Intelligence... ?

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Suis-je intelligent ?


Hum...

Non, je ne le suis pas.

Pourtant, partout, à tout moment de ma vie et par toute sorte de personnes je reçois des compliments sur mon intelligence.

en maternelle il parait que j'étais rapide pour finir mes devoirs, je devais faire un CP "brillant". Le résultat du CP, c'est que je n'ai pas appris à lire, et je dominais les CE1 en mathématiques (classe double niveau). Alors, dans un cas comme celui-ci, il faut dire "facilité" et non pas "intelligence".

Cette différence de résultat scolaire entre français (puis langue de manière général) et mathématiques (science en général) était tout bonnement énorme. Variant du 0 aux 20, je ne connais pas l'équilibre. J'ai toujours vécu dans les extrêmes.

Aujourd'hui, on m'a encore fait remarquer mon intellect, on m'a désigné comme une personne en avance sur les autres, une personne qu'on se garde sous le coude pour avoir des conversations un peu plus sérieuses.

Suis-je heureux de cette position ?

Hum...

Non, je ne le suis pas.

Pourtant, à tout moment de ma vie, j'ai voulu être intelligent, j'ai voulu être reconnu pour ça.

Mais aujourd'hui, quand j'apprends durant l'année scolaire que l'infirmière me considère comme l'élève le plus intelligent d'un lycée de 821 élèves, plutôt que d'être flatté j'étais en rage. J'avais confiance dans cette infirmière, je l'appréciais, c'était une bonne chose dans ma vie que de l'avoir. Mais en apprenant ça, en apprenant ce qu'elle pensait de moi, j'ai eu la rage, et je m'en suis détaché aussitôt, la voyant comme un mal, un mal qu'il fallait éloigné, ou mieux, détruire. C'était devenu un danger.

Toute ma vie, j'ai cultivé mes connaissances, j'ai chercher à apprendre, à comprendre, à savoir tout sur tout. J'ai passé mon enfance devant arte, les documentaires animalier, sur les civilisations, sur l'espace. J'ai passé des soirées devant la télévision, à regarder "des racines et des ailes" ou d'autres émissions de ce type, allant jusqu'à supplier ma mère de retarder l'heure du coucher pour voir la fin de chaque documentaire, pleurant parfois d'aller au lit à 23h passé alors qu'un nouveau documentaire allait commencer.

Avec mes problèmes au collège, je me suis alors construit une carapace imprenable. J'ai renié mes sentiments et mes émotions. J'ai cultivé ma lucidité, mon esprit critique, mon côté rationnel. Je suis devenu le parfait petit intellectuel, ou peut être, le parfait petit autiste asperger qui ne comprend pas les sentiments, les émotions, qui ne sait plus parlé aux autres humains.

Je regrette mon parcours, certains choix, ce sont mes comportements et mes réactions aux évènements qui m'ont conduit à être ce que je suis aujourd'hui. Mais le système ne m'a pas aidé. Me rappelant sans cesse mon échec en français, m'accusant de choisir mes matières. Et moi, leur répondant sans cesse, pendant 19 longues années, que non, je ne choisit pas, c'est naturel, je ne bosse pas, c'est tout.

Ils auraient du voir ! Voir que j'étais dyslexique. Voir que j'étais un petit zèbre. Voir que j'étais encore plus que ça, que j'avais un cerveau différent et que j'étais perdu avec ça ! Mais non, rien, ils sont aveugles...

Puis-je leur en vouloir ? maintenant que je connais la réalité du métier.

Hum...

Oui, je le peux. Cela fait parti de leur métier, mais je dois leur en vouloir de la bonne manière, et plutôt que de taper sur des profs déjà dépassé, je dois frapper  le système, l'EN, la France, le monde, le système entier. Faire rentrer un carré dans un rond sur les jeux pour tout petit, ça ne marche pas.

Une COP m'a dit un jour, "il y a deux types de métier, les métiers de rêves, et les métiers revanche". Un peu plus loin dans la discussion que j'ai eu avec elle, j'ai fait référence à sa phrase, en la déformant sans le vouloir, la revanche était devenu la vengeance.

Quand on est gamin, on s'amuse à dire que les enseignants choisissent leur voix pour se venger de leur prof à eux, et on veut le devenir pour faire pareil, mettre des punissions aux élèves, c'est le pied d'avoir du pouvoir non ? En grandissant, on se rend compte du monde, et on comprend. Les élèves sont des pestes, mais ils sont cons, ils s'en aperçoivent toujours plus tard. En comprenant ça, c'est le premier pas vers l'âge adulte, non ?

Je serait l'enseignant parfait, celui qui sait se servir d'un ordinateur, celui que est sensible mais ferme quand il faut, celui qui comprend, celui qui accompagne, celui qui aide, celui qui fait rire, celui qui connait, celui qu'on aime, celui qui rejette le système, celui qui se fait cracher dessus par ses collègues et par l'EN, celui qu'on menace car il n'est pas un prof, il est humain.

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Ce texte est (très) légèrement parti de travers, non ? mais bon, pas grave, je m'exerce à écrire :3

Le petit zèbre [rantbook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant