A Bread Story

Chapitre 14

J'ouvrais les yeux difficilement en ce samedi matin, des rayons de soleil se frayaient un chemin entre mes rideaux et illuminaient le regard d'Harry. Je faillis éclater de rire en le regardant, il était allongé sur le ventre, sa tête non loin de la mienne, la bouche entre ouverte. J'aurais bien pris une photo mais il se serait vexé. Je caressais alors ses boucles pour le réveiller en douceur.

- Harry...

Un son rauque sortit de sa gorge et j'ai cru qu'il allait me cracher un glaire sur l'oreiller.

- Harry réveille-toi je me sens seule... chuchotais-je.

Il ouvrit les yeux pour un millième de secondes avant de les refermer. Son sourire apparut sur son visage comme un automatisme. Mes doigts continuaient de jouer avec ses cheveux.

- Harry, m'oblige pas à crier, ma mère nous surprendrait et on se verrait plus jamais.
- Tu dramatises pas du tout en plus.
- Tu me connais

Un gloussement s'échappa de sa bouche. Ses bras entourèrent mes hanches et il embrassa mon cou.

- Je pourrais rester là pour toujours, souffla-t-il dans le creux de mon cou.
- Ton "toujours" va être écourté parce que ma mère va se lever et tu vas devoir sortir par la fenêtre.

Lorsqu'il se mit à rire, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Nous nous regardions en panique. Je le jetais sous le lit, je me remettais sous la couette pour faire semblant de dormir quand la porte s'ouvrit.

- Mia réveille-toi ! Il va bientôt être 10 heures ! marmonna ma mère pas très réveillée.
- Mmmm...
- Et puis si t'es sage tu pourras sortir.

Je me redressais sur mes coudes.

- C'est vrai ?
- On verra. Déjà lève toi et viens déjeuner.

Elle ferma la porte et je l'entendais descendre les escaliers. Alors je me jetais sous mon lit pour récupérer Harry.

- Alors comme ça on peut...

Je le coupais en l'embrassant, il ouvrit grand les yeux pour ensuite m'entourer de ses bras. Nos lèvres se mouvaient au même rythme, j'ai souri contre ses lèvres, le faisant sourire aussi. Il posa son nez contre le mien, je fermais les yeux pour m'imprégner de ce moment.

- Je veux pas gâcher ce moment mais je vais sortir comment moi ? demanda Harry innocemment.
- Tu vas me prouver ta virilité de super-héros en sortant par la fenêtre !
- Mais j'ai pas besoin de la prouver ma virilité...
- Je t'assure que si, affirmais-je sous son air boudeur.

On sortit de sous mon lit et j'ouvrais ma fenêtre. Il me supplia du regard.

- Soit c'est ça, soit je ne sors pas... expliquais-je
- Tu préfères me voir mourir, que de rester enfermé cette après-midi.
- Et tu crois que je veux sortir avec qui ?

Il me regarda dubitatif.

- Ok, tu marques un point.

Harry enfila ses chaussures et s'appuya sur mon radiateur pour sortir. Accroché sur le rebord de la fenêtre, il me lança un regard d'héros.

- Sache que si je meurs dans d'atroces souffrances en me pétant la gueule de cette fenêtre, rigola-t-il sous mon air amusé, que je t'aime.

Une sorte de décharge électrique se propagea dans tout mon corps. Je ne pense pas qu'il s'était rendu compte de ce qu'il venait de dire mais ça m'avait fait une sensation bizarre. Lorsqu'il était arrivé en bas, il me fit un signe de la main, je lui répondais de la même façon toujours pensive.

Maintenant qu'il l'avait dit, je me sentais mal, est-ce que je l'aimais aussi ? Je n'y connaissais rien en ce sujet, il était mon premier.
Ce fut dubitative que je mangeais mes chocapics.

[...]

J'avais passé tout mon après-midi avec lui. On s'était promenés, on avait rigolé, beaucoup pour un peu n'importe quoi, on était retourné dans notre endroit et puis en partant je m'étais arrêtée dans un champs pour regarder le soleil se coucher, Harry s'était assis à côté de moi pour regarder le spectacle.
Le silence était apaisant. Je fermais les yeux pour profiter de ce calme. Puis je repensais à ce qu'il m'avait dit le matin même, le fait qu'il ne s'en rende même pas compte me brisait un peu le cœur.

- Ça va Mia ? s'inquiéta-t-il tout à coup.

Je ne répondais pas, méditant à ce que j'allais lui dire.

- Je t'aime. Mais je suis encore trop confuse pour te le dire.
- Moi aussi mais j'ai peur que tu réagisse mal alors j'attends.

J'ouvrais les yeux pour examiner son visage. Il souriait aussi.
Alors nous sommes restés là à se blottir l'un contre l'autre sous le soleil couchant.

Ce calme plat ne m'avait pas préparé à la suite. Mais alors pas du tout.