CHAPITRE VII

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« Les maniaques de la vie ne vivent que de pression »

Félix

Chamboulée, elle était tellement chamboulée.
Le spectacle que Sybil m'avait offert était un repas onctueux, savoureux, jouissif pour lequel je ne serais jamais rassasié.
Mon cœur battait encore la chamade tant j'étais en extase.

Les gouttes de sueur qui perlaient sur son front quand j'ai rallumé la lumière m'avaient fait rire jaune. Je pouvais entendre sa respiration à des kilomètres.

Sa voix tremblante, si peu assurée mélangée à des grossièretés étaient dignes d'un film d'action, d'horreur, un thriller si horrifique et horrible que quiconque aurait hurlé sans bouger.

Mais malgré sa peur, j'ai senti quelque chose de différent chez elle.
Se serait-elle amusée durant ce néant de lumière et de paroles ?

En tournant les talons après l'avoir laissé là, mes lèvres s'étaient tellement incurvé qu'une douleur y est restée implantée.

À présent, j'étais sur le chemin de ma chambre.

J'avais pu négocier avec notre professeur principal pour être dans une pièce unique. Quand on parlait argent avec ces spécimens, il était très facile de se les mettre dans la poche.

Afin de mettre à bien mes plans, j'avais besoin de concentration, de temps et d'espace.
Seul est la définition même de la réussite pour ma mission.

Sybil aussi pensait sûrement que j'étais con, voire innocent. Mais pensait-elle réellement que je n'avais pas remarqué ses yeux lorgner docilement mon avant bras lorsque j'avais remonté innocemment les manches de mon sweat.

Mon tatouage était devenu son centre d'intérêt depuis l'incident avec Evan.
Mais moi, elle était devenue mon centre d'attention personnel depuis qu'elle avait mis les pieds dans l'établissement il y a de cela deux ans maintenant.

La nouvelle étudiante qui déambulait au milieu de tous ces autres clones, fils de papa, dégageait une aura que personne d'autre auparavant m'avait fait éprouver. 
Sa silhouette malgré tout non assurée montrait bien qu'elle ne se sentait pas à l'aise entourée d'élèves si présomptueux.
Ses lunettes rondes qui glissaient sur son nez et son style atypique m'avaient fait sourire.

Je pense même qu'elle ne se souvient pas de notre première interaction tant elle était stressée d'arriver dans un nouveau lieu.
Elle, dans les couloirs du lycée, son nez plongé dans un livre de cours dont je n'avais jamais vu le titre auparavant.

Elle regardait sans cesse une feuille accrochée à celui-ci, levant ses pupilles de temps à autre vers les casiers encombrants les maigres chemins jusqu'aux salles de cours.

Soudain, elle avait froncé les sourcils, remuant ses lunettes déjà bien basses sur son visage qu'elle remontait avec son majeur.

Elle posait ses montagnes de livres ridicules à terre, essayant d'ouvrir ce foutu casier. Après maintes tentatives, elle avait asséné un coup de pied qui avait fait tourner l'attention d'autres élèves vers ce bruit assourdissant.

Cette action si anodine m'avait valu un rictus amusé, une réaction démesurée face à la situation, mais qui était une dont je n'avais plus forcément l'occasion d'avoir depuis un bout de temps.

Alors je m'étais approché, les mains dans les poches ventrales de mon sweat après avoir réajusté ma casquette sur mon crâne.

« - Besoin d'aide ? demandais-je seulement en accrochant mes yeux aux siens, mon corps posé lâchement contre les casiers à ses côtés.

𝐏𝐚𝐫𝐚𝐥𝐥𝐞𝐥𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant