Le petit zèbre [rantbook]

faire et défaire

Les choses se font et de défont tout le temps, tout autour de moi. Les gens vont et viennent, les couples se forment, d'autres se brisent, les gens découvrent et avancent. Moi, je n'ai que des chaines, lourdes et bruyantes. Un passé, un conditionnement, des marques sur la peau, un corps frêle, l'esprit déformé, malmené, tiraillé.

Inaptitude sociale, confiance inexistante, rêves et cauchemars. Surtout cauchemars... Les civilisations avancent, puis, à chaque grand pas, recule un peu avant d'avancer de nouveau. Mon esprit fonctionne comme cela aussi, il avance, puis recule, il bloque un peu, puis avance de nouveau. Mais... seul l'esprit avance, le corps reste immobile, je suis le seul à voir l'évolution, et je ne la vois que dans mon monde intérieur.

J'ai 19ans, ce n'est pas une fatalité de ne pas avoir eu de partenaire, ce n'est pas une fatalité d'avoir des difficultés sociale, de ne pas être capable d'avoir de contact physique même si on le désire au plus profond de soi. Rien n'est fatal... Mais cela pèse, cela pèse lourd, quand les couples se font et se défont tout le temps, tout autour de soi, rester immobile pèse lourd, tout comme ses chaines.

Les compliments apparaissent un peu partout, entre amis, entre amours. Mais je n'en fait pas, ou si peu, je ne vois pas mes paroles comme tel, et pourtant, les gens sont flattés, parfois. Les compliments n'ont que peu de saveurs, beau, belle, intelligence, force physique, sensibilité, autant de mots qui ne sont que des mots, qui ne sont que point de vue. Le mien a t-il la moindre importance ?

Je n'ai rien d'autre que ces chaines, ce passé, des expériences et connaissances.