Ellipso

Chapitre 2: La ville fantôme

Premier étage de la tour. Une sacoche sur moi, ainsi que mes équipements de défense. En face, la fenêtre, qui donne sur l'extérieur. Je jette un dernier coup d'œil au contenu du sac : mes plans, mon crayon, un opinel et de quoi manger. Parfait.

Je regarde mon lanceur avec fierté. C'est ma plus belle trouvaille. Il fonctionne à la poudre à canon. J'ai trouvé des sacs remplis au troisième ! Apparemment, mon ami le fantôme aimait faire des explosions.

A travers la vitre, J'observe attentivement les derniers rayons du soleil. Bien qu'ils soient courts, J'ai toujours apprécié ces moments. D'ailleurs, c'est probablement la seule chose agréable ici...

La nuit parait dangereuse et inquiétante. Mais en réalité, le jour, l'est bien plus. Il m'expose constamment à la vue des gardes. Des sortes de robots humanoïdes qui patrouillent les rues. Ils effectuent régulièrement des rondes sur tout le périmètre de la cité. Ces groupes comptent généralement 5 à 10 individus par zones. Les robots prennent l'habitude de scanner chaque habitant. Et à la fin d'un contrôle, ils s'informent entre eux en disant le mot « Négatif ».

Franchement, ça m'étonnerai beaucoup qu'ils soient aussi cool avec moi. En tous cas aucune envie d'essayer.

Leur routine barbante m'oblige à rester dans la tour la plupart du temps. Ici, aucun d'entre eux ne sy aventure. D'ailleurs la porte dentrée est bloquée comme si quelqu'un l'avait condamné.

En levant la tête, j'aperçois la lune prendre place dans le ciel. C'est un soir plus froid, plus noir. Le vent souffle en faisant vibrer les vielles ferrailles des bâtiments alentours. Cette étrange musique se repend dans lair comme un écho. Un peu comme si la cité toute entière criait.

D'habitude, ce genre de truc, ça me fait froid dans le dos, mais j'ai pas le choix. Hors de question que je croupisse dans cette bâtisse poussiéreuse. Quand je pense que j'ai passé une demi-journée à essayez d'ouvrir cette foutue fenêtre... J'ai failli y laisser mes doigts. Le bon côté c'est qu'elle est de nouveau opérationnelle.

Il est temps de se lancer. Je rejoint les toits d'en face avec un système de tyrolienne que j'ai conçue pour ce genre de mission. Plutôt pratique face à des machines qui ne surveille que les allées piétonnes. J'escalade des parois, des tuyaux de métal, esquive des obstacles dans la foulée. C'est étonnant que je me sois pas encore rétamée au sol... Ces gestes que j'effectue me viennent instinctivement. Les postures, les placements de pieds. Tout est parfaitement synchroniser. À croire que j'ai fais partie d'une troupe d'acrobates ! En tout cas, pendant un instant, je ressens quelques choses d'extraordinaire. Un sentiment incomparable. Comme si rien ne pouvait m'arrêter.

Je constate que la tour est de plus en plus petite dans mon champ de vision. Le bon sens commence à me rattraper, ça serai légèrement idiot de perdre de vue ma base.

Tiens, il me semble voir une silhouette quelques mètres plus bas. On dirait un homme. Je me cache derrière des tuiles, sans faire le moindre bruit.

L'individu marche en faisant des rondes. Son corps est entièrement composé de pièces mécaniques. C'est drôle de loin j'aurai juré que cétait un homme. Bien qu'ils soient des robots, ces créatures ont la même démarche qu'un humain. Leurs mouvements ne sont pas saccadés. Ils némettent aucun son électronique. Je sors mon carnet pour dessiner ce robot, en notant avec attention chacune de ses particularités.

Ma main est toute engourdie. Ah oui, J'avais oublié qu'il fait -28°c dehors ... En tout cas, je serai prête à parier que cest la bonne température.

Bon, même si le croquis est distordu, c'est pas grave...

Un corps gris foncé, long et courbé. Deux yeux rouge clignotants. Sur son dos, on peut y lire linscription « NW.45B ». La taille de ce robot est impressionnante. À vue d'œil, il dépasse sûrement les deux mètres !