Un conseil...particulier

14 0 0
                                    

*pov Emma*
Sans rien nous expliquer, on nous avait enchaînées l'une à l'autre, empêchant néanmoins tout contact physique entre nous. Gojo était resté silencieux ce qui était inhabituel, lui qui d'ordinaire faisait toujours un commentaire pour détendre l'atmosphère... J'étais déboussolée et assez fatiguée de notre combat contre Yumi. Je ne comprenais rien à rien, et j'espérai vraiment que quelqu'un nous expliquerait. Le frère de Kira était réapparu, tout du moins, son âme, qui avait été incorporée dans une poupée de bois. Puis tous ses frères et sœurs avaient eux aussi été ramenés à la vie, et enfin tout avait explosé. La seule chose que je pouvais à peu près comprendre c'était pourquoi on nous avait emmenées. Nos camarades autour de nous étaient évanouis, et la seule chose restante était nous au milieu des dégâts, c'est vrai qu'en un seul coup d'œil tout le monde arriverait à la même conclusion. Les éminents exorcistes avaient l'air grave et inquisiteur, aussi je me tint extrêmement droite, de peur de me prendre une remarque. Je pensais qu'on allait être jugées, et que c'était pour cette raison que Gojo gardait le silence. Cependant, on nous fit bander les yeux, et lorsqu'on nous enleva le linge noir nous obstruant la vue, je me figeai.
Dos à dos ligotées sur une chaise, nous étions dans une salle très sombre simplement éclairée à la bougie. Nos ombres dansaient sur les murs, telles des monstres prêts à nous étrangler de leurs longs doigts de noir étirés. Les paravents disposés tout autour de nous rendaient le lieu étouffant, et comme je connaissais la signification de ce lieu, un frisson me parcourut l'échine. Un à un, ils s'allumèrent. Je sentis Alizée agiter sa jambe, et tenter de m'attraper la main pour se rassurer. Une voix s'éleva dans le silence de mort, rauque et caverneuse, ce qui me fit sursauter. Les paravents s'éteignirent, seul celui de la personne qui parlait resta allumé.
Des torches avaient pris le relai de l'éclairage, bien que nous soyons toujours dans un clair-obscur oppressant.
- Commençons. Messieurs, vous étiez tous présents sur les lieux du drame pour en constater les dégâts, ce qui va faciliter votre verdict.
- Et moi, je tiens à rappeler qu'elles sont encore mineures, qu'elles sont parfaitement en contrôle de ce fléau, et que les dégâts causés n'étaient pas de leur fait. Déclara Gojo, d'un calme olympien.
- Satoru. Tais-toi. Nous avons déjà accepté d'accorder du temps supplémentaire avant de tuer ton petit protégé, le réceptacle de Sukuna. Ne va pas croire que tout te réussira en usant de la force. Bien. Maintenant procédons au vote. Ceux qui sont pour la peine capitale.
Sur ces paroles, je levai les yeux, et vis les paravents s'illuminer de nouveau un à un. Je vis les ombres des hommes se tourner a l'unisson vers le dernier qui était encore éteint.
- Oh, mes excuses, je m'étais assoupi ! S'exclama l'un des juges de notre sentence.
- Par ailleurs, si vous me le permettez, reprit-il, j'aimerais ajouter quelque chose ! Celui là a détruit une place qui fut autrefois décisive dans une bataille entre deux clans, dont l'un était le mien. C'est pourquoi quelque soit la sentence qui l'attend, j'aimerais tout d'abord le déclarer ennemi du gouvernement !
Les hommes murmurèrent un moment, les hochements de tête se multiplièrent.
- Eh bien, mon cher, qu'attendez-vous, allumez donc votre paravent pour sceller l'accord ! A moins que vous ne refusiez...
- Oh, oui !
Je le vis agiter ses bras frénétiquement pour allumer sans doute sa bougie, mais par maladresse, il fit tomber le paravent qui nous cachait à sa vue.
Je crus l'entendre murmurer :
- Ah.. je me suis trompé... C'est pas lui.
Il se racla la gorge, et annonça d'un air solennel.
- Messieurs, avant toute chose, je vous prierai de bien vouloir fermer les yeux. J'aimerais dire quelques mots en hommage aux victimes...
Les hommes joignirent leurs mains, et le mystérieux maladroit se leva précipitamment.
- Nous sommes réunis en ce jour funeste...
Il nous fit des signes incompréhensibles avant de se rendre compte que nos mains étaient liées. Il commença par nous détacher, et tout en continuant de baragouiner des paroles de recueillement, nous entraîna vers la sortie. Il semblerait qu'il ait placé un enregistrement de sa voix qui récitait le discours, afin que les autres ne se rendent pas compte de sa disparition. Gojo avait lui aussi joint les mains. Le vieillard nous enjoignit à le suivre, ce que nous fîmes, un peu déboussolées, et nous jetant des regards interloqués. Au moment de dépasser Gojo, celui-ci arrêta le geste de l'inconnu.
*Pov Alizée*
- Pas si vite. Tu vas où avec mes élèves ?
Sans crier gare, ce dernier leva la canne sur laquelle il prenait appui et voulut la fracasser sur le crâne de Gojo. Le professeur ne bougea pas d'un poil, protégé comme à son habitude par l'infini. Cependant, il resta estomaqué quand la canne s'abattit bel et bien sur le haut de sa tête.
- Roh ces jeunes de nos jours, je vous jure, aucun respect pour les anciens...
- Comment- Mais-
Ah. Erreur 404, Satoru.exe a cessé de fonctionner.
Sans rien nous dire, il nous entraîna tous les trois hors de la salle qui se trouvait en réalité être la cave du clan Gojo. On remonta les nombreuses marches  dans un silence de mort. Gojo toujours hébété, était resté dans l'encadrement de la porte d'entrée, appuyé contre celle-ci.
Nous lui avions faussé compagnie afin de rejoindre la demeure du mystérieux kidnappeur. On le suivit machinalement, et sans pouvoir expliquer pourquoi, je savais qu'on pouvait lui faire confiance. Sur les talons du vieillard, nous cheminâmes un long moment sur les sentiers serpentants entre de grands arbres. Arrivés dans une clairière éclairée par la lueur du soleil couchant, on s'arrêta enfin. Il nous fit nous placer dans un cercle de téléportation.
- Vous auriez pu nous téléporter depuis le début vous savez...
- ON A MARCHÉ 5 HEURES POUR RIEN !
- Ah eh bien à vrai dire... j'avais oublié ! Fit-il en grattant son crâne dégarni.
Nous arrivâmes dans une pièce traditionnelle japonaise. Au centre de celle-ci se trouvait une table chauffante et trois tasses de thé matcha.
- Asseyez-vous. Je sais que vous avez beaucoup de questions à me poser mais nous n'avons pas le temps. Allez-y, buvez votre thé, je vous en prie.
- Merci pour le thé ! On s'empressât de l'avaler, bien qu'il soit encore chaud, car après des heures et des heures de marche, un breuvage n'était pas de refus.
J'eus à peine le temps de dire :
- Euh, j'ai la tête qui tourne...
Je m'évanouis. Lorsque j'ouvris les yeux, je flottais au dessus du sol. Emma participait aussi à cette remémoration. Nous étions dans un souvenir. L'image d'une immense porte de bois se dressa devant nos yeux. Celle-ci était ornementée d'un symbole noir en son centre, s'ouvrît pour nous laisser entrer. A l'intérieur, assis autour d'une longue table basse, des enfants, des adolescents et des adultes discutaient joyeusement. Ils levèrent leurs verres à l'unisson en direction d'un jeune garçon. Kira se trouvait derrière lui, un bras autour de ses épaules, et lui souriait tendrement. Le petit gratifia l'assemblée d'un sourire et d'une courbette, avant d'aller s'installer au bout de la tablée.
Je tournai la tête, et le paysage avait changé. Des volutes de fumée tourbillonnaient au fur et mesure que le souvenir se précisait. On commençait à distinguer des silhouettes, quand les volutes gagnèrent en intensité, de sorte qu'on ne puisse plus rien voir du tout. Le décor était cette fois-ci un bureau. Un vieil homme dont le visage était resté flou remettait une broche avec le même symbole que sur la porte à son fils. Puis ce fut à son tour de la passer au sien et ainsi de suite. J'ouvris les yeux. Avant qu'on ait eu le temps de dire quoi que ce soit, le vieillard reprit la parole.
- Bon. Préparez-vous, ils ne vont pas tarder à arriver. Ah, ils semblerait même qu'ils soient déjà là.
Emma avait la même expression du visage que la mienne. On tourna la tête vers la porte, quand le panneau qui la fermait coulissa violemment avant de s'écraser contre le mur d'en face.
- Tu ne viens même plus accueillir ton vieil ami ? Ah.. J'ai attendu ton message pendant des mois ! T'aurais pu répondre quand même !
- Oh, salut vous deux ! Je savais pas que vous seriez là !
- Monsieur Moulin ??? Anthony ??
Alors là j'y comprends vraiment plus rien...
- Je vous avait dit que ce malotru n'était jamais là quand il fallait !
Je compris alors le sens des mots qu'il nous avait dit quand nous étions en France. Il semblait que les français n'étaient pas venus seuls puisque plusieurs personnes franchirent la porte à leur tour. Avant même de les détailler, j'avais remarqué une chose : elles avaient trop la classe.
- Si j'étais vous, je me méfierais... nous glissa discrètement le vieillard Japonais.
- Le clan Kurayami retrouvera sa grandeur, et ce quoi qu'il en coûte...

||Jujutsu Kaisen|| La Reine des fléaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant