Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Partie 2 - Chapitre 21

Tania

Mélanie se met à trembler. Elle bégaye. Elle le regarde. Je l'éloigne de la vitre rapidement, sentant qu'elle perd pied, me revoyant des années auparavant lorsque je l'avais revu.

Son cœur tambourine dans sa poitrine, une crise de panique la saisit et fait quitter son sang de son visage.

Nous l'amenons à la salle de repos non loin et la faisons s'assoir. Stéphane lui apporte un café brulant à ma demande et peu à peu, ma cliente revient à elle, nous assurant que la tête ne lui tourne plus.

Mais des larmes jaillissent de ses beaux yeux en amandes et je contracte la mâchoire, devinant ce qu'elle va me dire.

- Je ne peux pas, Maître Lowles. Je suis désolée ! dit-elle d'une voix éraillée en sanglotant.

- Ce n'est pas grave, calmez-vous, la rassuré-je en lui frottant le dos.

En vérité, j'aurais aimé qu'elle soit capable de surmonter sa peur. Les autres l'ont fait alors pourquoi pas elle ?!

Mais je me rappelle immédiatement ô combien cet homme nous a traumatisées, et je sais ce qu'il lui a fait. Mélanie ne cesse de se masser le poignet qu'il lui a cassé lors d'un ébat tumultueux. Elle nous a raconté qu'elle avait voulu arrêter l'acte sexuel. À sa demande, il l'avait détachée de ses liens et elle s'est mise à courir.

Une erreur grave...

Une chose qu'il adore !

Il l'a rattrapé, ne voyant que le jeu qu'elle lui offrait bien évidemment. Elle s'est débattue en pleurant. Puis, Richard l'avait lâché. Mélanie avait perdu l'équilibre et S n'avait pas réussi à la rattraper avant qu'elle ne dévale l'escalier et retombe mal sur son membre.

Même si je suis déçue, je n'ai pas vraiment besoin d'elle. La plupart des femmes l'ont identifié, il en reste encore deux pour en finir.

Le destin de S est déjà scellé.

Cela me détend un peu et je préviens Mélanie, d'une voix douce et amicale, qu'elle peut rentrer chez elle si elle le souhaite. Une proposition qu'elle s'empresse d'accepter.

- Je te recontacterai si tu souhaites toujours participer au procès. Mais tu n'es pas obligé, d'accord ?

- Merci. Je suis vraiment navrée, réitère-t-elle en séchant ses larmes.

- Pas de problèmes, lui souris-je. Les policiers vont te raccompagner, annoncé-je en lançant un regard à l'enquêteur Jasquier qui acquiesce. Appelle-moi si tu en ressens le besoin, ajouté-je avant de la quitter.

Je retourne dans la salle. L'expression suffisante de S a changé pour laisser place à la colère. Une colère viscérale qu'il tente de contenir, mais qui est prête à exploser à tout instant. Dès que ça a débuté, il a cessé de fixer la vitre et a juste regardé devant lui d'un regard léger, comme s'il n'était pas réellement présent.