Prologue.

125 7 3
                                    

TW : harcèlement et violence physique.

Par le passé.





J'ai mal.

Tellement mal.

Son pied s'abat férocement une énième fois sur mon visage alors que le sang de ma bouche voltige pour s'éparpiller sur le sol impeccable du couloir de l'école.

Je geins de douleur, et ça le divertis.

Alors il refleuri ses gestes.

Je ne l'implore plus.

Ça ne sert à rien.

Il aime quand je le supplie, ça augmente son taux d'adrénaline.

Et il adore ça l'adrénaline, il ne s'en passe plus.

Alors je me disais que peut-être si je ne le suppliais plus, il ne trouverait plus ça amusant. Mais ça n'a fait qu'envenimer sa colère.

Je tousse et m'étouffe, est-ce que je vais mourir... ?

Mon souffle saccadé par la peur et la douleur que me provoque sa méchanceté remplis le silence de ce long couloir vide alors que mon regard est tristement baissé sur le sol.

Je ne veux pas le regarder, il me fait peur.

Mais je crois...qu'il n'est plus là ? Je ne sens plus sa présence. Mais je ne l'ai pas entendue partir ?

Peut-être qu'il reprend son souffle pour mieux recommencer après.

Pourquoi me déteste-t-il ?

Je lâche un cri aigu quand je sens ses doigts attraper violemment mes cheveux châtains.

-S'il...S'il te plaît. Arrête. Je t'en supplie.

De sa main libre, il saisit fermement ma mâchoire pour que je puisse le regarder.

Nos regards se croisent, et je me déteste d'apprécier la couleur de ses yeux verts alors qu'ils ne me renvoient que de la haine.

-Aux toilettes.

Il me dresse sur mes jambes et m'amène de force aux toilettes des filles à quelques pas d'ici.

Lorsque nous entrons, les filles qui corrigeaient leur maquillage à travers les miroirs poussent un cri d'effroi quand elles me voient.

Je n'imagine même pas l'état de mon visage...

Elles ne protestent pas, il n'a pas besoin de lâcher un seul son de sa voix parce qu'il a toujours fait la loi ici.

Elles rangent leurs affaires, baissent les yeux, et partent.

Lorsqu'il referme la porte, il me pousse.

Je manque de m'écraser contre une des portes des toilettes.

-N'ettoie ton visage. M'ordonne-t-il d'un ton dur.

Des larmes ruissellent sur mon visage, toujours discrètement. Je ne veux pas risquer d'encore l'énerver.

De toute manière, il est toujours énervé quand il s'agit de moi.

J'ouvre le robinet d'un des lavabos qui marche encore et plonge ma bouche remplis de sang sous le jet.

Comme si je prenais un bain de bouche, j'agite l'eau dans ma bouche afin d'au mieux nettoyer ce désastre.

Je lève mon regard et l'aperçois dans l'embrasure d'une des toilettes, où il y appuie sa colonne vertébrale.

Cherry AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant