Paneminem

Chapitre 25: Vers la liberté

Héloïse, armée de son sèche-cheveux pistolet, décida d'envoyer un message à l'inconnu pour l'informer de sa découverte. Avec prudence, elle rédigea un court texte :

"J'ai trouvé le livre et la lettre. Tout est en ordre de ce côté. Que dois-je faire maintenant?"

L'inconnu répondit presque instantanément : "Parfait. Rends-toi aux toilettes de la chambre et lève la tête."

Intriguée, Héloïse se dirigea rapidement vers les toilettes. Une fois à l'intérieur, elle suivit les instructions de l'inconnu et leva la tête. À sa grande surprise, elle découvrit une trappe dissimulée au plafond des toilettes. Une lueur d'excitation naquit dans ses yeux. L'inconnu avait manifestement prévu une issue discrète pour elle et savait que les toilettes était l'une des seules pièce à n'être aucunement équipée de caméras.

Sans hésiter, Héloïse posa son sèche-cheveux pistolet à côté du lavabo, grimpa sur la cuvette des toilettes, et ouvrit la trappe. Elle se trouva alors face à un réseau complexe de conduits d'aération. La jeune femme prit une profonde inspiration et se glissa dans les ténèbres étroites, suivant les indications muettes de l'inconnu.

Le parcours dans les conduits d'aération s'avéra à la fois étroit et déroutant, mais Héloïse était déterminée à suivre cette voie secrète. Les sons étouffés du manoir résonnaient autour d'elle alors qu'elle avançait furtivement. À chaque intersection, elle consultait ses instructions pour s'assurer de rester sur la bonne voie.

Au fur et à mesure de sa progression, Héloïse commença à percevoir des murmures indistincts, comme si elle se rapprochait de quelque chose. Elle ressentit une étrange combinaison d'excitation et d'appréhension. Finalement, elle atteignit une grille qui donnait sur une pièce secrète, éclairée faiblement.

Héloïse, cachée derrière la grille, écoutait attentivement les voix qui résonnaient dans la pièce secrète. Coriolanus, debout près d'une table couverte de dossiers, échangeait des mots avec un homme.

Coriolanus : "Festus, tu ne peux pas imaginer à quel point cette jeune femme est précieuse pour nous. Elle apporte une fraîcheur inattendue aux Hunger Games. Le public va l'adorer, et notre audience va exploser."

Festus, un sourire rusé aux lèvres : "C'est une stratégie brillante, Coriolanus. Présenter une figure aussi charismatique et intrigante, surtout après les dernières éditions qui manquaient de piquant, c'est un coup de maître. Mais comment es-tu sûr qu'elle jouera le jeu ?"

Coriolanus, rassurant : "Elle est déjà plus impliquée que je ne l'aurais espéré. Crois-moi, Festus, elle est la clé de notre succès. Les téléspectateurs seront captivés par son histoire, par son ancienne vie, et surtout par le drame qu'elle apportera aux jeux."

Héloïse, retenant son souffle, captait chaque mot de cette conversation intrigante. Elle réalisait que son rôle dans cette machination dépassait de loin ce qu'elle avait pu imaginer.

Festus, intrigué : "Mais Coriolanus, comment pouvons-nous être certains qu'elle suivra le script que nous avons élaboré ? Les rebondissements doivent être bien synchronisés pour maximiser l'effet sur le public."

Coriolanus, d'un ton confiant : "J'ai des moyens de m'assurer qu'elle reste dans le scénario. Nous avons semé des indices subtils dans sa vie quotidienne, des rappels constants de la présence d'Eminem, comme une empreinte qui la guide sans qu'elle le réalise."

Festus, approuvant : "Bien joué, Coriolanus. Les jeux de cette année vont être mémorables. Les habitants du Capitole vont en redemander."

Héloïse, bouillonnant d'inquiétude, se demandait comment elle pourrait se sortir de cette toile complexe qui se tissait autour d'elle. Les jeux n'étaient plus seulement un divertissement, mais un piège soigneusement orchestré.

Coriolanus, d'un ton moqueur : "Et cette obsession d'Héloïse pour Eminem, franchement, je ne comprends pas. Un rappeur sans classe, sans valeur réelle. Comment peut-elle idolâtrer un tel artiste ?"

Festus, ajoutant son mépris : "C'est pathétique, vraiment. Les goûts d'Héloïse la rendent prévisible, facile à manipuler."

Coriolanus, poursuivant ses critiques : "Eminem, ce rappeur vieillissant, est devenu une caricature de lui-même. Son temps est révolu, et sa musique n'a rien d'exceptionnel. Héloïse s'accroche à une icône obsolète, c'est pitoyable."

À ces paroles dédaigneuses envers Eminem, Héloïse ne put retenir sa colère. Sa passion pour le rappeur était un élément de réconfort dans cette situation cauchemardesque. La critique acerbe de Coriolanus et Festus touchait une corde sensible.

"MAIS TROP PAS EN FAIT !" explosa Héloïse, sa voix résonnant dans la pièce secrète.

Soudainement consciente de ce qu'elle venait de dire à voix haute, Héloïse sentit son cœur battre rapidement. Les regards amusés de Coriolanus et Festus à travers la grille la firent rougir de colère et de gêne. Son amour pour Eminem venait de devenir un élément imprévu dans cette toile de manipulation.

Héloïse, réalisant son imprudence, tenta de faire demi-tour le plus discrètement possible. Elle emprunta les mêmes chemins tortueux à travers les conduits d'aération, espérant échapper à l'attention de Coriolanus et Festus. Revenant aux toilettes, elle descendit et récupéra précipitamment le sèche-cheveux pistolet qu'elle avait laissé sur le lavabo.

Cependant, l'inévitable la rattrapa. Héloïse se retrouva face à une réalité implacable : elle n'avait plus aucune chance de se sortir de cette situation. Sa maladresse à révéler son amour pour Eminem avait attiré l'attention sur elle. La panique s'empara d'elle, réalisant l'ampleur des pièges qui se refermaient autour d'elle.

Essayant de trouver une cachette dans les couloirs labyrinthiques, Héloïse était consciente que son espoir s'amenuisait. Malheureusement, ses tentatives pour se dissimuler furent vaines. Alors qu'elle débouchait dans un couloir, elle se figea en découvrant Coriolanus face à elle.

Coriolanus, fixant Héloïse, déclara d'une voix calme mais chargée de reproches : "Tu me déçois, Héloïse."

Héloïse, faisant preuve d'une audace teintée de défi, répliqua sans hésitation : "Que vas-tu me faire?"