Chapitre 11 ~ Mondanité avec Ménessi

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PLAYLIST :
Birdy- Keeping your Head Up
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Marchant aux côtés de Zachary dans les couloirs, mes pas résonnent comme l'écho d'une anticipation. La pièce, ornée de luminaires en cristal, présente un sol carrelé en noir et blanc, et les convives se rassemblent, prêts à assister à la représentation imminente.

Je scrute la foule, me demandant où se trouve Valeria. Son absence crée un vide palpable dans cette soirée. À côté de moi, Zachary, avec son charme taquin, lance des répliques provocantes. Chacune de ses taquineries éveille l'envie de lui fermer son clapet avec des remarques cinglantes. Mais je me contente de sourire car je comprends que c'est sa manière à lui de combler le vide. Je mentirai si je disais que je ne ressentais pas un désir flotter dans l'air tendu de la salle. Zachary est un très bel homme extravagant certes mais agréable à regarder tout de même.

-« Si tu ne cesses pas, je t'abandonne à tous ses vautours. » dis-je en montrant le regard vorace des femmes se trouvant de part et d'autres.

Me fusillant du regard il me rétorque : « Tu ne ferais pas ça. »

Je cède et pars dans une direction opposée. Sans une seconde de plus, il me saisit le poignet et me retourne contre lui. Ma tête vient trouver son torse pour la deuxième fois de la soirée.

-« Je risque de m'habituer à te sentir contre mon corps. »

Je le repousse et me tourne vers la foule.

-« Très drôle. »

J'arrête tout mouvement lorsque je remarque l'homme qui n'a pas quitté mes pensées depuis notre dernier échange. Ménessi se trouve contre le mur, près de la fenêtre, en pleine conversation avec une femme ravissante, vêtue d'une robe fleurie qui met son corps en valeur. Elle est rayonnante. Une pointe de frustration m'anime. À proximité de lui, elle pose délicatement sa main sur son poignet.

Ce dernier ressent mon regard puisqu'il se tourne dans ma direction. Ses yeux perçants me foudroient sur place et une chaleurs incontrôlé s'empare de mon corps.

- « Wow... si j'avais su qu'il te faisait cet effet là. J'aurais compris que c'était perdu d'avance pour moi. » dit Zachary. « Vient. »

Je n'ai même pas le temps d'accepter qu'il me traîne en direction de Ménessi. En m'approchant d'eux, j'ai senti le sang battre dans mes tempes.
La jeune femme continue à parler tandis qu'il garde les yeux sur moi. J'ai l'impression d'être vulnérable.

Cette dernière ne fait pas attention à moi, elle semble suspendue à ses mots, captivée par chaque syllabe. Une pointe de colère monte en moi, me laissant perplexe sur leur relation. Qui est-elle pour lui ? Une simple conquête ou quelque chose de plus ? Mon plan pourrait-il être compromis avant même de commencer ?

Je me suis postée face à lui et j'ai donné un sourire hypocrite à la femme à ses côtés. Il m'a alors regardé de haut en bas souriant faiblement. Il avait l'air d'apprécier ma tenue qui est cette fois-ci à ma taille.

« - Je pense pouvoir dire que je suis l'homme le plus heureux de vous savoir présente à ma soirée. »

« - N'exagère pas, je l'ai accaparé depuis le début et j'ai absolument pas envie de la lâcher. » répond de façon espiègle Zachary.

J'ai le sentiment qu'il m'utilise comme sa poupée du moment et qu'il m'exhibe comme ses voitures de collections.

Je le fusille du regard mais ce dernier en profite pour saluer la demoiselle qui accompagne Ménessi.

« - Ravie de vous rencontrer. »

Je la salue d'un mouvement de tête et Zachary en profite pour la convier au bar.

« - Veuillez nous excuser. Tache de bien te tenir. » dit Zach à Ménessi. Ce dernier ne me lâche toujours pas des yeux et sous les paroles de Zachary son regard s'assombrit avec un sourire en coin.

« - Zach tu sais bien que je suis l'homme le moins domptable surtout quand il s'agit de femme. » Le reprend Ménessi.

La femme à ses côtés, émet un hoquet de surprise. Je lève les yeux au ciel d'un air faussement moqueur.

« - Je vous amuse ? »

Il avait un côté autoritaire qui me donnait envie de m'approcher toujours un peu plus près de lui. 

« - Disons que je suis bon public. »

Zachary et la jeune femme se sont éloignés, la robe extravagante de cette dernière empêchait Zachary de la suivre de près. Il tenait ses épaules tellement en arrière pour que sa poitrine ait l'air plus bombée. J'avais envie de rire. J'ai alors dévié le regard et me suit empourprée dans celui de Ménessi.

Un sourire arrogant se dessinait sur ses lèvres, et je devinais ses mots avant même qu'il ne les prononce.

-« Vous avez un réel effort je dois bien l'admettre. » dit-il en approuvant d'un regard ma robe.

Je l'ai fixé lui montrant qu'il m'avait coupé tout envie de rire.

- « C'est votre compagne ? »

Il me scruta à son tour se demandant si il avait bien entendu. Je devais la jouer franc jeu. Ce mec était à damné et vu ce qu'il se passait entre mes cuisses sans qu'il n'ait rien eu à faire m'empêchait de réfléchir convenablement. Peut-être que si je terminai la soirée à ses côtés j'aurai à nouveau les idées claires.

- « Hervé l'est ? »

Je fus surprise et il l'aperçut immédiatement.

-« Heureusement que non. » Dis-je sans m'en empêcher. « Il est trop... »

- « Il est trop ? » reprend Ménessi tout en s'éloignant du mur sur lequel il était prostré.

-« Disons qu'il n'est pas le genre d'homme qui me convient. » dis-je perturbée par ses pas lents dans ma direction.

-« Et quel genre d'homme vous convient Madame Derwin ? » murmure t'il.

Vous.

-« Ceux qui peuvent me faire face... » une chaleur envahit mon visage. J'éclaircis ma voix. « Ceux qui aime avoir une femme qui puisse avoir le même pouvoir qu'un homme. »

Son souffle frôlait ma tempe.

-« Est-ce que vous pensez que je suis ce genre d'homme Madame Derwin? »

-« Je vous demande pardon ? »

- « Vous pensez que vous pouvez exercer le même pouvoir que moi dans ce cas ? »

Sa question me saisit, laissant planer une tension palpable entre nous. À cet instant il avait tous le pouvoir, c'était lui qui maîtrisait mon rythme cardiaque, la chaleur sur mes joues, me conduisant là où il voulait dans nos échanges.  Je me sentais dépourvue de tout pouvoir, sans aucune influence sur lui. Face à lui, j'avais le sentiment de ne pas faire le poids, un profond malaise m'étreignit.

Il m'offrit un baiser sur la tempe avant de me libérer, son contact inattendu ravivant la chaleur en moi. Un dernier regard jeté, il s'éloigna, faisant osciller ses épaules puissantes et larges. À peine je perdis son attention que le froid s'imprégnait dans ma chair. La salle était dominée par un silence absolu, le spectacle allait commencé.

ABDIQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant