Chapitre trois

62 6 1
                                    

3.

TW : harcèlement

Par le passé



Bip.

Bip.

Bip.

Bip.

Bip.

Bip.

Bip.

Bip.

Toujours ce même son laçant.

Mais mes poils se redressent quand j'entends le son de sa voix.

-Oui ma fille ? Dit-il d'un ton presque pressé comme pour me faire comprendre qu'il n'a pas assez de temps pour simplement passer un appel avec moi.

-Pa...Papa, tu rentres quand ?

Je retiens encore une fois mes larmes.

Je les retiens de toute mes forces mais j'ai peur qu'il remarque ma voix tremblante.

Et même s'il la remarquait, je sais qu'il n'y prêterait pas attention.

-Dans trois jours. Tu avais besoin de quelque chose ?

-Non...Je...Je voulais juste parler avec toi.

-Je n'ai pas le temps ma chérie. Appelle ton frère s'il y a un problème.

-Mais il est loin et....

-A plus tard.

Et il raccroche.

Je reste figé, le téléphone encore contre mon oreille alors que mon cerveau surchauffe.

Il fait tout le temps ça, mais à chaque nouvelle fois je reste toujours autant outré.

Pourquoi j'ai l'impression qu'il m'ignore ?

Il ne m'aime pas ?

Je ne suis pas comme il voudrait que je le sois ?

Je dois faire quoi ?

Je décolle enfin mon téléphone de mon oreille et me rends dans mes contacts.

Antonio.

Je sais qu'il répondra. Il m'a toujours répondu.

Mais je sais qu'il ne viendra pas ce soir.

Il habite encore chez maman, il n'est pas assez grand pour avoir sa propre maison.

Mais la dernière fois qu'on s'est vus, il y a un mois, il m'a promis qu'il partagerait sa première maison avec moi.

Il sait que je me sens seule avec papa.

Il sait que je suis seule car papa est toujours en déplacement pour son travail.

Mais il ne sait pas ce qu'il m'arrive à l'école.

Et ça, je ne lui dirais pas.

Parce que j'ai peur.

J'ai constamment peur, de tout et tout le monde.

Cette peur ne cesse pas, elle grandit en moi.

Et j'en ai marre.

Je marche dans ces foutues couloirs.

Je ne les aime pas.

Je n'aime pas ce collège.

Ils font tous croire que c'est un collège d'excellence, que les élèves s'y sentent bien, que les profs enseignent bien, qu'ils sont engagés contre le harcèlement et même toutes sortent de discriminalité.

Cherry AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant