Amour Paris : Le choix d'une vie

11. Le jour J

Raphaël
Je donne deux coups dans le sac de frappe noir retenu par Samuel puis souffle comme il me l'a appris tout en effectuant des mouvements de pieds rapide comme si je me déplaçais sur un ring de boxe.

- Un dîner avec moi ...

Nouveau coup.

- Et un dîner avec Mathias.

Nouveau coup droit.

- Mathias ? questionne Samuel en repositionnant le sac suspendu depuis le plafond par deux chaînes en fer
- C'est le nom du mec.

Je frappe a nouveau ce qui provoque le recule de Sam'. Je m'arrête afin de reprendre mon souffle et essuie mon front en sueur à l'aide de mon avant bras.

- Tu y crois toi ? Son collègue est venu me raconter ça d'un coup l'autre jour, sans que je ne lui demande quoique ce soit. Quel est l'intérêt ?

Nouveau coup.

- Chloé ne m'appartient pas. Nous ne sommes pas ensemble. Elle est libre de voir qui elle veut quand elle veut.
- Tout comme toi.
- Ouais.

J'enchaîne plusieurs coups d'affilé, essoufflé, j'exerce ma garde puis reprend de plus belle.

- Tu vas lui en parler ?

Je marque une pause et ancre les gants de part et d'autre de mes côtes afin de reprendre mon souffle.

- Non !
- Pourquoi ?
- Qu'est ce que je vais lui dire au juste ?
- Exactement ce que tu viens de me dire et tu lui demanderas qui est ce Mathias pour elle et pourquoi a-t-elle accepté de manger avec lui.
- Ça n'a pas de sens de lui poser ce type de question.
- Pourtant son collègue t'en a informé, il attend peut-être de toi que tu la sauve d'un dîner foireux.
- Je ne pense pas non ...
- Dans tous les cas il faut que tu lui en parle sinon tu vas passer la journée énervé alors que tu es censé la voir ce soir.
- Ça ne m'énerve pas.
- Hmm oui ... c'est pour cela que tu es en boucle depuis dix minutes avec moi et sûrement depuis plusieurs jours de ton côté.

Je me stoppe après mon dernier mouvement tout en lançant un regard noir à Sam'. Celui-ci s'esclaffe en me frappant l'épaule.

- Je ne fais que te relater des faits. je réponds
- Ouais d'accord si tu le dis. Ça a tout de même l'air de bien te faire chier ...

Je détache les scratch de mes gants de boxe à l'aide de coups de dents furtifs pour libérer mes mains. Je laisse tomber les gants noir au sol et attrape ma serviette pour essuyer les gouttelettes de sueur qui perlent mon front ainsi que le haut de mon corps.

- Tu n'aimes pas le fait d'être mis en concurrence hein ?
- Il n'y a pas de concurrence.
- Voilà ! Bravo mon brave ! Tu es Raphaël Giannaris ! clame Samuel en me frappant le torse. La concurrence n'existe pas.
- Allez, vas-y, moque toi de moi.
- Ce mec a des vues sur elle depuis des lustres, le pauvre marque enfin une action concrète, on ne peut pas lui en vouloir.

Samuel continue a se moquer puis lâche le sac de frappe qu'il maintenait ferme contre lui. La salle de sport où nous sommes est située en plein cœur de Paris et est prisée en ce moment pour son design particulier. Tout est boisé du sol au plafond, les machines sont très futuristes et l'accueil est atypique avec ces lustres géants juste au-dessus des hôtesses d'accueil tirés à quatre épingles dans leurs ensembles Nike rose criard. Il n'en fallait pas plus pour que les influenceurs et tiktokeurs en vogue multiplient les posts sur les réseaux sociaux, depuis elle est assaillie de monde du matin au soir.
J'ai motivé Samuel, anti réseau sociaux, a y aller car il est fan de sport tout comme moi et ici le coin boxe regorge d'équipement de qualité.