Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Partie 2 - Chapitre 16-2

- Votre Honneur, j'aimerais faire venir Noémie.

Des « Oh » et des « Ah » se firent entendre. L'avocate se tourna vers la jeune fille en question, et la regarda avec douceur, lui assurant silencieusement une protection.

- Si tu le désires, poursuivit-elle, j'aimerais que tu nous racontes la véritable version que cache cette histoire.

- Objection ! intervint Ledge. Elle fait beaucoup trop d'insinuation et incite les réponses de ma cliente.

- Je reformule, réagit immédiatement Tania. Je demande à Noémie de venir nous dire ce qu'elle a vécu toutes ces années.

On vit la jeune fille chuchoter à l'oreille de Ledge de manière paniquée. Stéphane, invita l'adolescente à venir à la barre, prenant un ton calme et doux.

À contrecœur, Noémie avança lentement, tremblant de tout son être jusqu'à la barre, place que son père lui céda. Il l'agrippa par les épaules, n'en ayant pourtant pas le droit. Tania avança d'un pas, mais se souvenue que ce n'était pas son rôle de s'interposer. L'un des policiers présents, sous l'ordre du juge, embarqua le père Dalma pour lui faire reprendre sa place initiale derrière Ledge. Il avait tout de même eu le temps de glisser un mot à l'oreille de sa fille, qui parut encore plus désemparée.

- Tout va bien, souffla Tania lorsque la petite-fille Dalma s'assit.

Un mouchoir lui fut donné, afin qu'elle sèche ses larmes. Stéphane, compatissant et attendri par la petite, lui laissa quelques instants pour se reprendre. Il lui fit jurer de dire la vérité sur l'Honneur, puis ajouta :

- Je me permets tout de même de vous annoncer, jeune fille, qu'une fausse déclaration est punissable par la Loi. Je vous conseille fortement, et votre avocat devrait en faire autant, de raconter la vérité qui est la vôtre. Nous pourrons alors prendre des mesures adéquates.

Noémie fut secouée de sanglots. Un policier lui apporta un verre d'eau et le juge, toujours avec flegme et douceur, l'invita à répondre à notre avocate.

- Je suis tellement désolée, commença-t-elle en tentant de reprendre son souffle. Pardon papa... Pardon grand-père.

Ses larmes furent bruyantes. Si certains, comme Ledge et le fils Dalma, se sentirent irrités, d'autres encore, comme Stéphane ou Tania, sentirent leur cœur se serrer devant l'état de la jeune fille.

Tania sut qu'il devait être très difficile de parler, de révéler les mensonges de son père, de subir le regard de son grand-père et de toute la France.

- Papa avait plein de problèmes. Il ne voulait pas aller consulter. Je l'entendais pleurer la nuit, frapper des objets dans sa chambre. J'ai fini par ne plus aimer le savoir à la maison, et appréciais quand il partait, même plusieurs jours ou semaines. Il me laissait seule avec ma nourrice. Grand-père venait me voir souvent quand papa n'était pas là, car à chaque fois ils se disputaient dès qu'ils se voyaient.

Elle prit un temps pour respirer et réaligner ses esprits. Sa lèvre tremblante trahit sa souffrance.

- Grand-père voulait que je vienne vivre chez lui, mais papa n'a pas voulu et après ça, je n'ai plus vu, ni eus de contact avec mon grand-père.

Tania resta silencieuse quelques secondes avant de demander :

- Avez-vous été abusé par votre grand-père ?

- Jamais, dit-elle avant de s'effondrer en larmes. Il ne m'a jamais touché. Papa...

Elle le regarda, il avait l'air furieux et cela la stressa, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière et n'avait jamais voulu prendre part à tout ça.