Le Consigliere me guide jusqu'au hall principal du casino. Il a tout d'un majordome : prudent, poli, élégamment ganté... Mais je peux parier que ces gants sont surtout là pour ne laisser aucune empreinte visible... Même le Consigliere a des missions "spéciales". Bon, je ne vais pas apprendre quoi que ce soit si je ne pose pas de questions.
- Êtes-vous toujours présent pendant les cérémonies ?
Le Consigliere garde longuement le silence. Sans même m'accorde un regard, il se racle la gorge.
- Je suis là dès que Maccini juge ma présence nécessaire.
Nous nous stoppons dans le hall du casino.
- Le casino sera notre point de rendez-vous si tu as besoin de moi. Je te demanderai simplement de me prévenir.
- Et comment je fais ça ?
Le Consigliere me tend un morceau de papier. On dirait que des nombres aléatoires ont été écrits dessus.
- Voici un numéro où me joindre. Ceci est le code pour valider une mission.
Il attend que je mémorise le numéro de téléphone, puis il retire le papier de ma vue.
- Quelle est ma première mission ?
- Plusieurs établissements à Brooklyn sont protégés par Maccini. Rends-leur visite. Rassemble leur loyer et ramène tout ça ici.
Par "loyer", il est évident qu'on parle d'argent. Des pots-de-vin et un "service de protection par la famille" pour s'assurer que les proprios ne craignent rien. C'est une arnaque vieille comme le monde, mais elle fonctionne. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour infiltrer cette mafia. Je ne peux donc pas me permettre de montrer le dégoût que m'inspire cette pratique.
- Très bien, par où je commence ?
- Sois au centre-ville de Brooklyn à deux heures du matin.
- Comment saurai-je où aller ?
- Ton supérieur t'y attendra.
- Mon supérieur ? Maccini, tu veux dire ?
L'idée de patrouiller dans New York avec lui me provoque un nœud dans l'estomac.
- Non, pas Maccini. Tu seras sous la supervision d'Antonio.
Mon estomac se tord à nouveau, mais un autre sentiment s'empare de moi : la déception.
- Ne sois pas en retard.
Sa voix a beau rester calme, j'entends le doute. Le Consigliere ne me fait pas confiance. Il fait des rapports réguliers à Maccini sur les affaires de la famille. Il doit m'apprécier.
J'acquiesce d'un hochement de tête pour signifier que j'ai bien compris la mission.
- Centre-ville de Brooklyn, Antonio, collecter les loyers et les apporter ici. J'ai pigé.
Je ne peux pas risquer de griller ma couverture maintenant. Le Consigliere me regarde de haut, le visage toujours aussi indéchiffrable.
- A très vite.
Il prononce à peine ces mots qu'il est déjà parti.
__________
Je suis incapable de me détendre jusqu'à ce que ma porte d'entrée soit fermée à double tour. OK, je n'ai rien dit. Je n'arrive toujours pas à me relaxer. Mon corps tout entier frissonne sous l'effet de l'adrénaline. Je sursaute même lorsque mon téléphone sonne.
- De quel téléphone s'agit-il ?
J'utilise un téléphone prépayé pour mon infiltration chez les Occulti, mais c'est visiblement mon portable personnel qui se manifeste. C'est mon meilleur ami : Ashton. Je ferme les yeux et remercie mentalement l'univers que ce soit lui. Malgré mon objectif démesuré, il est d'un sourire inconditionnel.
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À la vie, à la mort
Dla nastolatków𝙅𝙚 𝙣'𝙖𝙪𝙧𝙖𝙞𝙨 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙥𝙪 𝙞𝙢𝙖𝙜𝙞𝙣𝙚𝙧 𝙦𝙪𝙚 𝙢𝙤𝙣 𝙞𝙣𝙩𝙚́𝙜𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙖 𝙛𝙖𝙢𝙞𝙡𝙡𝙚 𝙞𝙩𝙖𝙡𝙞𝙚𝙣𝙣𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙞𝙣𝙛𝙡𝙪𝙚𝙣𝙩𝙚 𝙙𝙚 𝙉𝙚𝙬 𝙔𝙤𝙧𝙠 𝙢'𝙖𝙢𝙚̀𝙣𝙚𝙧𝙖𝙞𝙩 𝙟𝙪𝙨𝙦𝙪'𝙞𝙘𝙞. 𝙎𝙚𝙨 𝙡𝙚...