chap11 bienvenue , la plume change , âmes sensibles faut quitter

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Les jours passaient et mon examen approchait à vive allure. C'était très important pour moi car les résultats décideraient si j'irai au collège ou non, et j'ai peur d'échouer. Déjà, les tâches ménagères ne font que s'accumuler à la maison, et presque toutes mes grandes sœurs sont mariées ; je me retrouve donc à jouer le rôle de l'aînée à la maison. Je vous assure, ce n'est pas du tout facile. Entre se réveiller tôt, faire les corvées, préparer la nourriture, m'occuper de ma petite sœur (une vraie peste) et étudier, c'est un peu difficile à gérer. Je me retrouve souvent à veiller tard la nuit. La dernière fois, maman m'a surprise, et ça ne lui a pas plu du tout. Le lendemain matin, elle m'a passé un savon, me disant que ce n'était que l'école, et que je me compliquais la vie. Elle m'a dit que si c'était comme ça, il valait mieux arrêter, car rester éveillée si tard la nuit était une très mauvaise habitude pour une fille. Depuis, les choses sont devenues un peu compliquées, et je suis fatiguée toute la journée.

Nos examens sont dans un mois, précisément le 23 juin, et je suis de plus en plus stressée sans aucun soutien. Mais j'ai confiance, je travaillerai beaucoup plus dur, j'irai au collège, je ferai une formation et je trouverai un travail pour aider mes parents financièrement et les sortir de la pauvreté. Ensuite, je me marierai avec un bel intellectuel. Mais pour cela, il faut d'abord que j'arrête de rêvasser et que je me mette au travail.

Sous ces pensées, j'étais en train de préparer le repas du soir, car aujourd'hui, c'est le tour de maman. Mais je suis toujours fatiguée, car j'ai enchaîné cette tâche tout juste après les cours.

Je prépare de la pâte avec une sauce gombo. Et là, voilà ma tante Halima (une des coépouses de ma mère) qui s'approche. Elle est gentille, je la respecte, mais elle a un sacré caractère.

Tante Halima : « Tu nous prépares quoi, Awa ? »

Moi : « De la pâte et du gombo. »

Tante Halima : « C'est bien, mais surtout, ne rate pas ça comme la dernière fois, à penser à vos histoires d'écoles de Blancs. »

Moi : « Mais... »

Tante Halima : « Pardon, épargne-moi tes bavardages et surveille ta marmite ! Mes filles, elles, savent très bien cuisiner et elles ont épousé de très bons maris, contrairement à certaines, dont les mères encouragent le manque de respect au lieu de les marier. Non, mais à ton âge, tu devrais être mariée, avec au moins un enfant. Mais bon... »

Elle reprend son chemin.

Self-control, Awa, calme-toi... mais j'ai fini par craquer. Je suis très sensible et il est facile de m'atteindre, mais patience... Belle patience.

Trois semaines et quelques jours passèrent, nous sommes maintenant à trois jours de l'examen. Mes journées ressemblaient à une boucle, rien ne changeait entre l'école et les tâches ménagères. C'était un weekend, et j'étais assise sur la natte comme d'habitude avec ma petite sœur, le temps que maman se prépare, car aujourd'hui est une grande journée de récolte. Nous nous préparions à aller aux champs pour travailler, examen ou pas, je n'avais pas trop le choix. Et, par malchance, il faisait très chaud ce jour-là. Notre père nous attendait dans la cour pour répartir les tâches. C'était un homme autoritaire, respecté et très colérique. Quand il donnait un ordre, personne ne s'y opposait, sauf parfois mon frère, le têtu. Il était le seul à lui tenir tête. Notre père avait beaucoup de champs, ce qui est normal quand on a une grande famille et beaucoup de bouches à nourrir. Mais les rendements étaient toujours faibles chaque année, et cela ne permettait à peine de subvenir aux besoins alimentaires pour les six mois à venir. Mais nous faisions avec. Cependant, les femmes de mon père avaient leurs propres champs et nous aidaient souvent lorsqu'il n'y avait plus à manger. Parfois, elles vendaient leurs récoltes aux marchands du village en échange de quelques grains de mil.

LES VOIX ÉCLAIRÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant