Chapitre 39

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Je sens une main sur mon épaule, je lève la tête et regarde autour de moi. Je suis encore dans cette chambre d'hôpital. Cela fait maintenant 3 semaines que j'ai l'impression de passer plus de temps dans cette chambre, à le regarder en espérant qu'il se réveille, que de faire tout autre chose. Je ne mange que quand j'y pense, je dors que très peu et je pleure beaucoup.
J'ai l'impression d'être sur un fil, de ne pas savoir s'il va s'en sortir ou pas. Je m'en remet à Allah car c'est entre Ses mains que tout se fait et je ne cesse de L'invoquer car une seule duaa peut tout changer.

Ma mère : (elle enlève sa main de mon épaule) tu t'étais encore endormie benthi, rentre te reposer, je vais rester si tu veux

Moi : non c'est bon maman, ne t'inquiète pas tu es fatiguée aussi 

Ma mère : tout le monde s'inquiète pour toi tu sais

Moi : c'est pas pour moi qu'il faut s'inquiéter

Ma mère : Siham est triste de pas t'avoir avec elle

Moi : il a besoin de moi...

Ma mère : je sais benthi mais elle a besoin de toi plus que quiconque

Moi : tu as raison. Je vais aller la voir

Ma mère : dors à la maison, ça te fera du bien

Moi : et s'il se réveille ?

Ma mère : tu le sauras, ils t'appelleront d'accord ?

Moi : (Je hoche la tête) je vais passer à la maison récupérer quelques affaires et j'arrive

Et oui, 3 semaines se sont écoulées depuis l'accident de Nahïl. J'ai complètement délaissé les cours, je n'allais qu'aux examens que je pense avoir loupé. Vous vous demandez sûrement qu'est ce qu'il s'est passé ? Et bien le soir où j'ai appelé Nahïl pendant les vacances, il rentrait de chez Houssem et mon appelle lui a fait quitter les yeux de la route et un camion a fauché la voiture sur le côté de plein fouet.
Personne ne l'a su jusqu'à ce que Houssem se demande pourquoi Nahïl n'était pas venu à la mosquée ni au travail. Il est venu chez nous, et personne n'a répondu, il a fait tout le tour de la ville avant de le retrouver dans un hôpital. Il était en train de se faire opérer.
Je leur en ai voulu, à lui et Selma de ne pas m'avoir prévenu mais ils m'ont expliqué qu'ils ne voulaient pas gâcher mes vacances. Même si j'aurais préféré qu'ils me préviennent, je ne peux pas leur en vouloir indéfiniment.
Les médecins nous disent qu'ils ne savent pas s'il va se réveiller, ils ont réussi à stabiliser son état mais maintenant c'est lui qui « décide » s'il  veut se réveiller ou pas.

Comme convenu, je rentre à la maison chercher quelques affaires pour dormir chez ma mère. En entrant dans la maison, mon coeur se serre, je n'avais pas mis les pieds ici depuis un bon moment. Chaque coin de la maison me fait penser à lui et je n'arrive pas à imaginer qu'il pourrait ne plus revenir.
J'ai essayé de faire abstraction de mes pensées, j'ai récupéré des affaires et je suis partie.

...

Cela fait quelques jours que je dors chez ma mère, dans la chambre de maissa. Les filles ont décidé de dormir au salon pour me laisser une chambre même si je voulais pas.
J'étais en train de lire dans mon lit quand on toque à ma porte :

Moi : entre

La petite tête de Siham passe par la porte

Siham : je te dérange pas ?

Moi : non viens princesse (je tapote sur le lit pour lui dire de venir s'assoir à côté de moi)

Siham : (elle s'installe sur le lit) je peux te parler ?

Aimer sans amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant