Jour 2

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Nuit horrible, comme toujours.

Laurence dit qu'il faut se plaindre tout le temps pour qu'on sois écouter, conseil d'amie. Je sais pas si c'est réellement un bon conseil, mais sa a le mérite d'être gentil.

Le petit déjeuner est calme, comme toujours avec Mickael.

La madame du ménage est un amour, on discute tranquillement le temps qu'elle travaille dans ma chambre.

J'ai appris que la gamine qui chante tout le temps, s'appelle Carole finalement. 

Mickael s'y met lui aussi à chanter à tue-tête dans toute la résidence. À croire qu'on a une chorale ici.

Le "si besoin", comme l'objet que tu fourres dans ta valise en partant en vacances. Qui d'ailleurs, la plupart du temps ne sert pas. Là, il a servi pour la crise d'angoisse. Je n'en fais pas très souvent maintenant, mais celle je pense qu'elle est due en grande partie à cause du stress des examens, mais aussi parce que le bruit autour de moi envahissait trop ma tête. Comme si la lumière, les couleurs disparaissaient pour laisser place au brouhaha que je ne contrôle pas malheureusement.

J'ai retiré mes dreadlocks sur un coup de tête et aussi parce qu'elles m'énervaient.

Le psychiatre demande à me voir. Je ne sais pas trop pourquoi et d'ailleurs l'ambiance est bizarre. Il ne m'écoute pas vraiment, et il n'a pas touché à mon traitement. Donc à peu près aucune utilité.

Ça va pas.

On me passe devant pour les médicaments, je n'ai pas la force de me battre même pour garder ma place dans une file d'attente. 

Le repas est infect, Mickael qui continue de parler tout seul, ou de parler avec moi sans que je lui réponde. Ce soir là, il a demandé des conseils à un autre patient pour draguer les filles. Ça nous a fait rire, pas de méchanceté bien sûr, mais c'était un moment doux et intime que partager avec nous ce petit jeune homme.

Après manger, je travaille, mais je ne vais pas mieux.

Michel un petit papy qui est là depuis longtemps, râle parce que l'infirmière lui dit d'attendre cinq minutes de plus pour avoir son traitement du soir.

Quand c'est enfin mon tour, on discute de ma dissertation à rendre, et elle me propose de me le corriger si j'ai envie. Je suis contente, même si ce n'est pas parfait j'aurai au moins peut-être pas de fautes. J'avale mes médicaments et rebrousse chemin, avant que j'atteigne la porte j'entends l'infirmière m'appeler.

"Juste ici, votre cheveu." J'ai perdu un cheveu qui s'est égaré sur la tablette à médicament. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pensé qu'à ça jusqu'à ce que je m'endorme.

Le cheveu bleu.

Le Monstre bleu qui mange les âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant