Jusqu'au bout

5. L'exposé

Je n'arrêtais pas de penser à ce fou furieux. Quel imbécile ! Il croyait pouvoir me faire peur avec ses vieilles menaces ? Surtout que ça faisait maintenant quatre jours qu'il ne s'était toujours pas "vengé". Vraiment, ce mec est ridicule, à croire qu'il a six ans d'âge mental ! Il continuait de m'ignorer, comme à son habitude. J'avais au moins le privilège d'avoir la paix. 

J'avoue que le lendemain de l'épisode de la cuisine, je le craignais un peu... Mais maintenant je m'en rends bien compte : ce mec essaie juste de faire croire que c'est un "bad boy" ( pfff, ridicule...) alors que la vérité c'est qu'il s'invente une vie car il n'a aucune personnalité. Ça fait terriblement pitié...

Mes pensées furent interrompues lorsque j'entendis ma mère m'appeler pour passer à table.

Nous mangions hamburger maison, faits spécialement par mon père. Je croquais dedans lorsque j'entendis ma mère s'exclamer :

- Je me disais, comme nos nouveaux voisins ont été très accueillants avec nous la dernière fois, nous aurions pu leur rendre la pareille en les invitant à la maison !

Je m'étouffais à moitié tellement ce fut un choc. Et puis quoi encore ? Il était hors de question que je revois ce taré !
Je tentais de reprendre mon souffle avant d'essayer de les convaincre que ce n'était pas la bonne chose à faire.

- Non, c'est une mauvaise idée ! Ils sont beaucoup trop nombreux, je te rappelle qu'on a pas une maison aussi grande que la leur...

- Mais non, rajouta mon père, c'est vrai, ta mère a raison. Ce serait bien qu'on puisse aussi les inviter. On se débrouillera, ce n'est pas bien grave. Puis je les ai trouvés très sympas !

- Ha oui, Laurine est vraiment super ! Et puis, honnêtement, ce sont les seules personnes de notre entourage qui ont été gentils avec nous ! Le reste, ce ne sont que des vieux grincheux qui ne veulent pas nous adresser la parole...

Dites moi que c'est un cauchemar ! Mais pourquoi, pourquoi la vie s'acharnait-elle sur moi ? Déjà que je me coltinais ce gueux au lycée, il fallait maintenant que je le vois dans ma propre maison ?

- Non ! Et puis Alexandre, il est insupportable !

- Mais tu nous avais dit que c'était ton camarade de classe... s'étonna mon père.

- Peut-être, mais en attendant je ne peux pas me voir sa tête au lycée.

- Tout de suite les grands mots ! Il n'est sûrement pas le même au lycée que chez lui ! répondit ma mère.

Ho que si... J'en avais bien eu la preuve il y a quelques jours... Voyant qu'il n'y avait rien qui puisse faire changer d'avis mes parents, je me résignais. Tant pis, je n'aurai qu'à l'ignorer, faire comme si sa présence m'étais égale. Je n'avais pas le choix de toute façon.

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- Aurore ! T'es avec moi ?

Je sortis de mes pensées en entendant la voix de Zoé. Je détournais le regard de la vitre du bus pour le poser sur elle.

- Hein ? Oui, tu disais ?

- Je te demandais si tu avais bien ramené ta clé USB pour l'exposé d'histoire ?

- Ha oui ! T'inquiètes pas elle est dans mon sac !

- À quoi tu pensais...? T'as un crush c'est ça ? me questionna-t-elle un sourire narquois aux lèvres.

- Mais non ! Tu dis n'importe quoi... Je pensais seulement à ce qu'ont dit mes parents ce week-end.

Le regard compatissant, elle posait la main sur mon épaule.