chapitre 9

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Une fois au marché, on achetait du tout et du n'importe quoi et plus précisément des sucreries, mais on s'amusait et c'était ça le plus important. Le marché était rempli de brouhaha entre les marchands qui appelaient à venir acheter leurs produits, la musique qui venait des Peuls qui circulaient avec leurs radios sur l'épaule. Des villageois qui venaient de tous les coins des petits villages avec leurs animaux : chèvres, lwmoutons, chiens, des vaches qui transportaient les marchandises et une longue charrette où s'asseyaient les gens. La mauvaise odeur qui provenait des excréments des animaux, l'odeur du lait que transportaient les marchandes, tout droit il y avait des habits multicolores qui me faisaient rêver que j'aimerais un jour en porter et de loin on apercevait la femme qu'on cherchait depuis des heures maintenant. Elle portait un pagne coloré et son maquillage était très voyant avec des couleurs vives. Quand elle marchait, c'était avec élégance et assurance. Elle balançait une grande tasse sur sa tête avec facilité, montrant qu'elle était experte dans son travail, la vendeuse des galettes.

Moi: les filles, la voilà, elle est là-bas.
Nous nous sommes mises à crier toutes ensemble "Maï waïna, Maï waïna" (vendeuse de galettes) jusqu'à ce qu'elle se retourne enfin. Elle s'arrête et on court vite pour la rejoindre.

La vendeuse : vous voulez quoi? Nous demanda-t-elle en nous regardant de haut en bas.

les villageoises pauvres, mal habillées que nous sommes mais nous on s'en foutait car tout ce qu'on voulait c'était "Waïna".
Avec ses regards qu'elle nous lançait, on avait toutes peur et aucune ne voulait répondre jusqu'à ce que Djamila lui réponde "on veut waïna". Sûrement la plus audacieuse je pensais.

Vendeuse : est-ce que vous avez de l'argent ? Vous savez qu'une galette coûte 50 francs ?

Ahh ça on ne savait pas dehh car en rassemblant tout notre argent cela ne dépassait guère 25 francs.

Moi: on a 25 francs, est-ce qu'il y a pour notre argent ?
Vendeuse : tchussss, vous m'avez fait perdre mon temps pour rien, il n'y a pas de galettes à 25 francs, Allez ouste!!!

Toutes déçues, nous quittâmes la place et avec le peu d'argent qu'on avait, on s'acheta des bonbons à 5 francs, puis on se retrouva un coin dans le marché loin des regards pour jouer à nos petits jeux qui durèrent, on n'a pas vu le temps passer.

Zahra : les filles, il fait tard, on doit retourner à la maison, le soleil commence à se coucher.
Djamila : non, on reste un peu jouer, après on retourne.
Souwaiba : ça sera sans moi sinon si je pars en retard, Inna (maman) va me taper.
Moi: moi aussi.

Sous ces paroles, on se quitta, chacune prit le chemin de chez elle et une fois à la maison,

LES VOIX ÉCLAIRÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant