Chapitre 41

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Ce matin-là, je me réveillais avec un gros mal de tête. Je n'avais pas du faire attention à la quantité d'alcool bu la veille... Je m'étais tant amusée avec Jeanne ! Même si la soirée n'avait pas vraiment bien fini, j'avais passé un très bon moment avec ma meilleure amie.

Je me levais et m'étirais. Je regardais ma montre : il était encore tôt, j'allais pouvoir aller préparer le petit déjeuner avec Frypan.

Je me rendis d'abord aux douches pour m'habiller : un short en jean bleu et un débardeur blanc, tout en m'attachant les cheveux en une queue de cheval haute.

Je marchais gaiement en direction du réfectoire malgré la fatigue qui menaçait mes jambes de s'écrouler sous mon propre poids.

- Nana ! s'écria joyeusement le cuistot en me voyant arriver, m'accueillant les bras ouverts, dans une accolade chaleureuse. Je ne pensais pas que tu allais venir ce matin, vu les conneries pour lesquelles tu rigolais bêtement, tu étais bien bourrée !

- Je t'avoue que je ne me souviens pas du nombre de verres... répondis-je en me grattant la nuque, gênée.

- Tu es allée parler avec Minho, il est revenu, mais je ne t'ai pas revue.

- Oui, j'étais rentrée me coucher.

- Ça c'est mal passé ? me demanda-t-il, inquiet.

- Il m'a dit que ce n'était pas le moment, qu'on avait besoin de plus de temps...

- Je pense surtout qu'il a cru que tu n'étais pas lucide, soupira-t-il. Tu te souviens de ce que tu lui as dit ?

- Oui, je ne sais pas pourquoi, mais ça, je m'en souviens parfaitement, même si j'aimerais bien l'oublier, grognais-je, frustrée.

- Ça viendra, dit Fry en haussant les épaules. Il faut que tu sois patiente, il a peut-être raison après tout. Vous avez besoin de temps.

- Justement, le temps, on en manque, répondis-je en croisant les bras sur ma poitrine. Mais bon, on verra bien.

Nous préparâmes le petit déjeuner, il me raconta les petites anecdotes de la fête, puis les premiers blocards arrivèrent : Thomas et Minho, qui allaient courir, sans moi, et Newt qui les accompagnait.

- Salut Miss ! dit le blond en m'offrant un joli sourire.

- Salut Newt, répondis-je en lui rendant son sourire. Ils allèrent manger, et je les rejoignis une fois que Frypan m'eut libérée.

- On va aller vers la section 7 aujourd'hui, m'expliqua Thomas. C'est de là que le griffeur devait venir.

- Soyez prudents, je ne serais pas là pour vous sauver le cul, les conseillais-je amusée, en jetant un petit regard accusateur à Minho. C'était de sa faute si je ne faisais pas partie de la mission.

Quand je croisais le regard de l'asiatique, il me sourit, trop exagérément pour que ce soit naturel.

- On a besoin de toi au bloc, se justifia-t-il en levant les mains en l'air, comme s'il était innocent.

- Utile ? demandais-je amèrement. Il n'y a plus rien à faire ici, courir me manque.

- Oui, mais n'oublie pas que c'est risqué, que je ne veux pas risquer trois vies au lieu de deux, et en plus de ça, tu n'as pas totalement repris tes forces depuis ton retour du Wicked, tu es encore faible, insista Minho en appuyant le dernier mot, ce qui me déplaisait particulièrement.

Je ne répondis rien, me contentant de lui jeter un regard noir qu'il me rendit.

- Bon, je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous deux pour que ça dégénère autant, mais je ne veux pas que ça influence votre travail, dit Newt. C'est ok pour cette fois, Anna, tu resteras au bloc aujourd'hui, mais je compte sur vous pour faire des efforts et vous contenir, car demain, elle reprend son job de coureuse.

Je remerciais le blond d'un hochement de tête entendu et quittais la pièce sans un regard pour le maton des coureurs.

Je détestais la manière dont il agissait avec moi, et je ne le comprenais pas. Mais malgré tout, il me manquait, notre relation me manquait.

Je soupirais et me rendis à l'infirmerie pour reprendre mon travail de medjack. Je discutais avec Clint, puis rapidement avec Lana, et j'allais dire bonjour à Jeff et Jeanne qui avaient déjà commencé les soins sur les blocards malades à cause de la fête de la veille.

La matinée passa relativement vite. Je rejoignis une nouvelle fois Frypan pour préparer le repas du midi, puis tous les blocards arrivèrent pour se remplir l'estomac après une matinée chargée.

Nous fîmes rapidement la vaisselle, puis nous vaquâmes à nos occupations : la sieste pour Frypan, et l'infirmerie pour moi.

Liora avait choisi d'être sarcleuse, et Teresa était entraînée par Lana pour devenir medjack.

Je m'étais occupée de trois blocards blessés durant l'après-midi. La fatigue semblait les rendre maladroits.

Alors que je terminais un bandage autour de la main d'un bâtisseur, un grand grincement sonore retentit. J'abandonnais le blessé et sortis de l'infirmerie pour m'informer sur la cause de ce vacarme. Au lieu de cesser, des dizaines de bruits assourdissants rejoignirent le premier. Ils provenaient tous du labyrinthe.

Je repensais à Minho et Thomas, ils devaient déjà être sur le chemin du retour. Étaient-ils en sécurité ?

Les blocards, intrigués, s'étaient tous rassemblés au centre de la prairie. Newt leur ordonna de retourner à leur travail, et, malgré quelques contestations, ils obéirent.

Le vacarme cessa au bout d'une dizaine de minutes, ce qui était vraiment étrange.

Après le bâtisseur, aucun autre blessé n'avait toqué à ma porte : je décidais donc d'aller prendre une douche, temps qu'il y avait toujours de l'eau chaude.

J'enfilais un jean noir et un t-shirt à manche courte gris foncé. Je me détachais les cheveux, les laissant tomber dans le bas de mon dos.

Après avoir passé une petite demie-heure déprimante au chevet d'Alby qui ne se réveillait pas, je me rendis à la grande tour en bois qui surplombait le bloc, pour réfléchir.

Jeanne, qui m'avait vue partir, s'était inquiétée, et avait décidé de me rejoindre. Nous discutâmes, tout en profitant de la fraîcheur du vent et de la hauteur à laquelle nous nous trouvions.

- Et si on trouvait une sortie... Tu crois qu'on se perdrait de vue ? demanda-t-elle.

- Pourquoi est-ce que ça arriverait ?

- Tu sais, on retrouvera nos familles, nos amis, peut-être qu'on s'oubliera ?

- Je crois que je prends mal le fait que tu doutes de ça, grognais-je en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes. Tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement !

- Tant mieux ! soupira-t-elle en passant un bras autour de mon cou.

- De toute façon, on ne se souvient plus de nos familles, ils seront comme des étrangers pour nous, disais-je en posant ma tête sur son épaule. Vous êtes devenu ma famille. Tu fais partie de ma famille, comme une sœur.

- Et tu fais partie de la mienne, Pupuce, ricana-t-elle en voyant ma grimace face au surnom qu'elle avait l'habitude de me donner.

Quand nous aperçûmes du mouvement aux niveau des portes, nous descendîmes par la petite échelle, avant de trottiner vers l'attroupement : les deux coureurs étaient rentrés.

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Fin du chapitre 41, qui, malheureusement nous approche de plus en plus de la fin ! (je présume environ cinq chapitre restant avant le tome deux).

J'espère qu'il vous a plut, malgré l'absence d'action ! Le prochain sera plus intéressant, c'est promis !

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