Partie 1

0 0 0
                                    

(Tout d'abord, merci d'avoir choisi de lire ma nouvelle, ensuite,voici l'image complète qui a inspiré cette histoire ! Voilà bonne lecture 😉)

....................................................................

Je n'en peux plus. Parfois j'ai l'impression que l'univers est contre moi. Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour qu'il m'en veuille autant ? D'abord la catastrophe et maintenant ça !

L'averse d'hier a trempé le sol. La douce odeur de la pluie et le ciel d'un rose apaisant contrastent largement avec la situation. Mes pieds me font mal et je sens mon cœur battre dans mes tempes. Quand j'étais petite papa disait souvent que c'était bon signe, qu'il valait mieux l'entendre que de ne pas le sentir. Pourtant, à ce moment précis, je donnerais tout pour ne pas l'entendre battre aussi fort. Ma vie d'avant me manque. Une vie d'insouciance où je me laissais porter par les événements sans crainte. Je pense qu'elle manque à tout le monde. Sauf peut-être à Peter. Lui, semblait heureux de la situation. En même temps ça se comprend. Quand nous, nous avons perdu tout ce qui nous rendait heureux, lui, a pu se libérer de la cause de ses malheurs.

Je suis à la traîne, comme toujours. Je n'ai jamais été très douée en sport. Mon truc à moi c'est plus les sciences et les mathématiques. J'aime que tout soit à sa place, que la logique règne et que chaque chose ait une cause précise. Autant dire que dans ce "nouveau monde", comme aime à l'appeler Victor, je ne me sens pas du tout à ma place. J'ai beau chercher une raison scientifique, une raison logique et rationnelle, je ne comprends toujours pas ce qui a pu se passer. Victor ne cessait de me répéter que tout ça était la faute des extraterrestres, que tout était de leur faute. Mais je persiste à croire que l'homme était l'unique responsable de tout ça. En y réfléchissant bien, l'homme est l'une des pires créatures du monde. À toujours vouloir son confort au détriment de tout et de tout être vivant, ce ne serait pas si étonnant si nous étions la cause de notre propre enfer. Cela fait des années que l'homme détruit la planète, extermine des espèces et pollue son habitat de vie. Dans ce sens, être la cause de cette catastrophe paraît être une idée très rationnelle. Pourtant je n'en suis plus si sûre maintenant. Même plus du tout depuis que j'ai vu cette ignoble chose.

Michelle, la plus sportive d'entre nous et aussi la plus jeune, est arrivée la première devant l'immeuble. C'est dans ce grand immeuble délabré que vivait Peter. Son appartement, maintenant vidé de ses tortionnaires, est plutôt agréable malgré la moisissure dans la salle de bain et les rats dans les escaliers. À vrai dire, on s'est installé ici car Peter est celui qui habite le plus près de la ville. Victor vient de Bordeaux, il était en vacances avec ses parents lorsque la catastrophe a eu lieu, Michelle vivait à un peu moins d'une heure d'ici, ses parents et tous ses frères étaient venus célébrer son anniversaire et, quand à moi, j'habitais à une heure et demie de la ville, j'étais venue en train avec mes amies tester un nouveau café à la mode.

Après la catastrophe, nous ne nous connaissions pas et n'étions pas encore réunis. En réalité, c'est arrivé un peu par hasard. Nous étions tous déboussolés, la panique et la tristesse nous ont envahis et nous étions seuls, éparpillés dans la ville.

Je me souviens que lorsque le brouhaha de la foule et des voitures a laissé place au silence, lorsque j'ai compris que quelque chose de grave venait de se produire et lorsque j'ai vu que mon téléphone ne s'allumait plus, la panique m'a envahie. Je suis restée là, en état de choc, les bras ballants à regarder autour de moi la place sans vraiment la voir. Au bout de ce qu'il m'a semblé une éternité, je me suis assise par terre entourant mes jambes de mes bras et j'ai pleuré comme je ne l'avais jamais fait auparavant. J'ai attendu longtemps de me réveiller, pensant que je n'étais victime que d'un simple cauchemar terriblement réaliste. La nuit est tombée, les lampadaires se sont allumés, comme si rien n'avait changé. Pourtant tout était étrange. La ville était beaucoup trop silencieuse, beaucoup trop vide. J'ai fini par m'endormir sans trop le vouloir sur le bitume encore chaud, dernier vestige attestant l'existence du "monde d'avant".

Le lendemain matin, la peur étant toujours présente mais ne me paralysait plus, j'ai donc décidé d'explorer la ville à la recherche d'autres personnes. Je ne devais quand même pas être la seule à être ici ! J'ai couru partout, cherchant le moindre indice, le moindre détail ou son me permettant de savoir si quelqu'un était là ou bien était passé par là. Mais je ne voyais rien de particulier et n'entendais que le bruit de mes semelles claquer contre le sol. La nuit commençait à tomber mais je ne voulais plus dormir dehors. J'habitais beaucoup trop loin pour pouvoir rentrer à pied et dormir dans l'appartement d'un inconnu me donnait la chair de poule. Il me fallait donc un endroit où je me sentirais en sécurité. D'instinct je me dirigeai vers une petite librairie d'occasion située sur la place de la Liberté. Avec mes amies on adorait y aller le week-end. La porte n'était pas verrouillée, la cloche a signalé ma présence et l'odeur des livres et des petits gâteaux vendus à la caisse m'a tout de suite réconfortée. Je savais qu'il y avait une petite mezzanine où l'on pouvait s'installer pour lire et où il y avait des canapés très confortables. Je me suis donc précipitée à l'étage et me suis allongée sur le canapé rouge en velours.

Alors que je commençais à me détendre et que le sommeil me gagnait, j'ai entendu la petite cloche sonner comme elle l'avait fait pour moi tout à l'heure.

La catastrophe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant