Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Partie 2 - Chapitre 1

Tania

- Monsieur Schiffer, dis-je de ma voix cassée que je me force à porter haut pour toucher toute l'assemblée. Êtes-vous en train de dire que vous ne reconnaissez pas votre propre permis de conduire, qui a été retrouvé dans la chambre de la petite Sofia ?

L'homme de quarante ans, accusé de viol sur plus d'une vingtaine de mineures, me regarde tout penaud, ne sachant quoi dire devant l'évidence.

Son avocat tente une objection qui, évidemment, est rejetée. Mon attention est toujours portée, de manière dominatrice, sur l'accusé.

- J'avais fait des travaux dans la maison pour la famille ! me sort-il tout à coup. Il a dû tomber à ce moment, je pense.

- Des travaux ? répété-je avec sarcasme. Alors que vous avez dit dans votre déposition ne jamais avoir vu cette maison, ni ses habitants ? Reconnaissez que c'est étrange !

L'accusé tente une énième fois de plaider sa cause, mais je le coupe, commençant à en avoir marre de cette mascarade.

De toute façon, cette affaire est gagnée d'avance. Cet idiot égocentrique se croit tout-puissant. Il a agressé de nombreuses filles dans leur lit, droguant les parents afin d'avoir le champ libre. S'en prenant à des enfants d'à peine onze ans, il se permettait de se découvrir le visage, de se déshabiller et de ne pas se protéger lors des rapports.

La plupart des enfants n'avaient pas parlé jusqu'à ce que je m'empare de l'affaire, leur cerveau ayant refoulé cette horreur en leur faisant penser qu'il s'agissait d'un simple cauchemar.

Heureusement, le permis de cet enfoiré est tombé lorsqu'il s'est rhabillé pour partir des lieux de son dernier crime. Les parents l'ont trouvé et ont rapidement fait le lien avec les soi-disant cauchemars de leur petite fille.

Ils m'ont contacté, m'étant spécialisé dans les affaires de viols et d'agressions, notamment sur les mineurs.

Bien que je paraisse jeune, ce qui bloque certains clients potentiels, dès que j'ouvre la bouche, tout le monde sait que je maîtrise mon sujet et ils finissent par me faire confiance.

J'ai rapidement lancé un appel à témoin et c'est là que j'ai découvert toutes les autres victimes de ce type. Nous avons corrélé tous les témoignages et avons ainsi pu monter un dossier accablant contre lui.

Ce procès ne devrait pas avoir lieu d'être, méritant la prison à vie, mais cela fonctionne ainsi.

Seulement, je vois dans le regard de tous que mes arguments bétons les rangent de mon côté. L'accusé est complètement perdu, transpirant à grosse goutte, ne cessant de gesticuler sur son siège et lançant de lourdes œillades à son avocat qui tente de le sauver, en vain.

- Votre Honneur, Messieurs Dames les jurés, je pense n'avoir plus rien à ajouter. Vous avez toutes les pièces en votre possession pour établir la culpabilité de notre accusé ce jour. Je vous fais confiance pour donner le bon verdict, dis-je en les saluant respectueusement, puis allant me rasseoir.

Les parents des victimes, ainsi que certaines d'entre elles, sont là et me véhiculent de leur force en un seul regard.

Je jette un rapide coup d'œil au juge Dumas. L'homme d'une trentaine d'année me sourit si furtivement que s'en est imperceptible. Je lui renvoie un clin d'œil en retour, d'un air charmeur.

Nous sommes tous congédiés en attendant les délibérations qui ne devraient pas prendre plus de dix minutes. Je me retrouve avec les familles et je vois au loin l'avocat de Schiffer qui se tient la tête dans les mains. À le voir, on pourrait croire qu'il a déjà perdu.