La bénédiction de la déesse

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Cette histoire a fait remonter énormément de sensations et de souvenirs des moments passés avec Aiden. Elle se remet donc en route direction la capitale. Elle esquive les villages ne voulant se lier à personne pour ne plus souffrir. La nuit, elle fait des cauchemars du garçon en imaginant que cela pourrait être Aiden, sa fatigue s'accumule.

Il est temps que ce voyage prenne fin, pense-t-elle.

Elle vit en nomade pendant trois semaines avant de tomber sur la capitale.

Arrivée devant les portes de la cité, elle remarque que la ville est animée. De nombreux commerçants s'installent le long de l'axe principal près de la rivière. La rivière lui rappelle le souvenir de l'accident d'Aiden. En parallèle de cet axe, les rues semblent avoir chacune un domaine spécifique. La première à droite est celle des teinturiers et des artisans de tissu, des étoffes colorées sont suspendues ici et là, offrant de l'ombre aux commerçants qui s'y sont installés. En continuant son avancée, Lunya voit une grande place magnifique, quelques arbres y sont plantés autour desquels se présentent des parterres de fleurs composés de rose pour les uns, d'iris pour les autres ou même encore de violettes pour certains. Un chemin de terre sableuse semble indiquer le chemin à la jeune fille. Les enfants et les femmes sont présents en ce lieu, pour jouer, discuter, pouponner et s'aérer. À la fin de sa traversée, elle aperçoit le château. Le château se reconnaît à son plan régulier; une tour ronde qui est bâtie aux angles et reliée par une muraille crénelée. Un gros donjon se trouve au centre des angles. L'ensemble englobe une grande cour intérieure où se trouvent les logements pour les hommes d'armes, les granges, les écuries, les cuisines. Des soldats sont d'ailleurs en plein entraînement. Elle se sert de sa vision pour tenter de reconnaître quelques-uns d'entre eux qui pourrait l'aider dans sa quête de souvenirs puis elle le voit. Il est différent de celui qu'elle se rappelle, c'était un elfe souriant et taquin, son passe-temps favori était de l'embêter. Elle doute que ce soit celui du jeune homme qu'elle voit, il porte la mine basse et le regard froid et assassin. La pression qui se dégage de lui ressemble à de la colère mêlée d'une profonde tristesse. Elle saute par-dessus la grille et se rapproche de lui, elle ne sait pas pourquoi mais ce lieu provoque en elle une confiance absolue. Tous les soldats s'arrêtent et dégainent leur épée pour lui barrer le chemin.

"Halte là, qui êtes vous ? Que venez-vous faire ici ? S'écrie l'un d'eux.
-Je viens voir Aiden Trust, dis la louve en se redressant sur ses pattes avant.
-Tu me parais bien confiante pour une étrangère, lui répondit une voix qu'elle aurait reconnue entre mille.

Les hommes se poussent pour lui laisser le passage. Il lève enfin la tête pour regarder la louve, il stoppe net son mouvement comme stupéfait et paniqué par sa vision. Une chaleur englobe les deux êtres puis brisant ce moment, l'elfe se rapproche avec vivacité de l'animal épée à la main. Son regard indique qu'il est paniqué.

"Nous t'avons demandé qui tu étais, vas-tu répondre avant que je ne te tue, lui hurle le jeune homme.
-Tu ne me reconnais donc pas," murmure Lunya en baissant la tête

L'épée se resserre sur sa gorge. Elle lève les yeux et ne voit en son ancien amant qu'un monstre assoiffé de sang, rongé par la vengeance. Il a le regard fou, il n'est pas celui qu'elle aimait. Le souvenir de la bataille vient la frapper de plein fouet, elle titube et relève la tête, la lame du guerrier toujours sur sa gorge. Elle ressent une grande peur, il l'a tué une fois, il pourrait recommencer.

La louve eut un mouvement de recule et hurle:
"Tu ne penses pas l'avoir déjà fait et tu oserais me blesser encore. Monstre, tu n'es pas celui que j'aimais.
-Es-tu folle ? D'où te sorte ses inep....
-Aiden arrête," ordonne le roi.

Le guerrier lève immédiatement son épée et regarde la louve avant de repartir auprès de ses hommes. Il y a vu de la tristesse et l'horreur qui emplissent les yeux de l'animal, cela lui fend le cœur. Il ne comprend pas ce sentiment mais décide de ne pas en tenir compte. Le roi des lupus ordonne qu'on mette la louve dehors. Elle est jeté telle une malpropre par les gardes du château.