Chapitre 8

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— Ah arrête ! Bon, j'écrirais plus tard ! avais-je cédée quand Alph empiétait sur mon espace vital.

S'en suivi des rires et des lancés d'oreillers. D'un coup, il stoppa les chamailleries.

— Wafa ?

— Alph ?

Sur le dos, je le regardais dans les yeux pour la première fois depuis qu'il était entré dans la pièce. Il était beau avec ses cheveux longs humides et décoiffés. Je patientais. Lui, sur le ventre à mes côtés, détournait ses yeux et semblait chercher des sons qui ne voulaient pas sortir de sa bouche.

— Tu peux parler, Alph ! l'enjoignais-je en me penchant vers lui et en me hissant sur les coudes.

— Est-ce que... je peux dormir avec toi, Wafa ?

Je me rallongeais pour le tirer à moi par son tee-shirt blanc. Je voyais enfin son visage de face, éclairé par un sourire timide. Je glissais ma main sur sa nuque.

— Tu pourras garder un œil ou une main sur la clé autour de mon cou en plus si je dors avec toi. ajouta-t-il en laissant le silence nous envahir avant de reprendre : Pourquoi je ressens le besoin de t'embrrrasser alors que c'est pas dans la culture Zolin ?

— Peut-être parce qu'avec moi tu as découvert cette culture humaine et tu adores ?

Il se serrait contre moi pour ne pas tomber du lit une place. Mon être tout entier lui priait de m'embrasser sans réussir à le prononcer. J'étais peut-être trop intimidée pour le lui demander ? 

De lui-même, il s'avança pour que nos lèvres se rencontrent. Les siennes avaient la douceur du savon et l'humidité revigorante de la rosée du matin. Je sentais sa tête investir l'espace de mon cou.

Il m'enveloppait de son étreinte en plaçant ses mains en haut de mon dos. On resta là, un moment sans parler. On s'écoutait respirer dans une quasi-pénombre, seulement perturbée par une lampe de chevet à l'éclairage tamisé.

Alph avait un regard interrogateur. Il posa une main sur mon plexus. Il sentait sans doute mes battements de cœur. Ceux-ci sont plus rapides chez les humains que chez les Zolins. Il devait aussi sentir mon torse vague, au creux et aux renflements inégaux.

— Je suis pas comme les Zolins, moi... tentais-je pour expliquer les irrégularités de mon corps.

— C'est si différent que ça un humain et un Zolin ? m'a-t-il demandé avec candeur après un silence.

— Je sais pas... lui avais-je avoué en chuchotant. Je suis presque embarrassée de ne pas pouvoir te donner de réponses.

— Pourquoi ? Il ne faut pas, Princesse ! On s'en fout, d'accord... Tu ressembles à personne, c'est tout ce qui importe, non ? T'es pas comme les Zolins qui deviennent lisses, trop semblables au fur et à mesure que la génétique progresse. Si tu savais, c'est ennuyeux d'être comme ça.

— Tu n'es pas heureux d'avoir un corps génétiquement athlétique ? Je suis sûr que si les Zolins ont été conçus avec cette génétique, c'est parce que c'étaient les critères de beauté des scientifiques fondateurs. Tu ne crois pas ? interrogeais-je dans une moue rieuse. Que donnerais-je pour avoir ce corps de rêve !

— Pourquoi voudrais-je d'un corps définit comme parfait par la société ? Pourquoi voudrais-je de cela alors que son manque de particularités, à ce corps qu'est le mien, est si fade à regarder ?

Moi, j'aimerais tellement avoir un corps aussi Zolin que le sien. On pourrait s'aimer sans avoir peur de s'afficher.

— Ah, ah ! J'ai cloué le bec à ma Princesse. Elle ne trouve rien à redire, n'est-ce pas ? 

Wafa et les ZolinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant