𝐂𝐎𝐋𝐋𝐀𝐏𝐒𝐈𝐍𝐆

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔

Andres

Encore une nouvelle décision à prendre, alors que cela ne changeait rien à cette fatidique finalité. Nos pères avaient pourtant tout pris en main, mais les futilités nous étaient données à nous, les enfants.

Ne pouvaient-ils juste pas nous placer comme des pions ? Ils en avaient pourtant l'habitude...

J'en avais assez d'être traîné comme un point, mais une douceur m'embauma le cœur lorsque je pensais au fait de pouvoir voir Alma un peu plus chaque jour.

Au moins, j'avais la possibilité de revoir Alma. Jouer la comédie avec elle me procurait un plaisir tout particulier. Surtout lorsque que je la draguais – faussement bien entendu – et que son visage me dépeignait toutes les émotions qu'elle souhaitait cacher derrière cette colère, cette rage.

Cela me changeait de mes quotidiens répétitifs, et bien trop ennuyeux.

Notre rendez-vous était dans les coups de quatorze heures, néanmoins, les bouchons sur la route allaient bel et bien m'empêcher d'être à l'heure. Je soufflais d'agacement à chaque arrêt. Certes cette rencontre était purement pour choisir notre gâteau de mariage, mais cela me procurait du plaisir de sortir de cette coquille que mon père m'avait concoctée.

Après une demi-heure de retard, nous étions enfin à destination.

Alma m'y attendait déjà, toujours vêtue de ses vêtements les plus adorables. Les aimait-elle vraiment ? Allait-elle changer de garde-robe après notre mariage ?

J'avais hâte de découvrir chacune de ses nouvelles facettes lorsque nous serons seuls. Cela allait être des plus fascinants. Doucement, je vins me placer à ses côtés, ne voulant pas la faire sursauter.

– L'attente n'était pas trop longue, mi Alma ? Dis-je d'un ton amusé. Ses yeux bruns et bannis de toute étincelle, se posèrent sur moi.

– De nouveau ce surnom. Ne t'avais-je pas déjà demandé de ne plus me le donner étant enfant ? Annonça-t-elle tout en laissant son regard s'assombrir. Je le déteste.

Un léger sourire vint se dessiner sur mon visage.

– Et moi, c'est mon préféré.

– Pff... Pesta-t-elle simplement avant de détourner son visage et avancer vers l'entrée.

– Alma, ne le prend pas mal, mais pourquoi n'aimes-tu plus ce surnom ?

D'un mouvement sec, elle se tourna vers moi, ses cheveux frôlant légèrement mon visage, me laissant sentir son parfum fruité et floral. J'en profitais pour en voler une grande inspiration.

Ce doux parfum soulageait mes maux.

– Je n'ai pas besoin de raison. Alors ne m'appelle plus ainsi.

Elle semblait sincèrement contrariée suite à ce surnom, cela m'intriguait.

– Pourquoi ? Je l'aime bien, et il te va si bien Alma. Dis-je en m'approchant d'elle doucement, comblant mes sens de sa présence. Elle me toisa quelque peu, avant de laisser sa réponse passer la barrière de ses lèvres rosées et pulpeuse.

Les regarder était le plus plaisant des péchés.

– Si tu ne veux pas que je me crispe devant des inconnus, et que cela soulève des doutes sur notre relation, tu devrais changer de surnom Andres.

Son ton était aussi froid que ses paroles. Les entendre me firent frissonner d'une émotion que je ne pouvais pas encore déchiffrer. Sans me laisser le temps de répondre, Alma entra dans le bâtiment ni en m'adressant un mot ou me tenir la porte.