ABDIQUE

Chapitre 10 ~ Présente moi tes amis et je te dirai qui tu es

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PLAYLIST :
Fitz and the tantrums - Out of my league
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À travers la porte entrouverte, l'horloge de la cuisine attire mon regard. Il me reste une heure et demie pour en mettre plein la vue à Monsieur Ménessi. Je compte bien perturber son assurance et jouer avec son côté autoritaire. Raison de plus pour avoir investie tout mon salaire dans une seule robe de coktail.

Hervé frappe à la porte, vêtu d'un costume noir. Sa chemise blanche, légèrement déboutonnée, dévoile un cou musclé et viril. Cela change de ses tenus de travail.

Ce dernier descend son regard sur la robe blanche que je porte. Elle est somptueuse, la jupe s'arrête délicatement au niveau des genoux. Elle est ornée de cristaux scintillants. Les cristaux ajoutent une touche éblouissante à la tenue, créant une harmonie lumineuse. Les pans de la robe s'étirent pour dévoiler  avec subtilité le décolleté, tandis que le dos, laissé nu, accentue l'élégance de la robe. Des perles suivent avec délicatesse les courbes de la tenue, chutant avec grâce dans le creux de mes reins. Jamais je n'ai porté une robe aussi somptueuse, où la blancheur et les cristaux fusionnent pour créer une esthétique magnifique.

- Vous êtes divine ... Dit Hervé. Il me présente un noeud de cravate. Pourriez-vous m'aider ?

J'accepte avec une pointe de déception. Le côté faussement non chaland allait bien à Hervé. Le fait d'ajouter le noeud donne un air strict.

- Je trouve que vous étiez mieux sans, si je peux me permettre.

Il me sourit comprenant que c'est en quelque sorte un compliment déguisé.

- Je vous avoue qu'entendre cela de votre bouche me donne envie de le retirer, mais ce genre d'événement réclame un dress code strict auquel je ne peux déroger.

Il descend son regard à nouveau sur ma robe. Il tousse légèrement et m'invite à le suivre. Une fois dans la limousine, il me tend une coupe.

- Vous savez ... vous êtes ravissante.

- Je vous en remercie. Mais la robe fait bien son travail.

- Je pense qu'une robe révèle seulement ce qu'il y a de plus intéressant chez une femme.

Je me dépêche de boire une gorgée de champagne pour stopper le cours de cette conversation. Il n'est pas question de laisser place à la drague.

- Est-ce que vous en savez plus sur le profil que je m'apprête à rencontrer demain ?

- Hélas j'ai aucune information à vous transmettre...

Mince.

Le cocktail se déroule dans une somptueuse villa nichée dans les collines, surplombant le village de Provence. L'immensité de la demeure est peuplée de convives vêtus de tenues de soirée, arborant des verres à la main. Il est curieux de constater que la plupart des femmes semblent partager mon âge, contrairement aux hommes présents.

Guidée à travers la foule par Hervé, des fragments de conversations me parviennent. Les hommes m'accueillent chaleureusement, tandis que leurs compagnes semblent moins amicales. La robe que je porte, sans ambiguïté, suscite des regards curieux.

À l'extrémité de la salle, une imposante table en chêne avec des fauteuils en velours créent un coin paisible. Une femme d'une cinquantaine d'années discute avec un homme ressemblant étrangement à Hervé, grand et blond, mais d'une stature plus délicate.

« Mère, Père », s'exclame Hervé en s'approchant du couple. La femme, aux cheveux blond clair relevés en chignon banane, arbore des yeux bleu turquoise et des lèvres charnues, reflétant la similarité avec son fils. Son style classique et élégant est agrémenté de perles ornant ses oreilles et son cou.