La Première Dame

Fin

Amandine courait les cheveux dans le vent. Elle ouvrait grand les bras. Le vent la portrait, il l'amenait vers sa destinée. Celle qu'elle avait choisie.

Elle tambourina à la porte. Elle n'avait aucune idée de ce à quoi elle ressemblait. Probablement avait-elle les cheveux en bataille, et les vêtements en sueur. Mais peu importe. Cela ne comptait plus.
Une seule chose comptait désormais.

Maël ouvrit la porte.
- Amandine ? Tu-tu es revenue ?
- Évidement que je suis revenue, imbécile !
- Viens, entre.

Assis autour d'une tasse de thé chaude, Amandine et Maël se faisaient face. Elle lui raconta son deuil, sa fuite, et l'histoire de M.Mollet. Elle divagua également en lui racontant son enfance, la mort de ses parents, l'ignorance de ses tuteurs, et les jours heureux à Celles.
Maël l'écoutait avec attention, et écarquilla toujours un peu plus les yeux à chacune de ses phrases.

Il ne dit un rien pendant un moment, avant de lui demander :

- Comment te sens-tu ?
- Bien. Même très bien. Je suis enfin libre Maël ! Je suis libre ! Je peux faire ce que bon me semble !
Maël lui sourit et hocha la tête.
- Tu ne saurais pas où est passé Annette par hasard ? interrogea Amandine. Elle ne m'a même pas laissé de mot.
- Elle est avec Doriand. Ils se cachent pour le moment, jusqu'à qu'on passe à l'action. Ensuite, ils quitteront le royaume.
- Quand est-ce que vous passez à l'action ?
- Demain soir.
- Demain soir ! C'est...bientôt...
- Oui, je sais.
- Et comment comptez-vous faire votre coup d'Etat exactement ?  

- Cela sera assez simple. Demain soir, le roi organisera le "Solstice d'Aragon". Il s'agit de la plus grande cérémonie jamais organisée dans le royaume chaque année, qui célèbre le jour du couronnement du roi Nicholas.
A cette soirée, tout le monde est convié. N'importe qui pourra s'introduire entre les quatre murs de son haut palais.
J'ai de la chance que mon meilleur ami soit ministre des armées, car on à toutes les troupes derrière nous. Elles vont assurer notre sécurité et empêcher celle du roi. Lui sera assit, triomphant sur son trône d'or. Mais crois-moi, les manières de roi, c'est terminé. On va tenter de l'isoler. Je serai son appât. Je vais tenter de l'éloigner du trône et de le mettre à part  dans une pièce . Ensuite Doriand arrivera par derrière et lui coupera la tête. On déclarera ensuite officiellement la fin de la monarchie, on instaurera une démocratie universelle, et toute cette histoire sera finie.

- Ça ne marchera jamais, Maël.
- Pourquoi tu dis ça ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- Parce que tu n'arriveras jamais à faire sortir le roi de son trône. Tu as réfléchi à ce que tu voulais lui dire ?
- Je ne sais pas encore...mais je trouverai bien quelque chose.

Amandine secoua la tête de gauche à droite.
- Maël ? Tu me fais confiance ?
- Bien sûr que je te fais confiance...
- Alors laisse moi être l'appât.
- Je te demande pardon ? Mais tu as complètement perdu la tête ?! Jamais je ne te laisserai faire une telle folie ! C'est beaucoup trop dangereux !

- Maël ! Regarde la réalité en face ! Ton plan ne tient pas la route ! Laisse-moi t'expliquer, je serai l'appât pour isoler le roi. Crois-moi, j'aurai aucune difficulté à le charmer, si bien qu'il voudra me suivre partout où je vais. Je l'isole dans une pièce à part. Tu arrives par derrière et tu lui tranches la tête. Pendant ce temps, Doriand, Annette et l'armée peuvent s'occuper des membres de la cour du roi. Après...
- J'ai compris, j'ai compris, l'interrompit Maël.
Il soupira puis poursuivit : C'est exactement ce que Doriand et Annette voulaient faire, mais je n'étais pas d'accord.
- Pourquoi tu n'étais pas d'accord ? C'est le meilleur plan possible ! Après que l'armée déclare une démocratie, on organise des élections au suffrage universel, et on continue notre vie.
- Parce que je ne voulais pas te mettre en danger.