Chapitre 1

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Bienvenue à la SFSS

Dans quoi est-ce que je me lançais cette fois-ci ? Tous les jours j'allais avoir le bout du nez tout rouge et légèrement coulant, provoqué par la différence de température entre le dehors et l'intérieur de la patinoire. Mais mains aussi allaient en pâtir... Je détestais ressentir la sensation de froid sur ma peau et de tous les choix possibles, j'avais fait celui d'intégrer une école de patinage artistique. Pourtant, quelque chose m'attirait dans ce domaine. Sans trop savoir pourquoi, j'étais comme hypnotisée par et art. Patiner faisait preuve d'élégance et d'une grâce qui demandait certainement un grand nombre d'heures d'entraînements. La capacité à pouvoir faire ressortir des émotions juste en patinant sur de la glace, me donnait des frissons dans tout le corps. Mais bon, je supposais que ce talent n'était pas offert à tout le monde et surtout pas à moi.

Avec mes amies, on avait été à la patinoire pour que je m'entraîne mais je ne faisais que de me ridiculiser devant toutes les personnes présentes.

- Jarim attention ! cria mon amie Minji qui était restée dans les gradins.

Alors que je regardai mes pieds, essayant de garder mes patins droits, la voix de Minji me fit relever la tête et j'eus à peine le temps d'apercevoir que j'étais en train de foncer droit sur un pauvre monsieur, qui n'avait rien demandé, que je retrouvais à perdre l'équilibre. Heureusement pour lui, il m'avait vu et avait pu se décaler de justesse, évitant un danger ambulant. Tout en patinant dans tous les sen, perdant totalement le contrôle de mes pieds, je fis de grands gestes cherchant à retrouver mon équilibre. Seulement, cela ne m'avait pas aidé et comme depuis le début de l'après-midi, je finis par tomber en arrière, les fesses sur le sol glacé de la piste. Je ne savais même plus à la quantième de chute j'en étais, j'avais fini par arrêter de compter à partir de la dixième et c'était au tout début de mon arrivée à la patinoire. À cette énième chute, je grimaçai de douleur et me lamentai de tous ces échecs. Avec toutes ces chutes, si ça continuait, j'allais finir par me casser le coccyx. Ma seconde amie, Haeri qui patinait non loin de moi, vint à mon secours.

- Mon dieu, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ? soupira-t-elle en me tendant sa main.

- Merci de croire en moi, c'est sympa ! fis-je la moue.

Haeri sourit, amusée par mon expression et j'attrapai enfin sa main acceptant son aide pour me relever, ce qui n'était pas gagné d'avance. Mais à force de tomber, les instruction que me donnait Haeri pour me remettre debout commençaient à rentrer. Je me mis d'abord sur les genoux et d'un pied, je pris appui pour venir me tenir debout. Ce n'était pas si compliqué quand elle était là pour m'aider.

- Allez, on va rejoindre Minji ! mit-elle fin à notre session. Tu en as bien assez fait pour aujourd'hui et si tu continues comme ça, on va te retrouver avec un bras en moins.

Haeri n'avait pas tort et il était mieux pour le bien de tous et de moi, que je quitte cette piste pour aujourd'hui. J'acquiesçai tout de même un peu triste de devoir m'arreter et me tenant toujours à elle, on patina à mon rythme, en évitant les autres personnes sur la piste et je pus enfin retrouver la terre ferme. Je pouvais de nouveau respirer et décontracter tout mon corps, j'étais hors de danger. Puis, c'était plutôt une bonne idée de s'arrêter ! Je n'avais pas vu l'heure mais maintenant que je m'étais assise sur le banc pour déchausser mes patins, je ressentais tout l'épuisement de cette session.

Après avoir toutes déchaussé nos patins, on partit les rendre au local où on les avait loué et ayant besoin d'une boisson chaude pour nous réchauffer, on se rendit dans le petit café qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment.
Je méritais mon chocolat chaud !

Connaissant nos préférences, Minji alla prendre la commande pour nous toute et avec Haeri, j'allai m'assoir, épuisée, à une table libre. Beaucoup de personne, souffrant du froid de la patinoire, venaient se réfugier dans ce café. On avait tous besoin de se réchauffer et plaquer nos mains contre une boisson bien chaude pour dégourdir nos doigts. Après une courte attente, Minji revint avec nos breuvages sur une plateau et le posa sur notre table, avant de servir à chacune sa boisson. J'entourai immédiatement mes mains autour de la tasse et souris de juste sentir la chaleur se propager dans mes doigts.
Je revivais !

Minji finit à son tour par s'installer sur l'une des chaises à disposition et se lança directement dans une discussion.

- Comment tu vas faire ? s'inquièta-t-elle pour moi. Il ne te reste à peine trois semaines avant de partir et tu ne sais toujours pas tenir sur des patins...

Bien évidemment, je n'avais pas fait le choix de m'entraîner que pour le plaisir mais aussi pour une autre raison. A la fin de l'année scolaire, j'étais un peu, pour ne pas dire beaucoup perdue et n'avais aucune idée dans quelle université je voulais m'inscrire. C'était un sujet qui avait angoissée mes parents. Ne pas savoir quel avenir était réservé à leur fille, les avait inquiété bien plus que je ne l'avais été pour moi-même. Choisir une université était une décision importante et je ne voulais pas retrouver dans un domaine qui ne me plaisait pas, dans lequel j'allais devoir passer cinq ans de ma vie. Sans avoir d'idées, une publicité était passée à la télévision dans laquelle on pouvait voir le plus grand patineur de Corée du Sud en pleine action. Alors que je ne m'étais jamais plus intéressée que ça au patinage artistique, j'avais comme été aspiré par son talent et la facilité qu'il avait pour donner des émotions. J'étais restée omnibulée tout le long de la publicité, j'étais plongée dans un autre monde. Suite à cette découverte, j'avais fait des recherches sur des écoles de patinage artistique et avais candidaté dans la plus grande école qu'il existait en Corée du Sud. C'était peut-être ambitieux de ma part en voyant ce que j'étais capable de faire sur des patins mais il était inscrit que tout niveau était accepté. J'avais donc eu l'espoir d'avoir une chance et j'avais eu raison d'y croire ! Ce qui m'amenait à commencer les entraînements pour prendre un peu d'avance sur les autres car là, on était loin d'être la meilleure élève de la promotion.

- Pas d'inquiétude à avoir, les rassurai-je. La SFSS accepte tous les niveaux et ils ont retenu ma candidature donc il n'y a aucun soucis. J'apprendrais à patiner avec les cours donnés par l'école.

- Hmm, mais ça reste une école prestigieuse et je suis vraiment surprise que tu sois admise. Enfin, je n'ai jamais entendu parler que c'était pour les débutants.

- Je pense qu'ils testent une nouveauté pour cette année, intervint Minji. C'est peut-être un moyen d'élargir les recherches de nouveaux talents ! En tout cas, félicitation ! Même si je suis un peu triste que tu quittes Busan pour partir à la capitale, je suis contente pour toi.

- Ca n'a pas été facile de trouver un domaine qui te plaît alors oui, c'est un soulagement que tu ais fini par trouver. On est toutes les deux avec toi ! me donnèrent-elles leur soutien.

- J'espère que ça ne sera pas trop difficile ! ris-je nerveusement. Après tout, l'école est réputée pour son apprentissage stricte.

- Ah ça, je pense que les débutants n'ont pas les emplois du temps les moins chargés. Il va falloir s'accrocher !

Haeri disait vrai et je devais me préparer à travailler jour et nuit dans ce genre d'école. La SFSS, autrement dit, la School of Figure Skating of Séoul était une école très sélective et accueillait un grand nombre de patineur artistique professionnel ou en voie de le devenir. J'avais eu la chance ou plutôt, devrais-je appeler cela un miracle, d'être admise mais comme l'avait dit Minji, ils avaient dû ouvrir leurs portes à un plus grand public. J'avais reçu ma réponse hier et j'étais tellement excitée par cette nouvelle que j'avais directement voulu m'entraîner à la patinoire du coin. Mes parents n'étaient pas au courant et s'attendaient sûrement à ce que je rejoigne une université à Busan, dans le domaine de la photographie, comme mon père l'avait fait. J'avais un peu peur de leur réaction mais je ne pas non plus trop attendre. Je le ferai à mon retour.

- Tu vas vraiment nous manquer, relança Minji.

- Vous aussi mais je reviendrai pour les fêtes de fin d'année, essayai-je de relativiser. Puis, je ne suis pas encore partie alors profitons du temps qui reste !

- Un mois ça passe vite, me fit remarquer Haeri.

Tout en papotant de tout un tas de sujet comme on avait l'habitude de le faire, on termina nos boissons et on décida de rentrer chez nous. Minji et Haeri allaient énormément me manquer. Jusqu'à maintenant, on avait passé toutes nos années scolaire ensemble et on ne s'était jamais séparés. Des bons moments comme les mauvais, on avait tout vécu ensemble. Mais il fallait se dire que Busan n'était pas si loin de Séoul et qu'on pourra toujours se voir pendant les vacances. Encore elles, allaient rester toutes les deux mais moi, j'allais me retrouver seule à Séoul. Je ne connaissais personne qui vivait là-bas.

Sur le retour, n'habitant pas à côté de chez mes amies, on s'était séparées et j'avais continué mon chemin seule. Après quelques minutes de marche, je finis par rentrer à la maison de mes parents, fatiguée de ma journée. Faire du patin à glace n'était pas de tout repos et ça m'avait complètement lessivée ! J'enlevai mes chaussures dans l'entrée et allai dans le salon, où se trouvait mes parents ainsi que mon petit frère, Jaehyun. En entrant dans la pièce, mes parents me sourirent chaleureusement alors que Jaehyun était resté concentré sur son jeu vidéo. Il ne changera jamais !

- Maman, j'ai mal partout ! me plaignis-je, laissant mes bras pendre comme s'ils pesaient des tonnes. Je ne pensais pas que j'allais autant tomber... Mais par contre, tu aurais vu comment s'en sortait Haeri, on aurait dit qu'elle avait fait ça toute sa vie !

- Tu as toujours été nulle, se ramena mon petit-frère ayant écouté ce que je venais de dire. Ce n'est pas pour rien que que tu n'es pas retournée à la patinoire depuis que tu étais petite.

- Oh, tais-toi par pitié !

Énervée, j'attrapai le premier coussin que je trouvais sur le canapé et lui balançai à la figure. Il ne savait même pas de quoi il parlait, il n'était même pas né que je savais déjà tenir en équilibre sur une poutre ! Jaehyun avait toujours son mot à dire et cherchait toujours à m'embêter. Ca devait être une relation normale entre frère et sœur ! Puis, il allait entrer dans sa dernière année au collège alors il faisait de temps en temps son rebelle, un vrai plaisir. Jaehyun me relança le coussin et je l'attrapai avant qu'il ne m'arrive au visage. Victorieuse, je lui tirai la langue.

- Oh, les grands enfants ! intervint mon père en relevant la tête de son journal. Vous allez finir par casser quelque chose dans la maison.

- Mais c'est Jarim, elle est violente pour rien !

- Hé mais toi, ça se voit que tu ne sais pas ce que c'est la violence !

- Jarim, me reprit mon père pour que je montre le bon exemple.

Il était difficile de garder son calme quand on avait un petit-frère aussi énervant ! Je soupirai en levant les yeux au ciel et tournai mon regard vers ma mère qui se moquait de ma réaction.

- Ce n'est pas possible vous deux, rit-elle. Vous êtes pire que mon frère et moi quand nous étions plus jeune !

- Mouais, répondis-je sans grande conviction.

- Sinon, pour cet après-midi, le principal est que tu te sois amusée !

- D'ailleurs, j'ai quelque chose à vous dire...

Comprenant que je m'adressais à mes deux parents, ils arrêtèrent de faire toute activité et se concentrèrent sur moi. Ils devaient remarquer que j'étais un peu plus sérieuse par le sujet que j'allais aborder car ils relevèrent tous les deux un sourcil, intrigués. Je savais que mes parents n'étaient pas méchants et qu'ils allaient bien réagir mais je ne pouvais m'empêcher d'être nerveuse. Je me grattai l'arrière de la tête, cherchant la meilleure formulation pour leur annoncer la grande nouvelle.

- Je sais que vous vous êtes fait beaucoup de soucis par rapport à mes études et de ce que j'allais faire l'année prochaine. Il est vrai qu'à la fin du lycée, j'étais un peu perdu mais maintenant je sais ce que je veux faire. Et de toute façon, je ne peux pas trop retourner en arrière maintenant, ris-je nerveusement. J'ai été prise à la School of Figure Skating of Séoul !

- L'école de patinage artistique ? s'étonna mon père.

- Oui, c'est incroyable n'est-ce pas ?

- Mon dieu, mon enfant mais c'est vraiment super comme nouvelle ! suivit ma mère tout en se levant de sa chaise.

Elle fit le tour de la table et vint me prendre dans ses bras, fière de moi. Comme prévu, ils étaient contents pour moi et je m'étais inquiétée pour rien.

- Maman, je ne suis plus une enfant ! rebondis-je sur l'appellation qu'elle avait utilisé juste avant. Je te rappelle que j'ai dix-sept ans et même bientôt dix-huit.

- Chut, je ne veux rien entendre, pour moi tu resteras une enfant.

Ma mère avait du mal à me voir grandir mais il le fallait. J'allais devoir partir à l'aventure, toute seule dans une grande ville. Tandis que ma mère continuait de me serrer dans ses bras, je vis mon père, qui n'avait pas bougé, nous regarder toujours en souriant. Il semblait vouloir dire quelque chose alors je m'écartai des bras de ma mère et pris le temps de l'écouter, comme lui le faisait pour moi.

- Es-tu sûre de vouloir aller là-bas Jarim ? me demanda-t-il sérieusement.

- Je sais que ce n'est pas une décision à prendre à la légère mais j'ai bien réfléchis et... certes, j'aime bien la photographie mais je ne me vois pas en faire mon métier. Je ne sais pas si le patinage artistique sera très concluant mais je veux tenter ma chance.

- Tu as l'air si confiante alors je crois en toi mais fais attention. Cette école doit être très stricte, ça ne sera pas tous les jours facile et nous ne serons pas là en cas de problèmes.

- Hmm, je le sais mais j'ai eu la chance d'être admise donc je ne dois rien lâcher !

- C'est bien ma fille ça !

- Papa ! le reprit ma mère. Tu vois bien qu'elle tient clairement de moi.

- Euh, je suis votre fille à tous les deux... Je ne pense pas que ce soit utile de se battre, hein !

Visiblement, ils ne m'écoutaient pas et continuaient de se battre pour savoir à qui je ressemblais le plus. Ce genre de scènes étaient récurrentes et cherchaient toujours à être l'heureux gagnant de leur bataille. Même à leurs âges, ils avaient le même comportement de quand ils étaient adolescents. Sans avoir le pouvoir de faire quoique ce soit, je m'éclipsai dans ma chambre et les laissai se battre.

Le soir même, nous avions fêté mon admission à la SFSS entre nous. Pendant le dîner, j'avais profité de parler un peu plus en détail de comment allait se passer mon arrivée à l'école. Enfin, tout ce qu'il fallait faire avant d'arriver à la rentrée. Etant donnée que c'était une grande école, les frais de scolarité s'élevaient à un assez gros montant et de mes dix-sept ans, je n'avais pas les moyens de payer moi-même. Mon père avait alors décidé de payer mes frais de scolarité, ça m'enlevait un poids. J'étais contente d'avoir la chance d'aller étudier le patinage artistique dans une grande école mais cela impliquait de laisser mes parents, mes amies et ma vie actuelle. Bien que je ne doutais pas de me faire des amis une fois là-bas, pipelette comme j'étais, ça me rendait nerveuse. Mais bon, ça me faisait quand même un pincement au cœur de me dire que je ne les verrai plus pendant presque quatre mois.

Après avoir célébré cette grande nouvelle comme il se devait, j'étais montée dans ma chambre et avais traîné un peu sur mon ordinateur, à la recherche d'informations. J'en cherchais un peu plus sur l'école que j'allais intégrer dans un mois, début septembre. J'allai sur leur site, étant certainement le seul endroit où je pouvais trouver les meilleurs informations. Je parcourus les photos qui avaient été posté, montrant quelques endroits du campus. Je pouvais voir qu'il y avait plusieurs pistes de glace, pas étonnant que ces lieux soient immenses, j'allais sûrement me perdre. Les dortoirs étaient à l'image de l'école et on voyait exactement où est-ce que l'argent des frais de scolarité passait. Peu importe sur quelle page je naviguais, le nom d'un certain Jeon Jungkook était cité. Etrange, ça me disait quelque chose... Je continuais de chercher dans ma tête d'où provenait cette familiarité et c'était seulement en voyant une photo de ce fameux Jeon Jungkook, que je me souvins à qui appartenait ce nom.

- AAAAAH ! BLACK SWAN ! C'EST BLACK SWAN !

Je n'y croyais pas mes yeux ! Black Swan était encore étudiant à la SFSS. Pas étonnant que ce prénom me disait quelque chose, il était le patineur le plus connu de la Corée du Sud et encore récemment, il avait gagné le championnat de patinage artistique du pays. Black Swan était l'excellence même ! J'aurais dû me douter qu'il était à la SFSS, genre le meilleur patineur dans l'école la plus prestigieuse, ce n'était qu'une question de logique. Sur le site, je pouvais lire que ce dernier était à sa cinquième et dernière année d'étude. Il n'avait même pas terminer ses études qu'il était déjà connu à l'international, un vrai prodige. En apprenant cette nouvelle, je sautai d'excitation rien que de savoir que j'allais partager la même école que le plus grand patineur. La pression était soudainement montée d'un cran, il fallait à tout prix que je donne le meilleur de moi-même. Sans prévenir, mon petit-frère qui avait été dérangé par mes cries de joie, rentra dans ma chambre avec un regard blasé.

- Tu peux arrêter de faire autant de bruit ? j'essaie de dormir, râla-t-il.

- Hop hop hop, déjà la prochaine fois que tu rentres sans frapper, je t'étrangle ! Et tu vas te coucher si tôt alors qu'on est en vacances ?

- La fatigue, tu connais pas ?

- Parle mieux à ta grande-sœur ! D'ailleurs, viens voir ce que j'ai découvert au lieu de râler. Tu as vu, je vais être avec Black Swan ! lui montrai-je la page sur mon ordinateur.

Jaehyun s'avança les bras ballant jusqu'à mon bureau et zieuta mon écran sans la moindre réaction. Sans changer d'expression, il se tourna vers moi et me jugea du regard. Etait-il humain ? Genre Black Swan, il était impossible de faire cette tête en voyant cela. Moi-même, je n'arrivais pas à tenir en place et à me remettre de mes émotions, je ne le comprenais pas.

- Tu crois vraiment que tu vas tomber dessus ? me coupa-t-il subitement ma joie. De un, tu es une première année, donc aucune chance. De deux, il est connu, personne ne l'approcher. Et de trois, il est sûrement trop occupé pour avoir du temps libre.

- C'est bon, tu as fini ? souris-je tout en papillonnant des yeux. Merci de briser mes rêves ! T'es vraiment trop pessimiste...

- Je ne dis que la vérité, répondit-il toujours sur un air nonchalant.

- Mouais, va dormir morveux ! Et souris un peu plus, tu verras la vie te paraîtra tout de suite plus joyeuse.

Tout en souriant faussement pour se moquer de moi, il sortit de ma chambre sans dire un mot de plus. Mon dieu ce gamin, qu'est-ce qu'il pouvait être défaitiste ! Mais bon, il était plutôt évident que je n'allais pas croiser Black Swan au détour d'un couloir. Puis, je n'allais pas dans cette école pour espérer le croiser.

Je pris mon téléphone qui était posé à côté de mon ordinateur sur le bureau et me levai de ma chaise pour aller dans mon lit. Si Jaehyun voulait dormir, j'allais arrêter de faire trop de bruit. Je me mis sous ma couette et démarrai Instagram. N'étant pas abonnée au grand athlète, je tapai son nom dans la barre de recherche et son profil apparut directement. Son nom d'utilisateur était @jjk___iceman, je trouvais ça drôle et son surnom était The Ice Black Swan. Il avait plus de dix millions de followers, ça faisait beaucoup. Son profil était si bien organisé et ce n'était pas étonnant, c'était tout de même un compte professionnel alors il se devait d'avoir une page impeccable. Sur toutes les photos, que ce soit en tant que model ou dans sa vie de tous les jours, il avait toujours cet air froid. Ca lui allait bien et je supposais que ça faisait parti de son personnage. The Ice Black Swan ne sortait pas de nulle part, un sens pour la glace et l'autre pour cet air glacial. Je devais avouer que c'était une personne avec beaucoup de charme ! Ses longs cheveux noirs, lisses et fins, lui retombaient sur les épaules. Et enfin la touche finale, son bras droit était rempli de tatouages, le rendant bien différent de tous les autres patineurs. Sa personne était incroyable ! Pour son âge avoir tant de talent, c'était limite injuste pour les autres. Je m'abonnai à son compte et sans trop attendre, prise par la fatigue de la journée, allai directement me coucher.

Les semaines passèrent plus vite que je ne l'aurais voulu et on était arrivé au fameux jour de mon départ. Toutes mes affaires, ou du moins ce que j'avais pu faire entrer dans mes deux énormes valises, étaient bouclées et étaient dans le coffre de la voiture de mes parents. Malheureusement, ils ne pouvaient m'emmener jusqu'à Séoul mais m'accompagnaient tout de même jusqu'à la gare. Ca m'évitait de devoir porter mes valises toute seule et ça me laissait quelques minutes de plus avec ma famille.

Sur la route, je commençais de plus en plus à réaliser que c'était bientôt le moment de leur dire au revoir et ça me brisait le cœur. Je n'allais pas les revoir avant la fin d'année et c'était la première fois qu'on allait être autant séparé. C'était une nouvelle aventure qui s'ouvrait à moi et me faisait entrer dans la vie de jeune adulte. J'étais stressée mais excitée à la fois !

Arrivé devant la gare, tout le monde descendit de la voiture et mon père s'occupa de retirer mes valises du coffre. Quant à moi, je récupérai mon sac à dos où j'avais mis quelques matériels pour les cours. Comme les trois-quarts des cours allaient se passer sur glace, je n'avais pas pensé utile de prendre trop de cahiers. Mon père insista pour rouler mes valises et par ce fait, je partis m'accrocher au bras de ma mère, profitant de mes derniers instant avec elle. Mes parents et Jaehyun m'accompagnèrent dans la gare et en passant les portes, je vis que mes deux amies m'attendaient à l'intérieur. En les apercevant, je lâchai le bras de ma mère pour courir les voir, heureuse qu'elles aient prit le temps de me dire au revoir.

- Tu ne pensais tout de même pas qu'on n'allait pas venir te dire au revoir ? râla Haeri, les poings sur les hanches.

- J'ai eu trop peur, hier vous êtes parties sans rien me dire...

- Héee, on n'est pas si cruelles ! grimaça Minji.

Haeri et Minji me prirent directement dans leurs bras et je sentais déjà que mes yeux commençaient à s'humidifier. J'avais du mal à me faire à l'idée que je n'allais plus passer mes journées entières avec mes deux camarades d'enfance et qu'une fois à la capitale, je devrais me faire de nouveaux amis. Ce n'était pas les remplacer mais juste faire de nouvelles connaissances, je ne devais pas me sentir coupable. J'avais fait le choix de tout quitter sur un coup de tête mais cette décision était plus difficile que je ne le pensais. Heureusement que l'excitation me donnait du courage ! Mes parents et Jaehyun arrivèrent juste après mon étreinte avec mes amies et on se dirigea tous sur le quai, afin d'être sûr que je ne loupe pas mon train. Bon, je supposai que c'était maintenant ! Les au revoir étaient toujours déchirants mais un passage obligatoire, je ne me voyais pas partir sans un au revoir. Alors que je retenais mes larmes depuis un bon moment , elles se mirent à couler sans que je ne puisse le contrôler. Ma mère vint me prendre directement dans ses bras, elle aussi en pleurs.

- Tu prends bien soin de toi, hein ? Et tu n'oublies pas de nous appeler, dit-elle entre deux sanglots.

- Je n'oublierai pas !

Tout en douceur, elle s'écarta de moi, laissant ainsi la place à mon père. Il essayait de garder son sérieux mais je voyais ses yeux briller, ça lui faisait aussi mal qu'à ma mère de me voir m'éloigner du cocon familial. C'était une étape tout aussi difficile pour moi. Les bras si réconfortants de mon père dans lesquels je pouvais pleurer lors de mes peines d'adolescentes, je ne les aurais plus et je ne pourrais compter que sur moi.

- Sois forte, je suis sûr que tu vas y arriver ! me rassura-t-il en me serrant fort.

- Bien sûr, je suis ta fille après tout ! rigolai-je en même temps qu'un reniflement des moins élégant.

Face à ma remarque , il ne put s'empêcher de sourire. J'entendais ça depuis que j'étais petite alors ça devait le rendre que je le dise, même si j'étais tout autant la fille de ma mère. Après cette tendre étreinte, je me tournai vers mon frère qui pour une fois avait fait l'effort de ne pas être sur son portable, à jouer.
C'était un honneur !

- Allez, viens là mon petit-frère préféré ! le forçai-je à me faire un câlin.

- C'est vraiment obligé ? Après tout, ce n'est pas comme si tu n'allais pas revenir ! Ca va juste me faire des vacances.

- Jaehyun, je suis encore sur le quai à te serrer dans mes bras alors si j'étais toi, je ferais moins le malin !

Je m'écartai et lui fit une pichenette sur le front en guise de punition. Tout en se massant pour faire passer la douleur, il eut ce petit rictus. Jaehyun avait encore sa bouille d'enfant bien qu'il était à sa dernière année de collège, ce qui avait suscité de la moquerie de la part de ses camarades. Ces jeunes, qu'est-ce qu'ils pouvaient être méchants pour une simple différence. Moi, j'aimais bien sa petite tête et en partant un peu trop longtemps, j'avais peur de ne pas le voir grandir. Minji et Haeri, qui étaient restées silencieuses pendant les au revoir avec ma famille, vinrent soudainement, toutes les deux, me prendre dans leurs bras.

- Je veux venir avec toi ! chouina Minji. Moi aussi je veux voir Black Swan !

- Merci de ta fidélité en tant qu'amie, blaguai-je. Vraiment, ça me touche !

- Je me mets dans une de tes valises et puis, on est parties ! Non, tu ne veux toujours pas ? me fit-elle les yeux doux.

- Minji, mes valises sont pleines à craquer et quand bien même tu es petite, je ne suis pas sûre que tu rentres. Dans tous les cas, je ne risque certainement pas de le croiser si facilement et je ne vais pas dans cette école pour ça.

- Mouais, c'est ce que tu dis ! intervint mon petit-frère. Tu n'as fais que parler de lui tous les jours, je suis persuadé que tu en rêvais même.

- Le morveux, il va se calmer ? En plus pour dire des bêtises, tu ferais mieux de te taire ! le sermonnai-je alors que mes joues devenaient un peu plus rosées.

- En tout cas, si un jour quelqu'un chercher à t'embêter, dis le moi et je ferais directement le déplacement. Le temps du trajet pour préparer mon meilleur uppercut et en deux secondes c'est réglé, se fit-elle craquer les phalanges.

- C'est gentil Haeri mais je ne suis pas non plus en sucre. Eheh, regarde mes bras ! Que du muscle ! Mes années de gymnastique qui n'ont pas servies à rien, ris-je.

Haeri faisait de la boxe depuis maintenant cinq ans et croyez moi, au lycée, il ne fallait pas trop la chercher. Un gars un peu trop insistant de notre classe devait encore s'en souvenir... Quant à moi, je faisais de la gymnastique depuis petite et c'était bien le seul sport dans lequel j'excellais. Peut-être que ça allait m'aider pour le patinage artistique mais pour le moment, cela n'avait eu aucun effet. J'étais toujours à la ramasse !

Dans les temps, on annonça enfin, dans les haut-parleurs, le départ proche de mon train. J'avais dit au revoir à tout le monde et si je ne voulais pas louper mon train, il était l'heure de monter dans ce dernier. C'était dur de les laisser mais je le devais. Je pris une profonde inspiration, comme pour me donner du courage et montai à bord. Mon père m'avait aidé à porter mes valises n'ayant pas la force de le faire toute seule. Les larmes aux yeux, je me retournai vers eux et tandis que les portes étaient en train de se fermer, je leurs fis signe de la main. Le train signala son départ du quai et les voitures se mirent à avancer, faisant disparaître petit à petit ma famille et mes amies. Je ne pensais pas que ça serait si déchirant. C'était difficile de quitter toute sa vie pour partir dans une ville qui n'était pas à côté. Le train venait à peine de quitter le quai que j'étais envahie par la solitude. Il n'y avait plus personne avec moi et je me retrouvais seule dans un monde encore inconnu.

Pendant la moitié du voyage, je n'avais fait que de pleurer et les passagers, non loin de moi, devaient se poser des questions. J'avais essayé d'écouter de la musique pour me changer les idées mais malheureusement, ma playlist contentait beaucoup trop de chansons douces à tendances triste. Ca n'avait fait qu'empirer mon cas ! Au bout d'un moment, j'avais réussis à me calmer et il était temps car une fois sur Séoul, je devais avoir les idées claires. Ca m'évitera de me perdre !

Le train bien arrivé en gare, je récupérai mes valise et descendis avec l'aide de deux messieurs pour porter les valises. J'étais rassurée de voir qu'on ne me laissait pas dans la galère et que certaines personnes avaient encore le sens de l'entraide. En même temps, si personne l'avait fait, j'aurais probablement gêné toutes les passagers qui s'impatientaient de descendre du train derrière moi. Je remerciai les messieurs et mon sac à dos sur les épaules, je fis rouler mes valises pour sortir de la gare. En voyant tous les taxis devant le bâtiment , ça me fit penser qu'il était plus judicieux d'en prendre un pour se rendre à l'école. Rien que traîner ces valises était une vraie corvée ! Déjà épuisée par le petit trajet que je venais de faire, j'arrivai à un taxi et lui demandai s'il pouvait me déposer à ma destination. Sans le moindre sourire, il accepta et ouvrit le coffre pour que je puisse ranger mes valises. Son métier n'avait pas l'air de lui plaire et il laissait ses mauvaises ondes atteindre ses clients. Je pouvais comprendre que ce n'était pas tous les jours facile mais un peu d'aide pour soulever mes valises ne serait pas de refus. Mais non, l'homme semblait plus intéressait par la foule qui avait accouru sur une voiture qui venait d'arriver.

- Ah, ces jeunes alors ! soupira-t-il.

- Je vais passer un excellent trajet dis-donc, murmurai-je à moi-même.

- Vous avez dit ? se tourna-t-il vers moi.

- Haha, je disais qu'avec ce voyage depuis Busan, j'allais bien dormir ce soir !

Tout comme si je n'avais rien dit, je soulevai ma deuxième valise et avec un coup de genou pour donner un peu plus d'élan, j'arrivai à la placer dans le coffre. Bien sûr, tout ça sans la moindre aide. C'était donc maintenant que les épreuves de la vie d'adulte sans ses parents débutaient, ça ne commençait pas des meilleures façons. Le conducteur ferma la porte du coffre et repris place derrière le volant. Transpirante de mon effort physique, j'essuyai mon front d'un revers de la main et levai les yeux au ciel, exténuée. Puis, les personnes qui étaient en train de hurler après je ne sais qui, rendait la situation encore plus pénible qu'elle ne l'était déjà. Sans faire trop attendre le monsieur, je me dépêchai de m'assoir à l'arrière de la voiture et lui donnai l'adresse de la SFSS. Alors qu'il entrait l'adresse dans son GPS, curieuse, je me retournai pour voir où en était la foule devant la gare. J'imaginais que quelqu'un de connu se trouvait au milieu de tous ces gens et si cela était désagréable pour moi alors pour la célébrité, ça ne devait pas être amusant non plus. Malheureusement, j'avais seulement eu le temps de voir un bout de veste noire ainsi que quelques mèches de cheveux noires. Ce qui semblait être un jeune homme pouvait très bien être une personne lambda ou quelqu'un de connu qu'avec cette foule, il était impossible de faire la différence. Ce genre de scène devait être récurrentes, c'était la ville de tous les grands artistes.

Mon taxi démarra et bien que je me trouvais dans une voiture, je pouvais enfin découvrir la ville. J'étais née à Séoul, lors de vacances improvisées à la dernière minute par mes parents mais ma vie dans cette ville se comptait que sur quelques jours. Je n'avais aucun moyen de me souvenir de ces rues, je n'étais qu'un bébé. J'espérais avoir l'occasion de visiter un peu plus la capitale entre mes heures de cours, ce n'était pas à travers une fenêtre de voiture que j'allais pouvoir profiter de l'ambiance de la ville. Je réalisais vraiment que je n'étais plus chez moi avec ma famille et que dorénavant, j'allais vivre seule dans cette immense ville. C'était un grand changement mais je savais que c'était une expérience qui allait me faire grandir. Après tout, j'étais enfin à l'université !

L'école se trouvait dans un coin un peu plus reculé du centre mais on pouvait très vite y accéder avec les transports en commun. Mon taxi avait alors emprunté le chemin pour se rendre à l'entrée du campus et visiblement, je n'étais pas la seule à arriver en voiture, provoquant un embouteillage seulement dans la rue de l'école. Rien que de la voiture, j'apercevais les énormes bâtiments et bien évidemment, on ne pouvait pas louper le portail qui était seulement pour montrer le prestige de cette école. Après quelques minutes d'attente avec un chauffeur quelque peu râleur pour le moindre feu rouge, je sortis enfin de cette voiture. Mais bon, je n'allais pas me plaindre. Au moins, j'étais arrivée à destination et si cela avait été par mes propres moyens, je me serais retrouvée à l'opposé de la ville.

Toujours sans la moindre aide du chauffeur, je repris mes valises et à peine j'eus fermé son coffre, il redémarra sa voiture. Je n'avais même pas eu le temps de lui dire au revoir... Perplexe par l'attitude de ce monsieur, je m'inclinai tout de même pour le saluer alors qu'il était déjà quelques mètres plus loin. Pourquoi était-il si pressé ? J'empoignai mes deux valises et fis face aux grilles de l'école, elles étaient encore plus impressionnantes une fois devant. Je paraissais si petite que j'avais l'impression de me retrouver dans une autre dimension. A travers les barreaux, je voyais que pleins d'élèves se promenaient dans le campus, se regroupaient pour discuter ou encore des étudiants qui semblaient être perdus avec leur valise à la main. Dans quelques secondes, je me retrouverais dans la même situation qu'eux. Mon sens de l'orientation, pour aucune raison n'était pas très développé.

- Bonjour, m'accueillit le gardien, il me faudra soit votre carte étudiante ou votre attestation d'admission.

En tant que première année, je n'avais pas encore de carte alors je sortis de mon sac mon papier d'admission. On était libre de sortir et rentrer quand on voulait, à condition de respecter le couvre feu. Tout retard sera sanctionné ! Je ne savais pas quelle genre de sanction mais je n'avais pas envie de savoir. Dans une école aussi stricte où on devait rendre honneur, les punitions ne devaient pas être sympathiques. Enfin, on devait faire honneur mais pour entrer, on ne passait même pas par les grilles mais par la porte juste à côté. L'ouverture des grilles était sûrement réservée lors de grands événements !

- Bienvenue à la SFSS, fit le gardien en voyant que j'étais nouvelle.

- Merci, souris-je timidement tout en reprenant mon attestation.

Je ne savais pas pourquoi mais j'étais toute excitée. Me retrouver dans une école prestigieuse, donnait l'impression d'être en plein rêve. J'étais impatiente de débuter ma vie d'étudiante. Je me demandais bien comment allaient se passer mes années ici. Mes deux valises en main, je fis mes premiers pas sur le sol de la SFSS. Je ne voyais pour l'instant que quelques bâtiments mais tout était déjà trop beau. L'école utilisait bien nos frais de scolarité, notre argent ne se perdait pas dans des futilités.

Assez rêvé ! Je devais me rendre aux dortoirs pour récupérer la clé de ma chambre ainsi que déposer mes affaires. Ce n'était pas simple du tout de se balader avec ces valises qui, à elles deux réunies, faisaient mon poids. Je me dirigeai vers le plan du campus où d'autres élèves essayaient de se repérer et chercher où se situait le dortoir des filles. Malgré l'immensité de cet endroit, ressemblant à une mini ville, je trouvai la direction dans laquelle je devais me rendre pour rejoindre le dortoir. Dix vérifications plus tard, j'empruntai le chemin que je venais de mémoriser et fus rassurer de voir d'autres filles aller dans la même direction. Je m'en sortais bien pour une fois !

Fière de moi, j'entrai dans le hall du dortoir et m'avançai vers l'accueil, allant à la rencontre de la secrétaire. Comme l'étudiante juste avant moi, je donnai mon nom ainsi que mon prénom et en échange, elle me donna la clé de ma chambre. Avec tous les élèves de cette école, la secrétaire était un peu dans la précipitation et ne laissait place à aucune discussion, tout se faisait à la chaîne. Sans vraiment savoir l'étage à lequel je devais me rendre pour trouver ma chambre, j'allai prendre l'ascenseur.

Ma chambre était 314, je supposais donc qu'elle se trouvait au troisième étage, imaginant qu'il n'y avait pas non plus une centaine d'étages dans le bâtiment. En arrivant au troisième étage, je fus rassurée de voir que les nombres sur les portes se rapprochaient du mien. Tandis que d'autres personnes faisaient des aller-retours dans le couloir, je m'aventurai dans celui-ci à la recherche de la bonne porte. Après être passée devant plusieurs chambres, je finis par trouver la mienne et entrai pour la première fois dans ce qui allait être mon coco durant toute l'année. Je fus étonnée de voir que j'étais dans une chambre à part et non avec une autre étudiante. Généralement, de ce que j'avais vu sur le site, on partageait notre chambre soit avec une ou deux autres étudiantes. Se retrouver seule avait des avantages, comme avoir une salle de douche que pour soi ou alors avoir son intimité et ne pas être dérangé par sa colocataire mais pour se sociabiliser, ce n'était pas gagné. Fatiguée par le voyage, je ne pris même pas le temps de faire le tour du studio que je me jetai sur mon lit pour m'allonger. Un peu de repos !

- Ouah, soufflai-je, je suis déjà épuisée !

L'idée de me relever de mon lit était inimaginable mais il le fallait bien. Maintenant que j'étais arrivée, je devais ranger ma chambre pour me sentir un peu plus chez moi. Je préférais que tout soit fait aujourd'hui pour commencer demain ma première journée sans stress. Mais avant de me mettre au travail, j'envoyai un message à mes parents pour leur dire que j'étais bien arrivée et que tout allait bien. Si je ne le faisais pas maintenant, j'allais forcément l'oublier sous la tonne de rangement à faire. Avant de déballer toutes mes affaires, la première chose que je voulais installer dans mon studio était mes patins. Je les sortis alors de mon sac et toujours dans son emballage, je les posai sur un niveau de l'étagère. On allait devenir inséparable dorénavant et j'avais hâte de commencer les cours pour les honorer. Mes parents me les avaient offert pour mon anniversaire en aout. Mes premiers patins, j'en prendrais extrêmement soin.

Prodigy || J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant