Le Survivant - la bratva Volkov - tome 2 [terminé]

Chapitre 1

   /!\avertissement/!\

Avant que tu n'entames la lecture de ce roman, je tiens à t'informer qu'il comporte de nombreux TW : scènes de sexe explicites (jamais de violence sexuelle voyeuriste), violence, traite des femmes du point de vue de certains protagonistes, nos amis ont la torture et dégainent facilement leurs armes. Normal, nous sommes dans un univers mafieux, ce qui bien sûr ne reflète en rien la loi telle que celle qui régit notre société.

/!\te voilà prévenu(e)s/!\                                                                                             

 Leslie

Le Tsar lounge est un bar de Pearl District (1) où je ne viens jamais seule. Encore moins dans l'une des alcôves investies par les couples ou les solitaires en recherche d'une atmosphère intimiste. Ma fonction de secrétaire de direction auprès de Mikhaïl Volkov m'y conduit parfois, lorsqu'il traite avec un client particulièrement difficile et que mon assistance lui est utile. Ce bar typiquement russe est l'une de ses créations, associé aux Tsar kitchen, une chaîne de restaurants établis dans cinq états du pays. Ma présence atténue l'abord tranchant dont il ne se départit jamais malgré ses efforts. Je l'accompagne de moins en moins, depuis que ma sœur a jeté son dévolu sur lui. Elle est devenue la touche féminine indispensable à ses réunions d'affaires en dehors du bureau.

Dire que j'avais des vues sur cet homme ! Bien sûr, ce n'était qu'un fantasme aux scénarios plus bouillants les uns que les autres. Une illusion piétinée au sol par les révélations d'Alyssa. Son mystérieux ami rencontré lors de son break avec Duncan Hawkins, son défunt mari, n'était autre que mon patron. Un soupir de désolation m'échappe, alors que je mélange le cocktail sans alcool contenu dans mon verre en forme de poupée russe. Je prends appui sur le dossier de mon fauteuil tout en sirotant ma boisson, envoûtée par la musique en sourdine et l'ambiance feutrée qui convient si bien à mon humeur du moment.

Nous sommes vendredi soir, je n'ai aucune envie de rentrer chez moi, dans ma maison victorienne de Nob Hill (2), la solitude au milieu d'un bar rempli de monde est mon credo cette nuit. J'ai débuté ma soirée par une séance de shopping, j'ai dîner au Tsar kitchen, je la terminerai ici. En paix. Livio Mancini ne m'y débusquera pas. Il faudrait pour cela qu'il connaisse l'adresse du Tsar lounge, qu'il en trouve l'entrée, bien cachée derrière un mur à l'entrée d'une impasse, et qu'il en déniche la sonnette pour y accéder. Ce lieu classe et soft à la fois est le repère des habitués et doit le rester.

Livio Mancini est... était mon sexfriend attitré. Notre arrangement durait depuis six mois. Une heure ou deux passées ensemble, selon les disponibilités et les désirs de chacun. Notre partenariat fonctionnait à merveille. C'était confortable, je l'avoue, de ne plus avoir à partir en chasse dès que l'envie de satisfaire mes pulsions se manifestait. Jusqu'à ce que le bel italien se découvre des affinités avec la vie de couple. C'était il y a une semaine. Je n'ai pas pour habitude de tergiverser lorsque j'ai une décision à prendre : j'ai coupé court tout de suite. Il n'a jamais été question de relation suivie dans ma vie, et cela depuis mon plus jeune âge. Ni avec lui, ni avec personne d'autre, homme ou femme. Il ne cesse de me harceler depuis.

Un bruit de voix étouffé, mêlé à un piétinement sourd sur l'épaisse moquette, me sort de ma léthargie. Mon cœur prend de l'avance sur mon esprit en doublant ses battements lorsqu'il identifie la voix. Non ! Je me redresse et pose mon verre. J'ai déjà rassemblé mon manteau en laine fine et mon sac quand un homme apparaît dans mon champ de vision, suivi par un agent de sécurité.