Chapitre neuf

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9.

TW : dépression

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Quatre heure vingt-neuf et cinquante-sept secondes 

Quatre heure vingt-neuf et cinquante-huit seconde 

Quatre heure vingt-neuf et cinquante-neuf seconde 

Cinq heures du matin.

Cela fait trois jours que je vois mon réveil qui projette l'heure sur mon plafond passer à cinq heures du matin.

Trois jours que je regarde mon plafond.

Trois jours que je ressasse tous mes souvenirs depuis que je suis capable de m'en souvenir.

Trois jours que tous ses coups, toutes ses injures tournent dans ma tête.

Romano avait raison, je me torture seule.

Et je ne peux pas m'en empêcher alors que je déteste ça.

Je pensais qu'Enso m'avait détruite, mais je n'avais pas réalisé que je contribuais avec lui à ma destruction.

Au final, ça nous fait un point commun.

Dans deux heures trente mon bus passe devant mon immeuble. Et je sais que pour le troisième jour je ne verrais pas le joli sourire du chauffeur et qu'il n'entendra pas mon bonjour.


Après avoir passé presque deux heures au bord de ce trottoir, une femme m'a interpellée. Je m'étais presque endormie sur le sol.

Elle m'a incitée à rentrer chez moi, elle pensait même au départ que j'étais une toxicomane qui s'était égarée dans sa rue.

Alors j'ai marché dans les rues de Naples avec les larmes aux yeux pendant encore une bonne heure car je ne voulais pas rentrer chez moi. 

Je ne voulais pas que mon frère me pose tout un tas de questions auxquelles je ne pourrais pas répondre.

Mais arrivé 19h, la température et la nuit qui tombait m'ont rappelés que nous étions en automne et a quelques jours du mois d'octobre. Et j'ai commencée à grelotée. Alors je suis rentrée.

Mais mon frère n'était toujours pas rentré du travail, et je n'avais pas déposé les CV dans les endroits où je souhaitais postuler.

Alors je me suis sentie comme une moins que rien. 

Je déteste ce que je suis devenue.

Je suis froide, méchante, mauvaise, impatiente, désagréable, et j'en passe un bon nombres d'autres adjectifs.

Quand je suis finalement arrivée devant ma porte, une voisine est sortie de chez elle au même moment. Elle m'a lâchée un discret « bonsoir » avant de me jauger de haut en bas. 

Je l'ai ignoré.

J'ai mis trente secondes à réussir à rentrer ma clé dans la serrure de ma porte tant j'avais froid et tant j'étais déboussolée.

J'ai directement été prendre une douche, je pensais que ça m'avait fait du bien.

Mais c'était juste la dernière fois avant que je ne puisse ressentir aucune émotion.

Le vide en moi s'est installé.

Et mes pensées avec.

Je me souviens être sortie de la douche, d'avoir enfilée un débardeur noir avec une culotte et de m'être rendue dans ma chambre.

Cherry AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant