Bon c'est sûr que je n'aurais peut-être pas dû l'embarquer comme ça, mais encore une fois j'ai agi sous une impulsion. Ça me réussit rarement mais je préfère. Depuis deux mois qu'elle est arrivée dans ce bahut, je ne l'ai pas entendu sortir plus de deux mots d'affilée. Elle a une voix tellement douce et sensuelle que dès qu'elle ouvre la bouche quand je suis pas loin, je reste frustrée d'en entendre plus.
Elle a un éclat intelligent dans le regard, ce qui change par rapport aux autres gonzesses de notre âge.
Sasha Gallagher m'intrigue énormément. Durant les premières semaines, je n'ai pas fait attention à elle, bien que je passe du temps avec son frère, un expert en crosse comme moi, elle restait une inconnue. Ce n'est qu'à mon premier passage chez eux que je l'ai remarqué. Les Gallagher sont vraiment des gens cool. Le père est super sympa, drôle et la mère est toujours sympa avec ceux qui rentrent chez elle, sans parler des deux petits qui sont trop mignons bien qu'un peu trop énergiques. La première fois où je suis entré dans cette maison, je me suis de suite senti à l'aise. L'atmosphère y est chaleureuse et détendue. Et c'est lors du repas du soir que j'ai regardé de plus près Sasha. Elle n'a pas dit grand chose, pour changer, mais elle était bizarrement parfaitement intégrée à la dynamique de cette famille. Elle a transmis toute sa personnalité avec un haussement de sourcil, un regard chargé d'ironie et quelques mots bien placés. Je me suis de suite senti hypnotisé par elle. Elle dégage tellement de choses juste avec son attitude corporelle. Quand j'ai demandé à Sawyer pourquoi sa sœur n'ouvrait quasiment pas la bouche, il m'a simplement répondu, avec un haussement d'épaule, que ce n'était pas dans son habitude. Le plus attirant s'est produit en fin de semaine dernière, lors de ma première nuit chez eux. En plein milieu de la nuit, j'ai été réveillé par la soif, mais j'avais beau être trop bien dans mon lit pour me décider à aller me chercher à boire, je suis quand même sorti et suis allé à la salle de bain, de l'autre côté de l'étage. En passant près d'une chambre, j'ai entendu des gémissements lascifs. La curiosité m'a emporté et vu que la porte était entrouverte, je l'ai poussé légèrement pour jeter un coup d'œil. Malgré l'obscurité j'ai pu apercevoir Sasha, en culotte et débardeur sur son lit en train de gémir dans son sommeil. Ses cheveux éparpillés sur l'oreiller, son corps se contorsionnait sensuellement et le doux bruit de ses gémissements m'ont pris de cours et je n'ai pas pu empêcher le désir de me saisir. Je l'ai fixé un moment, ma main caressant la bosse de mon caleçon. Puis elle a murmuré un nom. Au début j'ai eu peur de ne pas avoir bien compris, mais la seconde fois j'ai clairement entendu qu'elle gémissait mon prénom, avec une supplique derrière pour que je lui en donne plus. J'ai cru un instant qu'elle m'avait vu mais a mieux regarder, ses yeux étaient clos et elle semblait profondément endormie. J'ai filé à la salle de bain sans demander mon reste et suis reparti me coucher sur le lit d'appoint dans la chambre de Sawyer. Je n'ai rien dit à personne mais cette image me hante encore chaque nuit, même celles où je ne suis pas seul.
Conduisant toujours aussi vite, je tourne discrètement les yeux vers elle. Elle regarde par la fenêtre mais semble un peu tendue, son cou est crispé dans le mouvement.
J'arrive devant l'entrée de la forêt bordant notre petite ville et descend de la voiture. Avant que j'ai pu faire le tour, elle descend aussi et me lance un regard interrogateur.
L'air frais c'est mieux qu'une salle de cours surtout avec l'autre conne !
Hum, se contente-t-elle de me répondre.
Depuis deux mois que tu es ici, je suis sûr que tu n'as jamais mis les pieds dans notre forêt.
C'est vrai.
J'ai envie de papoter. Viens, il y a des tables de pique nique un peu plus loin.
J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi elle me suit docilement, je pourrais être en train de l'amener vers un endroit tranquille pour la violer, ou pire la tuer, mais je suis quand même ravi qu'elle le fasse. J'attrape sa petite main, qui paraît minuscule dans la mienne, et l'emporte une bonne vingtaine de mètres plus loin dans la forêt.
Tu es toujours aussi taciturne ou c'est un traitement que tu me réserves ?
Toujours, déclare-t-elle en détachant bien les deux syllabes.
J'avais l'impression que c'était pire avec moi.
Je lui fais signe de s'installer en face de moi, sur le banc, ce qu'elle fait toujours sans un mot. Cette façon de se laisser dominer a tendance à m'agacer et c'est tout naturellement que ma voix prend un ton plus rude.
Tu ne devrais pas me laisser faire tout ce que je veux, ça pourrait aller plus loin que tu ne l'imagines.
Je peux m... m... défendre, dit-elle saccadée, et pourtant je ne sens pas de peur venant d'elle.
Je me lève et vient m'installer à côté, une jambe de chaque côté pour me coller le plus possible, affrontant son regard qui me paraît brûlant quand elle le tourne vers moi. Ses pupilles se dilatent légèrement et son souffle s'accélère de manière quasiment imperceptible. Elle entre-ouvre les lèvres et je vois sa langue passer entre ses dents, effleurant doucement sa lèvre inférieure avant de disparaître derrière la barrière de cette sublime bouche pulpeuse. Ma main se pose d'instinct sur sa cuisse et je colle un peu plus la mienne contre son bassin. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres, je pourrais lui voler un baiser en un quart de seconde. En voyant la lueur de son regard s'intensifier, je comprends qu'elle pense à la même chose. Je sens mon cœur accélérer, mon sang s'affolant dans mes veines comme un torrent de feu.
Tu sais que ce serait tellement facile de te prendre de force, je suis sûr que même la, tu n'ouvrirais pas la bouche, ma voix est sèche mais beaucoup plus suave que je l'aurais voulu, pleine d'une douce menace.
Ça n... n... serait p... pas... viol, murmura t-elle le souffle rauque, osant poser sa minuscule mains sur la mienne, qui a glissé vers l'intérieur de sa hanche.
Mes yeux se posent sur sa main qui rampe toujours plus vers l'ouverture de son jean, guidé par le mouvement subtil de la sienne. En relevant les yeux, je croise les siens qui brillent d'une supplique silencieuse. Je m'arrête à quelques millimètres de ses lèvres, les effleurant tout de même avec les miennes et m'écarte brusquement, me levant du banc par la même occasion. Ayant mis un bon mètre entre elle et moi, je l'entends étouffer un gémissement plaintif lorsque je lui tourne le dos. Cette fille est une trop grosse tentation pour moi. Je sens qu'elle pourrait embraser plus, que seulement mon corps.
J'inspire profondément et expire doucement pour faire entrer le calme en moi.
Cad ... susurre-t-elle de sa voix douce.
Je ne sais pas si elle a voulu s'arrêter à la première syllabe de mon prénom ou si le mot lui a encore échappé mais le son de ce surnom me percute en plein cœur, déclenchant une pluie de sentiments controversés dans toute mon âme.
C'est quoi ton prochain cours ?
Je me retourne vivement, lui faisant comprendre que j'ai réussi à reprendre le contrôle de moi même, même si ce n'est qu'à moitié vrai. Sa bouche s'ouvre pour parler mais se referme dans l'instant, pourtant elle soupire et son visage prend une moue boudeuse et frustrée que je trouve encore plus adorable que ce que j'ai vu tout à l'heure.
Gym, dit-elle simplement en détournant le visage pour fixer la forêt qui s'étend devant nous.
Moi j'ai Histoire avec Turner, pas la joie quoi !
Pourquoi ? Veut elle savoir en reposant ses yeux sur moi, son regard bien trop tentant pour moi.
Je suis nul en Histoire, je sais que c'est dû par cœur mais j'arrive jamais à retenir et je finis par tout mélanger. Du coup mes devoirs sont mauvais... très mauvais même. Le coach a été menacé qu'on me retire de l'équipe si je n'augmente ma moyenne dans certaines matières.
Lesquelles ?
Je comprends rien en Français. Et il faudrait que je fasse mieux en maths aussi.
Elle opine mais ne dit rien, préférant retourner de nouveau son visage vers la forêt.*
Profitant de la fin de la journée, je rentre chez moi en flânant dans les rues de la ville. Halloween est dans quelques jours et la ville est pleine de décorations et chargée de cette frénésie autour de la future fête. Comme chaque année, les membres de l'équipe de la crosse doivent accompagner une meute de petit monstres chacun pour la chasse aux friandises et ce n'est qu'après le nuit tombée que la ville appartient au adolescents qui tente toutes les combines pour se faire des frayeurs, s'amuser et vandaliser gentiment les bâtiments. Bien sûr, il y en a toujours quelques-uns qui vont trop loin mais les patrouilles des adjoints du shérif ont toujours réussi à maintenir l'ordre tout en laissant les jeunes profiter de leur fête.
Personnellement, ce sera la traditionnelle soirée chez Amber, qui fête son anniversaire et Halloween en même temps, noyant toute la promo sous un torrent d'alcool et de musique, l'équipe de crosse en tête. C'est d'ailleurs lors de la première de ces fêtes que j'ai perdu ma « virginité ». Un groupe de troisième année a fait éruption, la sublime Hannah en tête qui me regardait de façon lascive depuis mon premier jour au lycée et elle m'a entraîné dans la suite parentale pour expérimenter ce qu'elle imaginait depuis toutes ces semaines.
Ce n'est qu'après cette fête que j'ai découvert à quel point le sexe pouvait être répugnant et une torture. Heureusement que j'ai encore le souvenir de la jolie Hannah pour me réconforter.
A compter de ce moment, plus aucune fille n'a trouvé grâce à mes yeux. Voilà pourquoi me sentir autant attiré par Sasha m'énerve autant.
En faisant mes premiers pas dans la maison aujourd'hui, je remarque de suite que je suis le premier arrivé. A moi donc de m'atteler à toutes les tâches ménagères en attente. Laissant mon sac en évidence sur l'escalier, je fonce à la buanderie pour démarrer une machine et sortir le linge propre de l'autre, puis je vide le lave vaisselle et ai même le temps de passer l'aspirateur dans tout le rez-de-chaussée, avant de me préparer un sandwich copieux pour le repas. En voyant que dix-neuf heures trente sont passées, je comprends que personne ne rentrera sans doute ce soir et je fonce me boucler dans ma chambre avec soulagement, emportant mon repas et mon sac, plus quelques friandises à grignoter pour éviter d'avoir à sortir avant le matin.
Ce n'est qu'à minuit passé que je sors la tête de mon jeu vidéo, lorsque mon portable bipe, me prévenant d'un message. Je m'en saisis, des chips dans l'autre main, prêtes à être dévorées et regarde qui peut bien me déranger à cette heure de la nuit.
« Ton père est encore tombé dans les vapes dans les chiottes. Tu viens le chercher ou j'appelle le shérif ? ».
Avec un soupir d'agacement, je me lève en pianotant ma réponse et enfile mes baskets abandonnées près de la porte.
« J'arrive » ... « Ok ».
Je dévale les escaliers et saute dans le vieille Chevrolet qui traîne au garage, vestige d'un temps où mon père n'était pas un alcoolique invétéré. Elle crache un peu au démarrage mais se décide à prendre la route. Direction le Sunday's, un bar de motard juste à la sortie de la ville. Mon père adore y finir ses journées car il n'y a quasiment aucun habitants de la ville, où juste des ivrognes comme lui qui n'iraient jamais raconté que le maire se bitoure plusieurs soirs par semaine.
En pénétrant dans le bar, l'odeur de fumée et de mauvais whisky me saisit comme à chaque fois. J'ai plus l'impression d'être dans un saloon que dans un bar. Je repère de suite mon correspondant qui me faut un signe de la main pour me faire venir vers lui.
On a réussi à le mettre sur le canapé derrière mais on a pu le réveiller, m'explique Key désolé.
En même temps, entre toi et ta mère, vous devez, à peine, faire le même poids que lui. T'inquiète, je l'embarque. Il a pas foutu le bordel ?
Comme d'hab mais y'a pas eu de casse, sourit le jeune garçon.
Merci Key.
Tu as besoin d'aide pour le charger ? Me demande-t-il alors que j'attrape le corps de mon père par le torse.
Je le hisse sur mon épaule sans trop de peine et lance un sourire taquin à Key.
Ça devrait aller !
Le jeune garçon part d'un grand rire franc et me tape doucement l'épaule pour m'encourager. Il me raccompagne jusqu'à ma voiture, je le remercie encore sur le parking et il me répond, comme à chaque fois, qu'il n'y a pas de problème et qu'il préfère me prévenir, moi, plutôt que le shérif. Je lui fis un signe d'au revoir en démarrant et repars, direction la maison, une prière silencieuse dans la tête.———————
Chapitre 3 prévu ce week-end 💭

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Vices & Délices
Novela JuvenilQuand les délices deviennent des vices et que les vices deviennent des délices. Caden et Sasha ont a peine dix sept ans et pourtant ils ne peuvent pas résister à l'attraction qu'ils ont l'un sur l'autre. Il est beau et populaire, inaccessible pour...