4. Révélation

45 2 20
                                    

Je n'en croyais pas mes yeux. C'était impossible. Je n'arrivais pas à y croire. Pas lui...

Il s'avançait les yeux rivés sur son téléphone. Il ne m'avait pas encore vue. J'aurais tellement aimé faire demi tour, m'échapper de cet endroit et qu'il n'en sache rien ! Mais malheureusement je ne pouvais pas, il fallait que je reste ici et que je prenne sur moi.

Courage...

Arrivé en bas des marches il releva enfin la tête et lorsqu'il me vit... Il ne se passa rien. Son visage restait de marbre, sans aucune émotion. Comme si il n'était absolument pas surpris de me voir !

Je n'y comprenais rien. Moi j'étais complètement paniquée alors que lui avait l'air de n'en avoir strictement rien à faire !

J'essayais de garder mon calme lorsque le père de famille brisa le silence pesant qui régnait depuis de longues secondes maintenant.

- Maintenant que nous sommes enfin au complet, nous pouvons faire les présentations. Voici...

Il se racla la gorge avant d'ajouter, gêné :

- Ho excusez-moi, je ne vous ai même pas demandé comment vous vous appeliez !

- Non pas de soucis, répondit ma mère, moi c'est Hélène, mon mari François, et voici notre fille, Aurore.

Depuis le début de leur échange, j'avais baissé les yeux évitant le regard d'Alexandre, mais l'évocation de mon prénom me fit lever la tête. Je remarquai alors que le blond me regardait déjà.. Avec un sourire aux lèvres. Mais c'était loin d'être au sourire accueillant, chaleureux, ho non... C'était un sourire que font les assassins juste avant de tuer leur victime. Un vrai malade mental !

Je me sentais rougir comme une pivoine avant de détourner le regard. Peut-être que finalement il était sérieux quand il m'a menacé de se venger ? Peut-être qu'il attendait juste le bon moment ? Peut-être même que depuis le début il savait que j'habitais là et que très prochainement il comptait venir chez moi afin de me tuer à coups de hache ?!

Je sentais mon coeur battre à une vitesse fulgurante. Ça m'agaçait de constater qu'il avait un certain pouvoir sur moi. Celui de me faire peur. Je devais l'admettre.

Laurine nous présenta chacun de leurs enfants en énumérant leur prénom, en terminant pas Alexandre. Je n'en retenais aucun sauf le sien qui résonnait sans cesse dans ma tête.

Puis tout le monde s'assit autour de la grande table. J'avais toujours les yeux fixés au sol lorsque j'entendis un faible raclement de gorge en face de moi. Je me décidais à y jetter un coup d'œil et... Ho non. C'était lui. Il avait eu le culot de se mettre juste en face de moi ! Je ne comprendrai décidément jamais cet individu.

Des bols remplis de chips et de saucisson furent placés sur la table suivis de verres et de plein de boissons différentes. Tout le monde se servait sauf moi. Je n'avais aucune envie ni de manger ni de boire. D'habitude, je suis toujours la première à me servir, mais là mon cerveau était trop occupé à stresser de croiser le regard de ce timbré.

Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que je ne sorte un mot. J'entendis alors une chaise racler le sol et des bruits de pas s'éloigner. Je regardais. Il s'agissait de ce taré, je le voyais disparaître dans la cuisine. Même si il n'était absent que pour quelques secondes, c'était déjà un miracle.

Mon père qui semblait avoir remarqué mon comportement étrange me demanda pourquoi je ne me servais rien. Je me sentis alors obligée de remplir mon verre et de faire semblant de manger et boire histoire de ne pas paraître bizarre.

Je pris la bouteille d'orangina qui se trouvait à ma droite et me servis. Quelques secondes après je sentis un liquide froid couler sur mon top. Je me ressaisis alors et me rendis compte que mon verre était rempli à ras bord et que je continuais toujours de verser ma boisson.

Jusqu'au bout Où les histoires vivent. Découvrez maintenant