Funérailles et retour du passé

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*pov Emma*
Nous étions retournées au Japon. L'invasion de fléaux avait été contrôlée. Alizée m'interpella :
- Tu as fini de te préparer ? On part dans quelques minutes.
Nous avions revêtu nos affaires noires pour partir assister aux funérailles de Monsieur Renga.
Le van nous attendait dehors, nos camarades étaient déjà assis à l'intérieur, affichant leurs mines les plus déprimées. Une fois arrivés, nous avançâmes dans la pièce traditionnelle, et prirent place devant la table sur laquelle se tenait le portrait décoré de Monsieur Renga. Il affichait un air souriant, strict mais sympathique, et on ne put s'empêcher de retenir un sanglot. La famille du défunt pleurait à chaudes larmes alors que le prêtre shintô disait les prières. Nous joignîmes tous nos mains, pour prier que l'âme de Monsieur Renga rejoignent le paradis sans encombres. Nous n'étions pas croyantes, mais nous avions l'impression que prier allait nous aider pour faire notre deuil. A la suite de tous les discours, nous prîmes place dans la file pour allumer l'encens rituel, déposer une offrande, et prier le défunt une dernière fois. Lorsque ce fût notre tour, Alizée alluma l'encens, et je plaçai les offrandes, qui étaient les fruits préférés de Monsieur Renga. Je remarquai du coin de l'œil une lettre noire. Sur le dos de l'enveloppe, à l'encre blanche, était inscrit dans une graphie magnifique : « À destination des réceptacles de Kira »
Je la saisis d'une main tremblotante.
- Regarde, il... il nous a laissé une lettre... dis-je dans un soupir à Alizée. Elle prit la lettre et l'inspecta sous toutes ses coutures, croyant à une erreur, et éclata en sanglots.
- Il...
Elle ne put finir sa phrase et enfouit sa tête dans mes bras.
- Tu... tu veux qu'on l'ouvre ? lui demandai-je, mon bras autour de ses épaules.
- Rentrons d'abord. J'ai besoin de me poser, répondit-elle, se dirigeant vers la sortie.
*Pov Alizée*
Je décachetai l'enveloppe, en sortit la lettre, ainsi qu'un petit pendentif en cristal magnifique, que je passai autour du cou d'Emma et jetai le contenant sur le lit. Je pris place sur l'extrémité, tandis qu'Emma se plaçai à ma droite. Je me raclai la gorge, dépliai la lettre et commençai a en lire le contenu :
- Chère Kira,
Toi, qui lis ceci par les yeux de tes réceptacles, j'espère que je t'ai manqué. Parce que si tel est le cas, sache que ce n'est évidemment pas réciproque. A l'intérieur de l'enveloppe, tu trouveras un pendentif, c'est un cristal aux pouvoirs particuliers. Tes réceptacles s'en sont sûrement déjà saisi, et cela va causer leur perte. En effet, ce cristal (qui est l'une de mes merveilleuses inventions) possède la faculté d'inhiber toute barrière occulte. Aussi bien les Rideaux, que les barrières internes. Tu l'as sûrement compris maintenant, je ne doute pas de ta perspicacité, toute l'énergie occulte que tu as accumulé au cours des derniers siècles va être inexorablement relâchée. Bien sûr, cela forcera ton excorporation et mettra le corps de tes réceptacles à rude épreuve.
Si tu désires les sauver, telle l'héroïne pitoyable que tu es, je t'invite à me rejoindre demain, au lieu indiqué sur le cristal. Si tu acceptes mon marché, prend bien soin de brûler cette missive avec de l'énergie occulte, quoique je le saurais si tu ne le fais pas. Assure-toi d'amener tous tes petits amis, ils pourront assister au spectacle. Mon marché est le suivant : tu me révèles comment diable tu es devenue aussi puissante, et en échange, je te rends tes réceptacles en vie (enfin, ceci dépendra d'elles bien entendu)
Amitiés,
Y. B.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? demanda Emma, levant un sourcil, perplexe.
Je retournai la lettre dans tous les sens, mais n'y découvrit rien d'intéressant.
- C'est quoi cette histoire de pendentif ? En tout cas il est magnifique.
- tu devrais l'enlever juste au cas où...
- Mais je l'aime bien moi !
- Tu crois que si on le jette ça nous fera rien ? demandai-je, me mordant les ongles, inquiète.
- J'en sais rien, mais c'est dit qu'il faut brûler la lettre. J'ai peur de ce qui pourrait nous arriver sinon, parce que la personne qui a écrit cette lettre n'est clairement pas bien intentionnée !
- Ouais t'as raison. Mais je soutiens qu'il faudrait quand même jeter le cristal d'abo-
EMMA NON !
C'était trop tard. Elle avait voulu attraper la lettre et avait de fait, effleuré ma main. Yūji nous ayant raconté nos exploits de la dernière fois, on avait compris qu'il fallait éviter les contacts physiques entre nous si on ne voulait pas déclencher une excorporation forcée. On allait devoir apprendre à maîtriser ce pouvoir, bien trop grand pour nos corps, même partagé en deux.
Le cristal scintilla d'une lumière rouge écarlate. En tournant la tête, j'aperçus la fenêtre ouverte.
Je m'y précipitai dans l'espoir de nous échapper, et avait arraché le cristal des mains d'Emma.
Malheureusement ce dernier brilla d'une lueur si forte que je dus le lâcher pour protéger mes yeux. Une chaleur intense avait brûlé l'intérieur de ma main. Le pendentif tel un fragment de météorite en fusion irradiait la pièce de rouge, tout du sol au plafond était maintenant teinté de cette couleur. Il se mit à léviter, et s'accrocha à mon cou, alors qu'Emma brûlait la lettre, pensant que tout s'arrêterait ainsi.
Soudain, toute la lueur et la chaleur se compressèrent. Une boule d'énergie aux couleurs chatoyantes de celle d'une bougie se forma et se mit à rétrécir et converger vers le centre de la pièce. Nous nous regardâmes, et nous jetâmes à terre. Comme prévu, la boule d'énergie explosa, et certains fragments nous touchèrent de plein fouet, malgré nos maigres protections sous les tables de la chambre. Nous ne perdîmes pas connaissance, à notre grande surprise, mais comme indiqué sur la lettre, Kira commença à se matérialiser devant nous. Une douleur immense nous foudroya, m'empêchant de respirer correctement, et Emma porta la main à son front. La pauvre Kira ne pouvait pas stopper ce flux d'énergie et arrêter la matérialisation, car toute barrière avait cédé.
* Pov Emma*
Je tentai avec peine de me relever, mais la douleur était trop intense, si bien que je réussis simplement à me redresser en tailleur. Alizée fit de même, et nous eûmes la même idée. On essaya de faire le vide en nous, et de canaliser cette énergie en un seul point de notre corps : le ventre. En effet, c'était d'ici que partait toute l'énergie, de même que les chakras et autres forces.
Nous restâmes ainsi à méditer durant plusieurs minutes mais rien n'y fit. Une pensée me traversa l'esprit : nous n'étions pas sous la protection d'un Rideau. Cela voulait dire que n'importe quel civil passant à proximité de cet hôtel aurait pu apercevoir la lumière rouge. Dans tous les cas, le Rideau présent aurait été inutile, d'après ce que j'avais compris de la lettre. Les initiales au bas de la page ne me disait rien du tout. Nous n'avions aucune idée de l'identité de la personne nous faisant chanter. La lettre étant adressée à Kira, une discussion s'imposait.

||Jujutsu Kaisen|| La Reine des fléaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant