Le chateau dans la foret

Chapitre 9

La Nosferatis nous regardait de ses yeux noirs couleur charbon, entourée d'une dizaine de ces loups ailés, qui devaient être ses créations.
La femme s'avança avec une lenteur exagérée et volontaire, nous faisant reculer petit à petit vers le muret de pierres qui se cachait derrière le bosquet.
Elle émit un étrange et aigu bruit, à la suite duquel elle pointa son doigt griffu dans notre direction.
Immédiatement, la dizaine de créatures se mit en mouvement, et commença à nous acculer, contre le muret qui nous arrivait aux fesses, lentement, mais sûrement.
Puis, d'un coup, ils se replièrent tous sur eux, et prenant appui sur leurs pattes arrières, ils nous sautèrent dessus.
Les quelques secondes de délai pendant lesquelles ils furent dans les airs nous les utilisâmes à notre avantage, et le plus rapidement possible, nous montâmes sur le muret, pour nous laisser tomber sur le sol bétonné, de l'autre côté.
Nous entendîmes un bruit sourd, provenant de l'autre côté, à l'endroit où nous nous tenions encore il y a quelques secondes, très certainement les sbires de la Nosferatis qui s'écrasaient au sol, les uns sur les autres.
Nous ne nous retournâmes pas, mais nous fonçâmes plutôt dans la direction opposée pour échapper temporairement à ces monstres, qui ne tarderaient pas à se lancer à notre poursuite.
Nous traversâmes la route, sans prendre la peine de regarder à droite et à gauche.
Par chance, ou plutôt car tout le monde, mis à part nous avait disparu, il n'y avait pas la moindre voiture.
Nous nous réfugiâmes dans une étable où se reposaient une dizaine de vaches, et nous nous assîmes le long d'un des murs de bois pour reprendre notre souffle.
Un long hurlement, non loin, nous parvint aux oreilles.
"-Oh non, oh non, on va mourir !" Murmura celle qui était blessée en posant sa tête sur ses bras, eux-mêmes posés sur ses genoux.
Nous étions toutes paniquées, tandis que nous entendions les loups se rapprocher de plus en plus.
Je respirai profondément pour me calmer et essayer de trouver une parade pour rester en vie, quand une idée me vint à l'esprit.
"-Certains animaux repèrent leurs proies à l'odeur qu'elles émettent... Et si notre peur avait une odeur ?"
Je me raprochais de mes deux amies, et leur expliquais ma pensée.
"-Donc essayons de surmonter notre peur. Celà nous permettra peut-être de leur échapper."
En tremblant, elles aquiescèrent, et nous prîmes en même temps une grande inspiration, pour combattre notre peur.
Les créatures ailées entrèrent pile à cet instant, alors je bondis pour me placer entre elles et mes deux amies.
Prenant mon courage à deux mains, je hurlai :
"-Venez donc bandes de sales cabots ! Je n'ai pas peur de vous !"
Suite à mon cri, les créatures poussèrent de petits couinements apeurés, et s'enfuirent, la queue entre les pattes.
J'ordonnai à mes amies de se lever, car nous devions partir, puisque les loups connaissaient désormais notre emplacement.
"-Pourquoi est-ce que ce chien n'est pas là quand on a besoin de lui ? S'apitoya sa propriétaire.
-Il est allé se promener pendant que vous me soignez...
-Venez, vite ! Les loups risquent de prévenir la Nosferatis !"
Elles acquissèrent, et me suivirent en silence hors de l'étable, et nous nous enfonçâmes dans la forêt.
A cause du dôme crée par la vampire, les rayons de Soleil ne passaient pas très bien, alors dans la forêt, où les arbres faisaient office de parasol, l'obscurité l'emportait sur la luminosité.
Les ténèbres, qui nous semblaient menaçantes suite à la présence, sûrement non loin, de la Nosferatis, nous entouraient.
"-Les filles...Vous savez quoi ?" Demandai-je soudainement, en m'arrêtant.
Elles se retournèrent, et me regardèrent, légèrement intriguées.
"-La meilleure défense, c'est l'attaque. Continuai-je.
-Mais..
-On n'a plus rien à perdre de toute façon...Dit mon amie, en soupirant.
-Mais..."
La plus petite d'entre nous redoutait le choix que nous nous apprêtions à faire.
Voyant qu'elle n'avait pas d'autre choix, elle soupira, elle aussi, avant de  dire :
"- Si j'ai bien compris..."
Nous hochâmes la tête toutes les deux, avant de nous exclamer en chœur :
"-On attaque à la source !"

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