Anderson le remarqua et grinça des dents. Mais il demeura calme. A la pause, pendant qu'elle se rendait dans les toilettes, il la suivit. Il attendit qu'elle en sorte pour la plaquer contre le mur du couloir. Elle cria de peur et il lui bâillonna la bouche de sa main :
-Idiote ! C'est moi, chuchota-t-il.
-On peut savoir ce qui te prend ?
-Tu penses que je n'ai pas remarqué comment tu étais distraite par cet animateur ? Je te l'ai dit hier mais il me semble que tu ne comprends pas. Alors je vais répéter : on est ici pour travailler ! Tu pourras flirter une fois qu'on sera rentrés !
Il la lâcha et s'éloigna. Juste à ce moment, lui et l'animateur en question se dépassèrent. Quand il s'en rendit compte, il revint sur ses pas. Il le vit qui discutait avec Kalisha et il sembla à Anderson qu'il essayait de lui faire du charme. Immédiatement, il vint vers elle, la prit par le bras en prétextant à Malick Compaoré, l'animateur, qu'ils devaient préparer la seconde partie du programme du jour et il l'emmena avec lui. Une fois revenus dans la salle, elle s'assit en croisant les bras et détourna le regard. La conférence prit fin à 16h et ils se retrouvèrent seuls encore une fois dans la voiture. Durant le trajet vers leur hôtel, Kalisha ne lui adressa pas la parole. Il fit des blagues en espérant qu'elle réagisse mais elle se recroquevilla sur elle-même. La soirée, elle la passa enfermée dans sa chambre après avoir dîné. Anderson, dans sa chambre, ne savait comment faire pour se racheter. Pire, il ne savait même pas pourquoi il agissait ainsi. Le lendemain ainsi que le surlendemain, le même scénario se reproduisit. Kalisha ne lui adressait la parole que concernant le travail et l'ignorait le reste du temps. Lorsque leur activité prit fin, elle décida de rentrer immédiatement. Elle prit ses valises et sans même prévenir Anderson, elle prit le car le lendemain et revint au pays. Elle descendit chez Gniré comme elle lui avait promis. Dans la soirée, alors qu'elle venait de prendre son bain, elle ouvrit sa valise et vit une feuille de papier ainsi qu'une rose. Elle déplia la feuille : « Je sais que tu es en colère contre moi et j'avoue, après réflexion, que j'ai déconné. Peut-être, suis-je un peu maladroit ; mais mon objectif est de te protéger de tous ces mecs qui veulent juste profiter de toi. Car tu es désormais plus qu'une partenaire d'affaires pour moi : tu es mon amie. J'espère que le doux parfum de cette rose opérera le charme et que tu me pardonneras. Anderson. ». Kalisha huma la rose et sourit. Le lendemain matin, après la traditionnelle bouillie de mil au petit-déjeuner, Kalisha resta auprès de N'nan dans la cuisine. Elles essayèrent de rattraper le temps perdu et parlèrent de tout et de rien. Puis, Gniré décida d'aborder le sujet qui faisait tant battre son cœur. Elle savait que sa fille en pinçait pour Anderson mais le physique de celui-ci laissait apparaître directement ses origines ethniques. La conclusion qu'elle en tirait ne lui plaisait guère.
-Kalisha, ma fille, il y a une question que j'aimerais te poser.
-Vas-y, N'nan.
-J'ai vu que tu as un nouvel ami, tu sais... le jeune homme qui est venu avec toi l'autre fois.
-Hamed ? Oui, c'est mon ami...c'est avant tout un collègue de travail.
-Seulement un ami ou...plus qu'un ami ?
-N'nan, qu'est-ce que tu vas t'imaginer ? Il n'y a rien entre lui et moi. Il est même fiancé et va bientôt se marier.
-Eh bien, tant mieux...je suis soulagée.
-Soulagée ? Répéta-t-elle, perplexe. Je ne comprends pas.
-Si tu dois avoir un mari, autant que ce soit un homme de notre ethnie, non ?
-N'nan, tu es sérieuse ? C'est si important, l'ethnie ?
-Vous, les jeunes qui avez grandi en ville, ne savez vraiment rien de nos traditions. Bien sûr que c'est important. A bien voir ton ami, il est peul.
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A cœur ou...à raison?
عاطفيةUne femme, un homme. Deux géants des affaires, deux rivaux emmenés à travailler ensemble mais dont les cœurs finissent par battre à l'unisson. Mais quand les alliances interethniques s'en mêlent, faut-il écouter son cœur ou sa raison?