Chapitre 4

4 1 0
                                    

***





Quelques jours se sont passés depuis que j'ai joué les babysitter, et je suis déjà en train d'ignorer les appels de ma mère.

Je range rageusement mon téléphone dans ma poche, déambulant lentement parmi les rayons. Dans mes pensées, je pose les articles dans mon cadis alors que je peine à le pousser. Je ne vais pas vous mentir, je pense beaucoup à la petite Mary. Elle me manque. Et malheureusement, son papa aussi. Je souffle intérieurement. Je ne sais pas du tout dans quoi je me suis fourrée, mais il est clair que je n'ai pas la force mentale et physique d'assumer quoique ce soit. J'aimerais tellement que ce soit plus facile.

-Je vais finir par croire que tu me suis, m'interpelle une voix que je ne reconnais que trop bien derrière moi.
-Tu es derrière moi, je dirais plutôt que c'est toi qui me suis, je lui réponds tel un automate.

Arthur me fait face, mais son sourire disparaît rapidement lorsqu'il sonde mon visage, fermé et vide de toutes émotions.

-Ça va Anna ? Me demande-t-il inquiet.
-Très bien, je lui réponds sans réfléchir tout en me remettant péniblement en marche, ignorant la douleur inouïe dans ma hanche.

Je le sens me suivre mais je ne suis clairement pas d'humeur aujourd'hui à supporter sa beauté irréelle et son sex apeal qui détruit chacune de mes culottes à chaque fois que je croise sa route. Aujourd'hui, je suis complètement hermétique.

-Rosie m'a raconté l'ultimatum que ta mère t'as posé, m'interpelle Arthur une nouvelle fois.

Choquée, je m'arrête et me tourne pour lui faire face. Mes yeux lancent clairement des éclairs, il vient de toucher une corde sensible et je n'ai qu'une envie, étrangler Rosie.

-Tu sais Arthur, je lui réponds haineuse. Se serai pas mal que tu te mêles de ton cul. Laisse ma mère là où elle est.
-Tu as du talent et si tu me laisses t'aider, je pourrais te faire percer dans le milieu de l'illustration, insiste Arthur sûr de lui.

Je soupire et le regarde sans comprendre. Pourquoi voudrait-il m'aider ? Jusqu'à maintenant, je me suis toujours débrouillée toute seule.

-Pourquoi tu voudrais m'aider, et en quoi tu pourrais m'aider ? Je lui demande incrédule. Je ne suis rien pour toi, on se connait à peine.
-Anna, je suis éditeur. Tes illustrations et le message que tu fais passer dedans m'intéressent. Cela pourrait avoir un énorme impact de sensibilisation auprès du public.

Je lève les yeux au ciel, peu convaincue par son désir de me voir grandir dans le monde de l'art et du graphisme.

-Et qu'est-ce que tu y gagnerais ?
-Mary, annonce très sérieusement Arthur.
-Mary ? Je répète bêtement. Pourquoi ?
-Elle t'adore Anna et j'ai rarement vu ma fille aussi bien dans sa peau depuis qu'elle te connais.

Je commence à ricaner nerveusement en comprenant où il veut en venir. Il faut dire que c'est plutôt malin de sa part, mais je ne marche pas.

-Ben voyons. Donc quoi ? Je deviens la nourrice de Mary pendant que tu me fais devenir célèbre ?
-Pas exactement mais c'est l'idée.
-Vas te faire foutre Arthur, je lui réponds dans un murmure, fatiguée, les larmes aux yeux.

Mon cœur bat à tout rompre. Je pars directement à la caisse du magasin, paie mes courses et me casse de là le plus vite possible et me rend immédiatement chez Rosie. Elle m'ouvre à peine que je suis déjà à l'intérieur de sa maison, prête à exploser.

Just breathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant