Chapitre 24 : Introspection

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-Dis Lola ?
-Oui ?
Paolo était pensif, physiquement là mais pas mentalement, malgré le fait qu'ils étaient en train de jouer ensemble à un de leur jeu de plateau favori.
-Je...Je peux te confier un truc ?
-Oui ?

Paolo poussa un long soupir mais ne pipa mot.
-Tu peux tout me dire tu sais, lui dit doucement Lola en lui tapotant l'épaule, pour le rassurer. Qu'est-ce qui te tracasse ?
Paolo soupira encore une fois puis demanda à sa meilleure amie en relevant les yeux :
-Je veux te poser une question d'abord.
-Oui ?
-Est-ce que tu aimes quand Evelynn te dit des trucs genre, des mots gentils ou des mots doux ?
Lola haussa un sourcil interrogateur.
-Oui ? fit-elle avec un ton incertain, n'ayant aucun doute sur sa réponse en soi mais ne sachant pas trop sur quel pied danser vu qu'elle ne savait pas dans quelle direction voulait en venir son ami.
-Tu lui en dis aussi ?
-Oui. Pourquoi ?
-Quel genre ?
-Les classiques, on n'est pas non plus très originales, rit légèrement Lola. On s'appelle par des petits surnoms mignons, des fois on se dit des petits trucs attentionnés. C'est un tout je dirais, par exemple si elle a un coup dur, je lui dirais "comment ça va mon cœur" ou quelque chose comme ça.
-Je vois...
-Pourquoi toutes ces questions ? l'interrogea Lola quand elle constata le nouveau silence gêné de Paolo.

Ce dernier regarda Lola avec un vague air triste ou mélancolique, elle n'aurait su le déterminer.
-C'est normal tu crois de ne pas vouloir dire ce genre de choses à son petit ami ? Je suis même pas sûr de vouloir recevoir ce genre de mots doux de sa part...
Lola eut un sourire compatissant.
-Tu sais, chacun vit ses romances différemment.
-Mais ce que toi tu penses ? insista Paolo.
-C'est ce que je pense, ça, affirma encore une fois son amie.
Le jeune homme inspira et finit par dire :
-Je vais demander ça différemment alors. Est-ce que tu penses qu'avec mon caractère, je devrais attendre des mots doux de mon copain et vouloir lui en donner aussi ?
Lola se gratta la nuque avec une gêne légèrement apparente.
-Je...Dois dire que je te connais pas assez amoureux. T'as jamais été en couple avant Tarik donc j'arrive pas à avoir de vrai point de comparaison par rapport à une autre relation ou une autre expérience passée.

-Et...Niveau juste...Au feeling, disons, de ce que tu connais de moi, tu le sens comment ? persista le blond.
-Je préfère ne pas m'avancer, lui avoua Lola avec un sourire navré. Je voudrais pas biaiser un jugement quelconque de ta part, je ne peux pas et ne veux pas non plus prendre cette part de responsabilité. Tout ce que je peux te conseiller, c'est de te poser pour réfléchir et aborder tout seul la question. Savoir si ça te gêne, ou pas, si c'est ta conception de relation ou même de l'amour, si dans une autre relation amoureuse tu ferais la même chose ou pas. Je sais que c'est difficile de se projeter, surtout si on a pas eu d'autres expériences, mais c'est je pense un bon exercice à essayer au moins.
Devant l'expression un peu perdue de Paolo, son amie décida de lui donner un exemple :
-Tu vois, quand je me suis mise avec Evelynn, j'avais eu encore aucune relation lesbienne avant elle. Donc il y a des choses que j'ai dû m'imaginer sans avoir de repères, par exemple comment ça va se passer dans nos relations intimes ? Est-ce que j'allais rester la même que pendant des rapports avec des garçons, ou pas ? Et est-ce que le changement me dérangerait, ou non. Voilà, ce genre de questions. Et si par exemple toutes les réponses à mes propres questions avaient été que ça ne me convenait pas, j'en aurais probablement soit parlé directement avec elle, soit je me serais dit qu'on n'était pas faites pour être ensemble et on se serait probablement séparées.
-Je vois un peu mieux, dit Paolo. J'essayerai de faire ça quand je me pose des questions tout seul dans mon coin.
-Tu peux aussi en parler avec Tarik, de tes incertitudes, de ce que tu penses ou ce que tu ressens. Il me semble assez mature pour comprendre.
-T'as raison. Je vais essayer de pas trop me prendre la tête tout seul et si j'ai un problème, je devrais aller lui en parler.
-Oui. Hésite pas à te confier. Je sais que parfois ça fait du bien.
-Oui, merci Lola.
-De rien !

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