Alma
La couleur de la lune éclairait d'une lueur blafarde ma chambre que j'habitais pour la dernière fois. Allongée sur le lit, je n'arrivais pas à bouger. La douleur vive provenant de mon entre-jambe m'empêchait de faire un mouvement, de rester trop longtemps assise, et de marcher sans avoir les larmes aux yeux.
Mon mariage était aujourd'hui. Et cela ne faisait que quelques heures depuis mon opération. Père m'avait amené dans ma chambre, tout en déposant un verre d'eau et des anti-douleurs qui pourraient endormir un éléphant.
Cette douleur insoutenable me donnerait presque du mal à dormir. Malgré tout cela, un sourire prenait toute la place sur mon visage, et ce sentiment de liberté emplissait mon cœur.
Bientôt, je serai libre.
Une pensée bien simple, mais très révélatrice.
La liberté me tend les bras, et je me précipitais dedans.
Un coup d'œil vers mon horloge me permit de voir que d'ici à trois heures, je devrais être assise sur une chaise afin de me préparer pour mon mariage. Soulagée, la fatigue commença à me consumer. Ces quelques heures me permettront de me reposer, avant de passer une longue journée à jouer un rôle qui ne me convenait pas.
Les rayons du soleil éclairant ma chambre me brûlèrent quelque peu la rétine, je dus cligner plusieurs fois des yeux afin de m'y adapter. Le sourire aux lèvres, je m'étirai un peu plus sous les draps, profitant des derniers instants de répit que j'avais à ma disposition.
Mais mon père ne fut pas de cette avis, il entra avec fracas dans ma chambre m'urgeant de me redresser
— Mi Alma! Hoy eres tu boda, y tú duermes- Ma Alma! Aujourd'hui c'est ton mariage et tu dors- Père s'interrompit lorsqu'il me vit éveillée. Oh, pardón.
— No es nada, padre. Répondis-je, une fausse expression sur le visage.
Père racla sa gorge d'embarra, avant d'ajouter:
— Très bien, le staff t'attend en bas.
Je ne fis que pincer mes lèvres entre elles, avant de me lever difficilement. Père ressorti aussitôt, sans même me laisser le temps d'ajouter quelque chose.
Un souffle d'exaspération brisa la barrière de mes lèvres. Moi qui pensais avoir un peu de temps pour respirer avant de m'engouffrer dans une vie que je ne désirais pas...
J'étouffais, mais personne ne le voyait.
Cette fatalité pesa doucement sur mes épaules, avant que mon regard ne se pose sur mon corps dans le miroir. Je ne le faisais que très peu et à chaque fois que mon regard croisait le mien, je me dégoûtais de plus en plus.
C'est de ta faute ! Toi, Alma, elle n'est plus là à cause de toi !
Instinctivement, je secoua la tête, détournant le regard de ma réflection se déformant peu à peu sous le poids de la responsabilité.
Sans m'en rendre compte, une larme roula le long de ma joue. Je ne savais pas si cela était dû à la tristesse, ou à la liberté soudaine que je sentais naître dans le creux de mon cœur.
Afin de regagner mes esprits, et retrouver la face avant de rejoindre le staff à l'étage du dessous, je pinça mon bras quitte à voir ce liquide chaud couler le long de mon bras. Il fallait que je sois moi même le temps d'une journée, que je sois dans mon corps le temps de quelques heures.
Une fois prête, j'essuya le sang, remplaçant la douleur de mon entre jambe par celle sur mon bras.
– Cette journée sera ta réalité Alma, oublie le reste. Oublie le passé le temps d'une journée. Me murmurai-je avant de fermer la porte derrière moi.
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𝐂𝐎𝐋𝐋𝐀𝐏𝐒𝐈𝐍𝐆
RomantizmLa discorde. Ce mot définissaient bien les Sanchez et les Llorente. Ces deux familles ennemies bien différentes, ou presque, finirent par s'entendre sur un point; le mariage de leur enfant. Andres Sanchez et Alma Llorente deux âmes liées par le dest...