Jour 21

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RÉSUMÉE DE LA SEMAINE :

Je vais mieux, point positif. 

Je m'ennuie comme pas possible, je rêve de sortir. J'ai eu une permission de sortie jeudi soir, ça m'a fait le plus grand bien.

Michel, le papy qui se prend pour le boss m'a pris "sous son aile", depuis qu'il connaît mon prénom il ne me lâche plus.

J'ai vu mon premier match de rugby vendredi soir, c'est super violent, mais c'était vraiment très sympa de passer du temps avec tout le monde.

Plein de nouveau son arrivée vendredi dans la journée, et je dois dire que sa me plait pas trop.

Je ne m'en était pas rendu compte mais, ici ont prend vite c'est habitude. Et les nouveaux cassent les habitudes que vous aviez. 

Surtout que maintenant que je me sens mieux, je ne supporte plus du tout la vie en collectivité. Une nouvelle en particulier, Fatima. J'aurai tellement de mot méchant à écrire sur elle que je me retiens vraiment. Mon but n'est pas de démolir une personne. Mais une fois, j'ai entendu une phrase "Déjà que tu es grosse, sois au moins gentille. En étant méchante, t'as vraiment rien pour toi" je crois que c'était dans un film. Bon moi je suis grosse, et pas toujours sympa, mais franchement si je voulais être méchant je lui sortirai cette phrase là. Fatima depuis qu'elle est arrivée me cherche constamment, des broutilles, mais ici on a que ça à faire. Elle s'assoit à ma place, passe devant moi pour les médicaments. Mais pas que ça, c'est une femme purement égoïste. Dès que les infirmières ont le dos tourner, elle vole de la nourriture ou des boissons sur le chariot. Sans penser que d'autres personnes n'en ont pas encore eu. C'est l'égoïsme à l'état pur, son plus gros problème.

Outre Fatima, dans les nouveaux il y a eu des jeunes. Plus jeune que moi, mais je suis contente de ne plus être la plus jeune depuis le départ de Mickael. Et puis ça fait du bien aussi de parler avec des gens d'à peu près son âge.

Hier, samedi 3 février, Daniel un patient avec qui j'ai sympathisé a organisé un karaoké. Pendant que les autres chantaient, moi je peignais. Et on rigolait, on s'amusait, tout ça avec la bonne humeur et la joie. Comme si on était dans un club vacance. Une pause dans la folie.

Il me tarde de sortir définitivement, on croise les doigts pour mercredi.

Mais, sache mon petit Monstre bleu, que maintenant on se sent un petit peu mieux. Et que la vie ne s'arrête pas demain.

Évidemment je reste sensible et fragile, mais il est temps que je reprenne ma vie en mains. Que je me bouge et que je vive.

Je continuerai à écrire, quand l'envie me prendra. Jusqu'à ma sortie. Et peut-être quelquefois encore après. Ecrire m'a permis de voir à plat mon évolution, peu importe si certains liront mes écrits. Je suis contente d'avoir partagé mon aventure, et je pourrais à l'avenir me relire. Relire de bons, comme de moins bons souvenirs.

Le Monstre bleu qui mange les âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant