Jusqu'au bout

6. Dispute

Je me figeais, le cœur battant la chamade, alors que je réalisais lentement l'ampleur de la catastrophe qui se déroulait sous mes yeux. Les ricanements moqueurs qui résonnaient dans la classe s'infiltraient dans mes oreilles, me hantant jusqu'à m'en donner le tournis. Je sentis mon visage s'empourprer de honte et de colère.

Mes mains tremblèrent légèrement alors que je fixais le diaporama grotesque. Il s'agissait d'une photo de la prof avec une moustache et des pustules dessinées sur son visage. Il y avait des bulles de bande dessinée où il était écrit : " Bonjour, moi je suis la prof casse couilles" ou encore "De toute façon je n'ai pas besoin de maquillage, ma mauvaise humeur me donne déjà un charme fou".

Je vais me réveiller. Ça doit être un cauchemar. Tout ça n'est pas réel. Dites moi que ce n'est pas réel.

Mes yeux se posèrent Alexandre, ce sourire narquois étirant ses lèvres alors qu'il observait la scène avec un détachement calculé. Il avait trafiqué la clé USB. C'était lui qui était à l'origine de ce désastre.

Ma gorge se serrait alors que la colère bouillonnait en moi, mais je me forçais à garder mon calme. Je savais que je ne pouvais pas laisser cette situation dégénérer davantage.

La professeur, le visage rougit par l'indignation, s'approcha de moi d'un pas déterminé.

- Mademoiselle Aurore, pouvez-vous m'expliquer ce que signifie ceci ?! demanda-t-elle d'une voix glaciale, pointant du doigt l'écran où trônait son visage déformé.

Je me sentis pâlir. Comment allai-je trouver une solution ? Comment expliquer un tel acte ?

- Je... Je suis désolée, Madame, bafouillai-je, les mots peinant à sortir de ma bouche. Ce n'est pas ce que nous avions préparé. Quelqu'un a trafiqué la clé USB...

Je jettais un regard furtif en direction d'Alexandre, qui me fixait sans retenue. Il savait qu'il avait réussi à semer le chaos et à me mettre dans une position délicate.

Mes amies me regardairent, perplexes et inquiètes, cherchant des réponses dans mes yeux embués de larmes de frustration et de confusion. Elles ne comprenaient pas ce qui avait bien pu se passer, et je me sentis coupable de les avoir entraînées contre mon plein gré dans cette situation humiliante.

La professeure soupira profondément, son regard dur s'attardant sur moi avant de se tourner vers Alexandre, dont l'expression arrogante ne fléchit pas.

- Alexandre, auriez-vous quelque chose à ajouter à cette affaire ?! demanda-t-elle d'une voix cinglante.

Il haussa les épaules avec nonchalence, ne montrant aucun signe de culpabilité.

- Désolé, Madame, je n'ai aucune idée de ce dont vous parlez, répondit-il avec un sourire moqueur.

Je sentis la colère monter en moi, mêlée à une frustration impuissante. Alexandre continuait de me défier du regard, savourant sa petite victoire tandis que je me retrouvais seule à affronter les conséquences de ses actes.

******

Moi et mes amies sortîmes de la salle de classe. Trois heures de colle, en plus de l'humiliation de nous êtres faites virées de cours. Si elle en parlait à la proviseure, nous étions foutues.

A peine quelques secondes après avoir franchi la porte, mes amies se rassemblèrent autour de moi, l'air confuses et contrariées. Elles voulaient des réponses.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé Aurore ?! s'exclama Zoé. Je ne comprend pas, on avait tout préparé...

- Et puis je croyais que t'avais perdu le clé ! rajouta Rebecca.