Ancré en moi, Partie 2 : Domination (TERMINEE)

Partie 2 - Chapitre 22

Monsieur S

Si on m'avait dit, il y a plus de dix ans en arrière, que je finirais menotté à une table d'interrogatoire, jamais je ne l'aurais cru.

Baigné dans le luxe depuis l'enfance. Un véritable enfant roi à qui l'on n'a jamais refusé quoi que ce soit. J'ai grandi et ai été élevé dans le but de reprendre l'entreprise familiale. Ce que j'ai fait avec brio, vu les rendements de mes magasins chaque année !

Mes parents ne m'ont rien appris d'autres mis à part devenir le meilleur dans mon domaine. Mon père ne prenait pas le temps de jouer avec moi, comme tous les pères peuvent le faire. Il ne m'a pas appris de sport, j'ai tout appris auprès de personnel qui bossait pour eux. Quant à ma mère, elle était des plus aimantes et des plus attentionnées. Elle m'a surprotégée et m'a longtemps inculqué que je devais mettre le monde à mes pieds pour ne pas me faire bouffer dans le monde de requin qu'est l'entreprenariat et dans notre milieu si luxueux.

Ô combien ont tenté de me faire tomber lorsque j'ai repris les affaires de mon père. Ô combien ont tenté de m'acheter mon empire à des prix dérisoires comparés à ce qu'il vaut maintenant et ce qu'il valait déjà à l'époque !

Malgré mon tempérament, qui a toujours été des plus trempés, tous se permettaient de me prendre de haut, de ne pas me prendre au sérieux.

Cela me rendait fou ! Et ma mère m'a appris à jouer de cette opinion.

Elle m'a toujours conseillé de jouer de ma belle gueule, surtout avec la gent féminine. D'observer, d'écouter mon interlocuteur, de déceler ses failles et d'attaquer au moment le plus opportun avec les bonnes armes.

Ma façon de faire depuis toujours. Et Henry a été le meilleur allié, le meilleur outil dans ma boîte. Mes parents m'ont constamment dit qu'il fallait que je sache identifier les gens, afin que je sache à qui m'allier et de qui se méfier.

Un précieux conseil, que j'ai appliqué à la lettre et qui me sert grandement aujourd'hui !

Ces putains de flics me font poireauter depuis un moment, mais je garde mon sang-froid, je ne laisse rien transparaître, c'est ce qu'ils attendent de toute manière !

Je ne sais pas encore quand ils viendront m'interroger, mais je compte ne rien dire sans la présence de mon avocat.

Victor reviendra une fois qu'il aura épluché les dossiers. Je me fiche de savoir combien de temps ça prendra, si je devrais rester en cellule quelques jours de plus pour cela, mais il est hors question qu'il revienne sans une foutue arme contre ma métisse.

Quelle belle salope quand j'y pense ! Me faire un coup pareil alors que l'on a eu de cesse de se voir !

Mais au-delà de la colère, elle m'inspire de l'admiration. Elle a toujours été celle qui osait me défier, qui osait prendre pleinement part à mes jeux pervers, qui osait se dresser contre moi et qui finissait par en assumer les conséquences.