Chapitre 4 : Des armes, des armes, et... Des armes !

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Au début, il ne se passa rien. Enfin, c'est ce que je croyais.

Les garçons regardaient derrière moi, bouche bée. Je me tournai alors, et compris leur air ébahi. Un pan entier de mur était en train de coulisser, dévoilant une centaine d'armes, toute plus belles les unes que les autres. Allant de la simple dague au très sophistiqué Alias - une arme enduite d'un puissant poison mortel, mais qui, en contrepartie pèse 3 fois plus lourd qu'une arme normale. Effectivement, le Venenum, le poison dont est enduit la lame, a l'étonnante particularité de peser très lourd -, en passant par un simple katana. Il y a aussi des Etrangleurs, et, comme son nom l'indique, une fois sur le cou de sa victime, il l'étrangle, mais la personne en possession de cette arme est par contre ralentie, et voit ses capacités sportives diminuées de 50%.

Ils avaient toutes la collection chez eux, ou quoi ? Je suis jalouse... Enfin bon... Quelques armes ne font pas rêver... Il y a vraiment des personnes pour inventer des armes aussi sadiques ? En même temps, si tout le monde est comme The Boss, ça ne m'étonne pas qu'elles existent.

— Tu as réussi ! me disent en chœur Ahyn, Zachary et Ethan ! Comment est-ce que tu as fait ?

— L'écriteau disait simplement d'appuyer sur un bouton.

— Oui, mais pas lequel !

— Vous avez vu une énigme là où il n'y en avait pas, c'est tout. Pas la peine d'en faire des tonnes.

— Tu ne vas pas me faire croire que tu mettais ta vie en jeu en te basant sur une simple supposition, quand même ? me demande Ethan. Tu essaie de nous cacher quelque chose ?

Effectivement. Je vous cache bien quelque chose, les garçons. Mais ce n'est pas ce que vous croyez...

— Tout n'est que supposition. Étions nous sûrs que les réponses des devinettes étaient bonnes ? Non. Et nous avons quand même essayé. Et puis, sinon, nous mourrions tous.

— ...

— Sur ces belles paroles, choisissez une arme, mademoiselle, et préparez vous à combattre. Pour le meilleur et pour le pire, me dit une voix que je ne connaissais que trop bien...

Je choisis une longue lame aux bords tranchants. Elle ressemble à celle que j'avais sur Terre, mais en moins usée. The Boss me donne aussi le droit de choisir une dague parmi celles disponibles : je choisis la plus simple. Elle est finement décorée avec quelques fleurs rouges en relief. Mais je remarqua que c'est grâce à du sang, pas de la peinture. Et qu'il m'a fait choisir une dague parce qu'il savait que prendrais celle-ci.

Il croit me faire peur ? Il se trompe. Je suis encore plus motivée que jamais.

J'entre dans une vaste arène. Le sol est recouvert de sable. Le ciel est bleu. Il y a du monde dans les gradins : tous les prisonniers sont là, encadrés chacun par deux gardes lourdement armés.

J'entends The Boss me demander si je suis prête. Je m'entends répondre que oui, c'est bon.

On commence par s'échanger des coups. Rien de bien méchant. On ne fait que se tester. Puis The Boss en a marre. Il décide que c'est fini, ce petit jeu. Il se rapproche. Me lance un uppercut que j'esquive. Mais pas le deuxième, malheureusement. Le coup est puissant. Très puissant. Trop. Je m'effondre sur le sol. J'aperçois mon arme un petit peu plus loin. Je vais me lever pour aller la chercher, quand quelqu'un pose son pied sur mon dos. The Boss. Il appuie, exerçant une pression insoutenable sur ma cage thoracique. Je sens une lame se poser doucement, lentement, sur ma gorge. Je n'entends plus rien. Je n'arrive plus à respirer.

Soudain, de la fumée envahit l'air. La pression sur ma cage thoracique s'évanouit, et je respire une grande bouffée d'air frais. Mauvaise idée. L'air est âcre. La fumée m'oblige à fermer les yeux. J'ai mal. Mes yeux me piquent, me brûlent. Je ne sais pas si c'est fait exprès ou non. Et puis une main me saisit le bras. Ce sont les garçons, qui ont visiblement réussis à fausser compagnie à leur gardes du corps. Ils m'emmènent vers la sortie. Puis d'autres gardes se lancent à notre poursuite. C'est une course. Contre ceux qui nous poursuivent, et contre le temps ; si on met plus de sept minutes à atteindre la sortie, nous sommes morts, d'après ce que m'ont dit les garçons.

Ca fait déjà deux minutes que nous courrons, hors d'haleine. Nous poussons un soupir de soulagement ; on a semé les gardes qui nous poursuivaient. On s'accorde une pause de quelques secondes, quand des bruits de pas retentissent. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes debout, en train de courir. Au fur et à mesure que les grains de sable du Sablier du Temps* s'écoulent, ils se rapprochent. Quand on voit enfin la porte de sortie, il est trop tard.

Ils sont sur nous.

Ethan, Zachary et Ahyn étaient très doués, mais je n'étais pas en reste non plus. Les coups, comme les sorts, pleuvaient. J'appris qu'ils avaient un aussi bon niveau en Pouvoirs Magiques qu'en arts martiaux. Ils se battaient avec d'autres techniques que moi, sans aucun doute propre au royaume. Mais j'avais quand même un avantage : personne ne connaissait mes techniques, alors ce fut plus facile. Je donnais des coups, j'en évitais. Comme une danse, mais mortelle. Puis, lorsqu'il ne restait plus que quelques guerriers – les plus forts, de ce que je voyais – Ethan fut touché. Il recula pour ne pas nous gêner. Ses frères furent un petit peu inquiets, mais ils ne pouvaient pas partir. Ils devaient m'aider, parce que d'après ce qu'ils m'avaient dit, échapper à des Mercenaires de l'Ombre pouvait couter très cher. Souvent au prix de sa vie. Le record était d'avoir réussi tout seul à en battre un. Alors 10...On était 3, ça allait être difficile. J'avais une très bonne endurance. Ils ne pouvaient pas calculer mes coups. Mais je vis tout de suite que Zachary et Ahyn ne ferais pas le poids longtemps face à ces experts de la Lame – les garçons m'ont dit que c'était leur surnom.

Au bout d'une dizaine de minutes, un seul Mercenaire était mort, et Ethan était déjà hors combat. Un coup à gauche, une esquive, un coup à droite. Ils étaient forts. Mais je n'allais pas me faire avoir comme ça. Je ne resterai pas les bras croisés, si je puis dire. Zachary et Ahyn se debrouillaient plutôt bien, beaucoup mieux que ce que je ne le pensais. Il en tuèrent 3 à eux deux, tandis que moi j'en avais touché 2, toute seule, mais Zachary fut touché. Et tout s'enchaîna alors très vite. C'était lui qui bloquait les attaques des Mercenaires. Je n'avais pas compris au début, mais maintenant, si. Ahyn était nul en défense, comparé à ses frères. Et encore, je suis gentille. Il se fit toucher juste après, par une attaque Magique de bas niveau. Il rassembla ses dernières forces pour bouger son frère et lui Magiquement. Il ne restait donc plus que moi. Pour nous sauver tous les 4. Je réussis à toucher deux mercenaires, qui moururent sur le coup. Mais il m'en restait quand même trois autres. Ça s'annonçait difficile. Très difficile. Si toutefois j'arrivais à les battre, je ne m'en sortirais pas indemne. Je mis toute mon énergie, puisant dans mes dernières forces, pour les combattre. Ils me défièrent du regard, me lançaient des petits sorts. Je ne répondais pas à ces enfantillages, et soudain, j'aperçus une faille dans la garde d'un des combattants. Ils n'eurent même pas le temps de voir mon coup arriver qu'un des leurs étais mort. Ils comprirent seulement à ce moment-là que je ne me laisserai pas faire. J'esquivais tous les coups, mais je n'avais pas le temps d'en donner. Je me rendis vite compte qu'ils faisaient ça pour m'essouffler, et ça marchait. Je me décidai donc à utiliser cette stratégie contre eux. Et cela marcha. J'envoyai des coups, et ils paraient de moins en moins bien. Je réussis à en toucher un autre, le mettant hors d'état de nuire. Le seul assaillant qui me restait était touché à l'épaule, et, quand je le touchai à l'abdomen, il ne bougea plus, mort. Je concentrai alors mon attention sur les garçons.

Ethan souffrait. Zachary et Ahyn aussi.

Une fois que j'eus vérifié que tous étaient morts, je demandai à Ethan, le seul qui arrivait encore à parler, comment faire le Transport Magique, sort dont ils m'avaient déjà parlé, mais jamais appris. Il savait que c'était leur seule chance de ne pas mourir, alors il m'expliqua. Il n'était pas très confiant, parce que même eux, et pourtant les plus doués de leur école, avaient mis un mois à réussir ce sort. C'était un sort très difficile, qui demandait un grand Pouvoir, et que même des grands sorciers, avec plusieurs années d'entraînement, ne maîtrisait toujours pas. Il m'envoya la photo de l'endroit où il voulait aller par la pensée, et me dit :

"Kate, je ne te mets pas la pression. C'est presque impossible de réussir du 1ᵉʳ coup. En fait, jusqu'à ce jour, personne n'a réussi."

Je pensai : merci Ethan. Tu me rassures beaucoup. Et j'essayai.




*Sablier du Temps : le Sablier du Temps est une image pour que vous puissiez mieux vous représenter la scène, elle n'est pas réelle.

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La jeune prodigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant