VIII. Caden

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Mon attention est de suite attirée par elle, dès qu'elle a posé le pied dans la maison je l'ai vu s'écraser contre Isaac. Il lui parle, il lui a même chuchoté à l'oreille et elle répond avec ce sourire parfait qui normalement ne doit être qu'à moi. J'ai l'impression que la scène se déroule au ralenti devant les yeux, je vois Isaac poser sa main sur son épaule et une boule de rage monte dans ma gorge. La quantité d'alcool que j'ai ingurgitée ne doit pas aider mais je ne peux pas m'empêcher de foncer droit sur eux, une colère sourde dans le regard. Je me plante devant eux. Ils tournent immédiatement leurs yeux vers moi. Elle comprend de suite à quel point je suis furieux.
Caden ? Me demande-t-elle de sa petite voix si douce.
Tu as l'air de bien t'amuser... surtout avec lui ! (Ma voix est pâteuse et sèche)
Quoi ? Demande t-elle avec ce ton froid dont elle est experte, le menton relevé par défi.
Y'a des chambres à l'étage si vous voulez. Ce sera plus facile pour le sauter ...
Ouais j'avoue c'était violent et peut être pas réellement mérité mais la voir aussi à l'aise avec un autre mec me rend totalement fou de rage. Le regard d'Isaac se teinte de colère, il secoue la tête.
Je vois qu'il n'y a pas que Noah qui gère mal l'abus d'alcool ! Crache mon pote avec amertume.
Tu veux qu'on règle ça en privé ? (Mes nerfs montent et j'ai une furieuse envie de démonter sa face d'ange).
Ça me poserait pas de problème de t'apprendre à respecter ta copine ! Répond Isaac en s'approchant de moi.
La tension est à son comble, je sens que mon poing va partir tout seul pour lui fracasser la mâchoire. Je sens le petit corps de Sasha se faufiler entre nous, ses mains contre mon torse pour me pousser vers l'arrière. Avec un regard par dessus son épaule, elle dit quelque mots à Isaac que je ne comprends pas et finit par me traîner derrière elle, le pas assuré. Nous montons les escaliers à grande vitesse, je la suis, toujours la main enlacée dans la sienne, sans un mot mais la mâchoire crispée sur les horreurs que j'aimerais lui balancer. Elle ouvre une porte, la referme car la pièce est déjà prise par un couple qui commence à peine les préliminaires puis en ouvre une autre. Voyant qu'il n'y a personne, elle me pousse dedans avec violence et ferme derrière elle.
Quand je me retourne, elle est dos à la porte, un regard brûlant de colère fixé sur moi. C'est fou ce qu'elle peut être sexy même au bord de la crise de fureur. Ses yeux ont pris une teinte bronze et ses lèvres sont légèrement entrouvertes, sûrement bloquées sur la flopée d'insultes qu'elle aimerait me jeter à la figure.
N'y tenant plus, je me jette sur elle et la plaque brutalement contre la porte. Je la sens se tendre sous mon corps mais son regard est toujours rivé au mien, me défiant impunément. Qui aurait pu croire que cette petite boule d'innocence pourrait avoir autant d'assurance ? Mon entre jambe trouve d'instinct sa place contre son bas ventre et je commence à me frotter tout doucement contre elle. Je la sens se redresser contre moi pour lover son sexe vers le mien. Étant trop petite par rapport à moi, elle ne parvient pas à faire ce qu'elle veut et un râle de frustration s'échappe de sa bouche pleine de tentation. Je l'attrape brusquement sous les cuisses et la place exactement où elle veut être, inversant nos positions pour que je m'écrase contre la porte, elle, accrochée à moi, bras et jambes autour de moi.
Mes lèvres se jettent sur sa gorge et je dévore sa peau délicieuse, tandis que sa petite langue brûlante joue avec mon oreille, faisant exploser une pluie de plaisir dans le creux de mon ventre. Ma main enserre son sein, jouant brutalement avec son tétons. Les gémissements qu'elle laisse échapper dans le creux de mon cou, me rendent complètement fou. Je ne contrôle plus rien et finit par rouler pour l'écraser contre le mur. La seule de mes mains libres fonce directement dans son jean, défaisant le bouton et la braguette avec une rapidité experte et je la vois redresser vivement la tête quand mes doigts entrent en contact avec son sexe. Mon majeur trouve facilement son vagin et s'y insère brutalement tandis que mon pouce glisse sur son clito, faisant monter en elle des gémissements de plus en plus brûlants.
Regarde moi (Ma voix est rauque et toujours pleine d'une colère sourde). Je veux que tu vois que c'est moi qui te fait ça.
Elle ancre ses yeux chauds sur les miens et tandis que je lui donne ce plaisir qu'elle attendait, je vois l'extase monter dans son regard. Elle bouge sur moi, de plus en plus vite. J'entends sa bouche bafouiller des mots mais je ne parviens pas à saisir ce qu'elle essaie de dire. Je sens ses mains se crisper dans le dos de mon t-shirt et je mets un grand cou de reins sur ma main, toujours dans sa culotte. Un cri aigu s'échappe de ses lèvres et je le sens se contorsionner contre moi, son  vagin palpitant d'orgasme autour de mes doigts.
Elle ne peut le savoir mais la sentir exploser d'extase contre moi à provoquer un orgasme chez moi aussi. Je la lâche brusquement, la laissant quasiment s'écraser sur le sol tandis que je me tourne et mets le plus distance possible entre elle et moi.
Sérieux ? S'énerve-t-elle la voix empreinte d'une blessure vive.
Je voudrais lui répondre, apaiser sa colère et la rassurer mais aucun mot ne peut sortir. Je suis penché au-dessus de lit, les mains sur la monture au pied, les yeux rivés sur le couvre lit en satin rouge foncé. Je l'entend crier une volée de mots mais je ne comprends rien. Est ce que c'est parce qu'elle bégaie ou parce que j'ai un bourdonnement envahissant dans les oreilles. Je crois qu'elle crie mon nom. Une nausée affreuse me tord l'estomac et tandis que je crois comprendre qu'elle me traite de connard, je vomis toute ma consommation de la soirée sur le couvre lit, encore et encore. Je tombe à genoux, les mains et  le visage toujours braqués au lit. Je la sens se ruer sur moi et attraper ma tête pour la redresser avant que du vomi ne s'écrase sur mon jean.
Au bout de quelques minutes, je m'affale au sol, adossé au montant du lit, à bout de souffle. En relevant la tête, je l'aperçoit assise en face de moi, les sourcils froncés d'inquiétude. J'essaie de lui adresser un sourire rassurant mais j'imagine que ça ne doit pas être brillant.
Tu te sens mieux ? Me demande t-elle, le ton de sa voix ayant retrouvé cette contenance froide qu'elle maîtrise parfaitement.
Ça va.
Je vais chercher à boire, dit-elle en se levant, un regard toujours inquiet sur moi.
Pas d'alcool s'il te plaît. (Je ne peux empêcher un ricanement de m'échapper).
Un petit rire s'échappe aussi de gorge pendant qu'elle referme la porte derrière elle.
J'inspire une grande goulée d'air et tente de retrouver un peu la maîtrise de mon corps, toujours légèrement tremblant. Depuis mes quinze ans, je n'avais jamais touché une autre femme que Maddie, et je n'ai plus jamais ressenti de vrai plaisir. Mon corps est devenu une machine qui fait exactement ce que ma belle mère m'a appris, exigeant de moi des choses qu'un adolescent ne pourrait même pas imaginer. Je n'avais plus senti le désir réel monter en moi depuis cette époque. Ressentir tout ça pour Sasha me déstabilise beaucoup trop mais en même temps, c'est tellement délicieux que je ne sais pas si je pourrais m'en passer. Je ne pensais pas qu'avoir un orgasme me plongerait dans un tel état.
Je lève la tête vers elle quand elle revient dans la pièce. C'est pas possible ce qu'elle peut être belle, je n'avais jamais vu une fille aussi sexy et aussi peu consciente de ce qu'elle dégage. Elle a une démarche féline, des courbes sublimes, une bouche pulpeuse faite pour rendre fou ceux qu'elle daigne embrasser et un regard aussi doux que du chocolat fondant. Elle s'accroupit à mes pieds, mon regard rivé sur son décolleté, rendant ma bouche sèche et mon souffle court.
Bois, m'ordonne-t-elle, un verre d'eau devant mes yeux.
J'attrape le verre, mon regard ayant remonté sur ses lèvres pleines et boit lentement une gorgée. Son regard accroche enfin le mien et ce que j'y lis me désarçonne complètement. Derrière sa mine froide et distante, je vois un trouble intense, une peur totale. Elle ne s'en rend pas compte mais elle a commencé à mordiller sa lèvre inférieure, signe indéniable d'anxiété chez elle.
Je suis désolé Sasha, je n'aurais pas dû te traiter comme ça. Quand je t'ai vu aussi à l'aise avec Isaac, j'ai pété un plomb, ça m'a rendu dingue. Mais ça ne justifie pas que je te traite aussi mal... surtout ce que j'ai dit en bas.
Un éclair de fureur passe dans ses yeux, très vite balayé par le pardon qu'elle a la grâce de m'accorder. Elle s'assoit en tailleur devant moi et pose sa petite main sur la mienne, qui traîne mollement sur ma cuisse.
Je n'aurais jamais dû faire ça... Je suis tellement désolé Sasha !
Je ne suis pas faible, déclare-t-elle les yeux rivés au mien. Tu le crois. Mais je ne le suis pas.
Tu es trop pure pour un mec comme moi !
Elle secoue la tête violemment et souffle bruyamment pour me montrer son mécontentement. M'attrapant le visage, elle articule le mieux possible, me suppliant du regard de ne pas l'interrompre.
Je ne suis pas pure. Loin de là. J'ai fait beaucoup de choses que tu ne peux même pas imaginer. Je suis pleine de vices.
Troublé par tant d'honnêteté, je l'attrape par la taille et l'installe à califourchon sur moi, collant mon front au sien.
Tu es un délice.
Elle rit. C'est un son léger comme une plume qui s'envole dans un ciel de printemps. Ce son regonfle mon cœur de paix et de bonheur.
Tandis qu'elle caresse tendrement ma nuque, je niche mon visage dans son cou et respire son odeur délicieuse. Bercé par les battements de son cœur, je m'assoupis légèrement pendant qu'elle apaise mes nerf à vifs par de douces caresses le long de ma nuque et dans l'arrière de mes cheveux.
Tu crois que tu vas survivre à la soirée de demain ? Sourit Sasha en rompant ce moment de silence serein. Ça risque d'être pire.
J'ai envoyé un message à Sarah pour savoir qui était ma partenaire de la soirée, histoire de pouvoir échanger avec toi. J'ai bien mis en avant que tu ne serais jamais à l'aise avec une autre personne... Elle m'a répondu qu'on devait faire comme tout le monde et que tu finirais par arriver au lieu de la fête comme tout le monde, elle y a veillé .
Je suis Psyché, la déesse de l'âme . Ça me plaît, me dit il avec un grand sourire fier. Et toi ?
Éros, le dieu de l'amour. Tu crois qu'on va tous être des dieux ?
Non. Sawyer est le marquis de Sade.
Un fou rire nous prend tous les deux instantanés. Qui mieux que Sawyer pour incarner le roi du S&M. je ne crois pas que ce soit son genre mais il est terriblement expérimenté d'après ce qui se murmure parmi les filles du lycée.
Je suis encore désolé Sasha.
Je veux comprendre pourquoi cet état quand tu as fini.
Je ne peux pas t'en parler encore.
Un jour ? Veut elle savoir avec cette moue qui me donne envie de l'embrasser et de ne jamais m'arrêter.
Oui, si un jour tu me raconte les trucs que tu as fait et que je ne peux même pas imaginer.
D'accord, concède-t-elle avec un sourire rempli de promesses. Mais tu auras encore plus envie de moi après.
Le fait qu'elle bute sur les mots de la dernière phrase la rend tellement mignonne. Je frotte mon nez sur le sien et y pose un tendre baiser.

*

Après avoir déposé Sasha, je roule jusqu'à chez moi. L'élégante berline de mon père est garée à côté de la jolie petite sportive de Maddie. Vu l'heure, il y a peu de risque que je croise quelqu'un. Je mets ma moto sous le haut vent prévu pour elle et rentre le plus discrètement dans les lieux. Je rampe silencieusement jusqu'à la cuisine et en allumant, je tombe sur la créature gouvernant mon enfer.
Je t'attendais chéri, murmure t-elle de sa voix sensuelle, le regard me promettant une suite de nuit pleine de dépravation.
Je ravale les mots que j'aimerais lui jeter à la figure et m'approche, soumis à ses moindres désirs.
Ça fait longtemps qu'on a pas jouer avec ça, me sourit-elle carnassière, en faisant jouer un flacon devant mes yeux.
Je frémis de peur en voyant le liquide bleuté dans la fiole. Elle ne s'en est servi que deux fois sur moi mais je dois avouer avoir de très mauvais souvenirs de ces moments. Cette drogue exacerbe à l'excès le désir et le besoin de jouir.
Tu crois que tu vas être à la hauteur Caden, tu crois que tu vas supplier et ramper à mes pieds pour que je sois gentille avec toi.
Il est là (Ma voix est tremblante de peur, comme un enfant)
Ton père a sombré dans le coma dès qu'il s'est étalé sur le lit, le corps rempli de whisky. Ça m'étonnerait qu'il sortent du sommeil avant la fin de la mâtiné, ce qui laisse des heures devant nous pour s'amuser. Du moins pour que je m'amuse avec toi.
La terreur me paralysant, elle approche la fiole de mes lèvres et la vide dedans. Je sens le liquide glisser en moi et je commence déjà à sentir la morsure du désir. Elle m'attire derrière elle, vers la cave qu'elle a emménagé juste pour nos ébats les plus dépravés. Je me retrouve attaché au murs par deux lanières de cuirs, mon t-shirt a disparu et mon jean est juste assez descendu pour exposer mon penis en éjection. Je la vois se délecter du spectacle.

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