hui :("

Suivi de :

De Harry :
"Une cliente vient de prendre la dernière tartelette aux fraises, tu n'en auras pas ce soir du coup"

À Harry :
"Je ne viendrais sûrement pas demain non plus. Désolé Hazz"

Il mît quelques secondes à répondre.

De Harry :
"J'arrive tout de suite"

Son message me fit sourire. J'entendis la porte d'entrée faire son bruit habituelle quelques minutes après. La porte de ma chambre s'ouvrit dans un grincement, je savais que c'était lui, même si ma position sur le ventre ne me permettait pas de le voir, je savais que c'était lui. Il s'assit sur le lit au niveau de mon ventre. Je ne voulais pas lui montrer que je pleurais, il aurait eu pitié de moi et je n'avais pas du tout besoin de sa pitié. Il posa une main au bas de mon dos, geste qui se voulait rassurant. Je frissonnais et me remettais à pleurer, étouffant mes sanglots dans mon coussin. Sa main commença des caresses dans mon dos. Si la situation n'avait pas été aussi grave, j'aurais sûrement apprécié ses gestes.

- Tu vas me laisser voir ton joli visage ou j'en suis privé aujourd'hui...

Il avait dit ça doucement, comme un enfant privé de sa friandise. Harry m'offrait des jolies phrases comme celle-ci souvent en ce moment. Même de plus en plus.
Obéissant à ses paroles, je me retournais sur le dos, fuyant son regard. Je ne pus cependant m'empêcher de me perdre dans ses yeux très longtemps, c'était comme si mes yeux m'appelaient constamment à rentrer en contact avec les siens. Il me sourit faiblement, partageant ma peine. Harry s'allongea à côté de moi, passa son bras autour de mes épaules et je m'appuyais contre son épaule, me sentie fatiguée et affaiblie tout à coup.

- Tu ne veux même pas savoir pourquoi je...
- Tu me le diras quand tu seras prête, je respecte ton intimité Mia

Je souris.

- Merci, répondis-je simplement, tu peux rester un peu ?
- Autant de temps que tu voudras petit cœur.

Je n'eus pas le temps d'analyser le sens de ses paroles que je sombrais dans un sommeil profond parsemé de rêves bizarres dans lesquels Harry figurait, déguisés en lama-licorne.
Malgré le costume, il me déclarait qu'il m'aimait. Juste avant de me cracher dessus, me réveillant en sursaut.

Bonjour !
Alors le média prend son sens ;)
Qu'est-ce que vous en pensez, suis-je tomber dans le mélodramatique ou... Autre chose ? Dites-moi vos avis svp !
Je me suis organisée donc du coup, je posterai le lundi et le jeudi. Mais pour jeudi je ne vous promets rien puisque je passe le brevet.
Enfin bref !
Je vous aime
Elsa.