Chapitre 3

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Alph me dominait à présent de toute sa hauteur, d'au moins trois têtes de plus que moi. Il était debout a à peine un mètre par rapport à ma position. Je réfrénais mon envie de reculer, de fuir.

— Je disais que j'étais désolée... pour ce que j'ai dit... pour tout, pour ta famille !

— Et moi, il a quelques heures, je te disais que si tu t'avisais de parler de ma famille, tu passerais un sale moment.

Sa voix était emplie d'aucune inflexions, tonalités impassibles, plates. C'étaient loin d'être familier chez Alph. Rien en lui ne m'était alors reconnaissable. Ses mains agrippèrent mes épaules. Elles compressaient très fort mes clavicules. Je tentais de ne pas montrer ma surprise et la douleur qui augmentait crescendo. Il me ferait souffrir autant qu'il souffre. Il l'a dit. Alors il ne fallait pas que je lui donne cette joie de constater quand il me faisait mal.

— Je suis désolée d'accord ! c'est tout ce que je voulais te dire. Je ne te demande pas d'être un ami. Je te déteste !

— Encore heureux que tu ne me demandes rien ! C'est la seule chose que tu fais de bien dans ton existence. me cracha-t-il au visage.

Je ne pus réprimer un mouvement de recul quand son visage se rapprocha pour fixer mes yeux. J'avais fait un pas en arrière en rabattant les paupières. Soudainement, je sentis la pression de ses doigts sur moi se raffermirent. Il me tira violemment vers lui. Un cri de stupeur m'échappait. Mes muscles se tendaient et se tétanisaient petit à petit.

— Tu restes là ! Tu ne fuis pas et tu écoutes ce que j'ai à te dire. Les faibles de ton genre prennent toujours cette habitude de courir plutôt que de se confronter aux problèmes. Je ne te laisserais pas cette occasion.

Son souffle sifflant me parvenait à l'oreille. J'étais maintenant coincée dans l'étau de ses bras dont il se servait pour me comprimer la taille et m'empêcher tous gestes.

— Sais-tu combien d'années de ma vie tu as détruite ? Réponds à la question.

— Depuis qu'Alius est en prison... tu... Non ! arrête de me serrer, tu me fais mal ! ne pus-je m'empêcher de signaler.

— C'est ta mère qui l'a forcé à plaider coupable d'un crime qu'il n'a pas commis ! On ne peut même pas appeler ça un crime. Vous me dégoûtez toi, ta mère et toute la descendance de la famille Gruth qui suivra ! J'espère qu'il y en aura d'ailleurs jamais.

Il ne m'écoutait pas, il n'entendait pas mes plaintes. Il était plongé dans ce sentiment acide qu'il gardait depuis tant de temps. Il devait trouver une cible à tant d'horribles émotions qui se bousculaient sur des années. J'étais là au bon moment pour lui, au mauvais endroit pour moi. J'étais la cible. La cible des fautes de ma mère !

J'étais moi-même une erreur. Là, subissant la force d'Alph, je me demandais si j'éprouvais maintenant de la haine pour Sarya. C'était elle qui m'avait mené à cet instant précis. C'était elle qui m'avait conduit à être détestée. Je suis une erreur ! Elle aurait dû me supprimer dès qu'elle le pouvait ! Une erreur, ça se supprime.

— Tu veux bien me rappeler comment se fait-il que ta mère l'ait forcé à avouer quelque chose qui n'a jamais été de son fait ? Tu la connais, l'histoire, hein ? Reconnais que c'est de ta faute !

— D'accord, d'accord...

Si je lui demandais de me lâcher parce qu'il me fait mal, il ne le fera pas. Je n'étais pas en positon de marchander. Je devais lui donner la version qu'il voudrait entendre :

— Sarya travail au plus haut de la hiérarchie chez The Heaven Society. Entreprise qui gère tous les soucis d'importance sur Zérin : soucis de ressources, d'économie, d'éducation et de lois, y compris juridiquement, quand... quelqu'un est accusé d'un crime...

Wafa et les ZolinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant