Chapitre 2

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Anderson, de son côté, n'en revenait toujours pas. Assis devant son ordinateur qu'il fixait sans vraiment y voir quelque chose, il sursauta quand il sentit une main féminine lui caresser le dos.

-Mon chéri, viens dormir, il sera bientôt minuit.

Il soupira. Il venait de passer l'une des plus mauvaises soirées de sa vie professionnelle et voilà qu'il devait encore supporter celle-là. Ça ne pouvait pas être pire.

-Vas-y, Haziza, j'ai encore du travail.

-Mais je ne veux pas dormir sans toi...

-Haziza a raison, mon fils, déclara Natassou, la mère d'Anderson. Il se fait tard, tu dois aller dormir.

-Mais Nènè* ...

-Il n'y a pas de « mais » qui tienne, tu dois te reposer. Demain, tu termineras ce que tu as à faire.

Ne voulant pas désobéir à sa mère, il referma son ordinateur et rejoignit Haziza dans la chambre. En voyant sa silhouette allongée sous le drap, il grogna et se coucha en lui tournant le dos. Que de problèmes ! Une fille qu'on l'obligeait à épouser et dont il devait supporter la présence jusque dans sa chambre...et comme si cela ne suffisait pas, il partageait son prix avec cette effrontée de Kalisha, madame-je-sais-tout, avec sa petite taille remplie de vantardise. Ce qui aurait dû arriver ce soir, c'était que lui, Hamed, soit le lauréat du prix InfluenRico pour que cette Kalisha sache enfin où est sa place. Voilà ce qui aurait dû arriver. Au lieu de cela, il devait partager le prix avec elle. Quel échec cuisant ! Il ferma les yeux en espérant trouver le sommeil.

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Kalisha sentit, comme dans un rêve, une plume qui lui chatouillait le nez. Elle éternua, ouvrit des yeux lourds de sommeil et croisa le regard moqueur de Fatima-Sara, sa meilleure amie.

-Toi, je vais te tuer...attends un peu que je me réveille.

Fatima se mit à rire aux éclats. La voix de son amie au réveil l'avait toujours fait marrer : on aurait dit un saxophone qu'on jouait avec une tonalité très basse et en ralenti comme l'action d'un cascadeur dans un film d'action.

-Non mais plus sérieusement, Lisha, tu as vu l'heure ?

Kalisha mit son oreiller sur sa tête comme pour dire que son amie l'embêtait.

-Laisse-moi dormir, Fatima. Reviens me voir, je ne sais pas moi...dans un million d'années, le temps que je me réveille.

-Très drôle ! C'est ça ton problème, quand je ne suis pas là, tu pleures dans mon téléphone que tu ne peux pas vivre sans moi et que je te manque.

-Là, tu es en train de mentir. Je n'ai jamais fait ça...

-Et quand je suis là, tu veux que je m'en aille. Il faudrait savoir ce que tu veux.

-Dormir, je veux dormir.

-Bah, cela ne va pas être possible. Parce que tu dois me raconter ta soirée d'hier et...

-Oh non, pitié, pas ça ! Fit-elle en se levant brusquement, les cheveux en bataille et toute somnolente.

-Pourquoi ? Tu n'as pas eu le prix ?

-Je l'ai eu. A moitié.

-C'est possible, ça, d'avoir un demi trophée ? Demanda Fatima en faisant un brin d'humour. 

Elle remarqua le regard noir que lui jetait son amie et son sourire disparut instantanément.

-Raconte-moi, je veux savoir, ajouta-t-elle devenue subitement sérieuse.

A cœur ou...à raison?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant