Chapitre 5

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Je me souviens que j'ouvris les yeux dans une penombre totale.

Je dus attendre un long moment avant de m'abituer a l'obscurite ambiante, et je remarquai que je me trouvais dans une gigantesque piece denuee de tout mobilier.

Je me levai, les jambes flageolantes, et fis quelques pas, avant de m'arreter; je faillis me prendre le mur.

Je tendis mes bras devant moi, et mes doigts rencontrerent une surface dure et froide, surement metalique, si je me fiais a mon instinct.

Ils rencontrerent quelque chose qui ressemblait a une poignee, alors j'essayai de la tourner, et, miracle!, cela marcha.

J'ouvris ce qui etait donc bel et bien une fenetre, et les doux rayons du Soleil vinrent carresser mon visage.

Je passai ma tete par la fenetre pour respirer l'air frais, mais je retournai vite dans la piece, qui me semblait tres sure en comparaison au vif sentiment de danger et d'insecurite qui s'etait empare de moi a cet instant,sans avoir eut le temps d'entrapercevoir le paysage.

Je me cramponnai violement au bord de la fenetre, faisant blanchir les jointures de mes mains, et je jetai des coups d'oeil prudents a l'exterieur.

Un cri s'echappa d'entre mes levres, devant moi s'etendait une mer de nuages noirs !

Je fermai precipitement la fenetre, et des que les volets furent de nouveaux tires, je me retrouvis plaquee contre un des murs de la piece.

Je suffoquai, une main d'une puissance titanesque me maintenait contre le mur, et appuyai sur ma trachee.

"-Ne t'avises plus jamais d'ouvrir les volets !" Siffla la femme rousse, car, oui, c'etait elle qui me coupait la respiration.

Elle otta sa main de ma gorge quand j'emis un petit couinement comme reponse, et elle se recula de quelques pas, avant de me regarder.

Son visage, si paisible les fois ou je l'avais vu, etait desormais defigure par une rage folle.

Tandis que je massai mon cou meurtri, je hochai vigoureusement la tete, car j'avais peur de prononcer le moindre mot.

Suite a cela, un grand sourire apparut sur son visage, et sa colere disparut aussi vite qu'elle s'etait manifestee.

La femme me tourna le dos, et s'en alla, me laissant pantoise, au beau milieu de la salle plongee dans le noir.

Je me laissai glisser le long d'un des murs, et me recroquevillai sur moi-meme, me demandant ce que j'allai faire maintenant, et maudissant ma fichue curiosite qui m'avait entraine la-dedans.

Je restai longtemps dans cette position, dans un silence de plomb, qui fut soudain brise par un enorme rugissement, provenant de mon estomac affame.

Je poussai un soupir, et pensai aux bons plats que me cuisinait ma mere, tout en esperant que le fait de faire autre chose me distrairait de ma faim.

Quand je rouvris les yeux, je constatai avec stupeur qu'un plateau, contenant une grosse assiette, ou se trouvait un epais steak saignant et une copieuse salade.

Je la regardai avec mefiance, ayant peur que la femme qui me gardait sequestree n'ai mit du poison dedans.

Cependant, avec ce plat a l'apparence exquise et ses effluves qui me titillaient l'odorat, sa faim finit par avoir le dessus, et j'engloutis le contenu de l'assiette en quelques minutes.

Une fois repue, je soupirai d'aise

Soudain, je fus secouee dans tous les sens, et projetee contre un mur; le chateau, car je devinai me trouver a l'interieur, tremblait.

Les secousses s'arreterent, et je jetai prudement un coup d'oeil par la fenetre en soulevant legerement le volet.

J'etais de retour dans la foret !

Le ciel, que j'entrapercevais a travers le feuillage des arbres, etait noir d'encre et constelle de petits points lumineux qu'etaient les astres.

La peur qui m'habitait encore quelques secondes auparavant s'envolla, j'ouvris les volets, ainsi que la fenetre, en grand, avant de l'enjamber, et de me laisser retomber lourdement dans l'herbe humide.

Libre, j'etais libre !

Environ 640 mots.

Le chateau dans la foretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant